Depuis l’éclatement de la guerre en Syrie, la Russie a consolidé davantage sa présence au niveau international. L’intérêt grandissant de Moscou pour la région arabe a battu ainsi en brèche l’idée répandue d’une démobilisation de la Russie postsoviétique au Moyen-Orient. La stratégie énergétique russe va également dans ce sens, une série d’accords pétroliers ont été signés pour renforcer l’implication du pays dans la région

En 2014, la baisse du prix du pétrole frappe la Russie et  entraîne la chute vertigineuse de la devise russe, obligeant le Kremlin à puiser, écrit OilPrice, dans les réservoirs et à s’ouvrir davantage sur l’extérieur. Un rapprochement avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s’est donc imposé.

Le monde arabe a été depuis toujours un terrain fertile pour une coopération durable pour Vladimir Poutine. La visite effectuée par le roi Mohammed VI en Russie est venue consolider les relations bilatérales entre les deux pays, essentiellement sur les questions du tourisme et de la lutte contre le terrorisme. Mais, le manque de ressources pétrolières et gazières au Maroc n’a pas permis d’approfondir davantage la coopération  dans ce sens.

La diplomatie énergétique russe s’est donc tournée vers les pays du Moyen-Orient, particulièrement les pays du Golfe, qui regorgent de réserves de combustibles fossilisés.  Par le canal de grandes sociétés d’énergie appartenant à l’Etat, la Russie a pu se positionner comme le nouvel allié stratégique dans la région, profitant également des diverses opportunités politiques et économiques que proposent ces pays, essentiellement les plus vulnérables entre eux.

Les printemps arabes et la multiplication des changements de régime politique au Moyen-Orient ont facilité l’implication régionale de la Russie. Le conflit épineux en Syrie a permis dà Moscou de se positionner comme un acteur international incontournable. En consolidant le système de Bachar Al Assad, Poutine entend accentuer le rôle focal que joue son pays dans la politique mondiale..  

L’implication de la Russie dans le monde arabe n’est pas animée uniquement par un désir de rétablir une sphère d’influence dans la région, mais surtout par une volonté de rehausser son économie nationale par le biais des sociétés d’énergie incrustées dans plusieurs pays arabes.

Rosneft, le géant de l’énergie russe, a signé un accord avec le Qatar. La Qatar Investment Authority, associée au négociant de matières premières Glencore, a acheté une participation de 19,5 % dans Rosneft pour un montant de 11,5 milliards de dollars. Un accord stratégique qui vient renforcer le statut de la Russie dans la région.

Après l’investissement colossal du Qatar, une autre entreprise importante a accepté de vendre  à Rosneft une participation de 30 % dans le gisement de gaz égyptien de Zohr, la plus grande découverte de gaz naturel en méditerranée lors de cette dernière décennie.

La Russie semble ainsi avoir regagné sa place dans le monde arabe, en mettant en marche une stratégie qui allie le politique et l’économique. Elle fait ainsi preuve d’un regain d’activisme qui ne fait que se renforcer jour après jour.