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La quotidien gazaoui, jour et nuit
Une boule de feu éclate lors d'un bombardement israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 mars 2024, dans le cadre de la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël. (Photo par Said KHATIB / AFP)
La bande de Gaza a été le théâtre jeudi de raids aériens et d’agressions terrestres menés par l'armée israélienne à l'heure où Israël rouvre la porte à des discussions avec Washington, sur fond d’un semblant de tension avec son allié indéfectible sur une offensive à Rafah.
Tôt jeudi, Gaza a enregistré au moins 66 morts au cours de la nuit, notamment dans des frappes aériennes, tandis qu'un haut responsable local rapportait des combats près de la ville de Gaza (nord) et à Khan Younès (sud). En parallèle, l'agence de presse palestinienne Wafa a dénombré des heurts dans différentes localités de la Cisjordanie occupée.
L'armée israélienne, , fidèle à une Technique qui ne trompe que ceux qui le veulent, prétend que des combattants de la résistance palestinienne se cachent dans les hôpitaux, pour poursuive son massacre lancée le 18 mars dans le complexe hospitalier al-Chifa de la ville de Gaza. A Khan Younès, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal, distants d'environ un kilomètre ainsi que dans le secteur d'al-Qarara.
L'hôpital al-Amal "a cessé de fonctionner complètement", a indiqué plus tôt cette semaine le Croissant-Rouge palestinien après l'évacuation des civils qui s'y trouvaient. L'armée israélienne a indiqué jeudi avoir éliminé des dizaines de combattants dans le secteur d'al-Amal où ses troupes auraient "trouvé des engins explosifs et des obus de mortier".
Après les villes de Gaza et de Khan Younès, Israël veut poursuivre son offensive génocidaire terrestre à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les carnages ailleurs dans le territoire.
Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, redoutent le bilan humain d'une telle opération et préfèrent d'autres options comme des opérations ciblées contre des chefs locaux de la résistance.
Jeudi, dans une rue de Rafah, des Palestiniens, dont beaucoup d'enfants, font la queue pour remplir leurs bidons d'eau potable.
"Il n'y a pas d'eau (douce) dans l'école", transformée en abri, explique Ali al-Samouni, un déplacé gazaoui. "C'est pourquoi nous venons ici pour faire le plein d'eau. L'eau de l'école est imbuvable. Elle est salée", ajoute cet homme d'une cinquantaine d'années.
"Nous marchons pendant une heure au total. Parfois, nous revenons les mains vides, sans eau", se lamente quant à elle Maram Abou Amra, une déplacée de Khan Younès.
Le gouvernement israélien avait exprimé sa colère après l'abstention de l'allié américain, qui a permis l'adoption récente d'une résolution sans suite à l'ONU réclamant un "cessez-le-feu immédiat", et avait annulé l'envoi d'une délégation à Washington pour discuter du projet d'offensive terrestre à Rafah.
Mais mercredi, un haut responsable américain a déclaré que les services de M. Netanyahu avaient "fait savoir qu'ils aimeraient trouver une nouvelle date pour organiser la réunion consacrée à Rafah".
Parallèlement, le Qatar - qui joue le rôle de médiateur avec l'Egypte et les Etats-Unis - a assuré cette semaine la poursuite des négociations indirectes interminables entre Israël et le Hamas visant à arracher sans résultat une trêve de plusieurs semaines dans les combats doublée d'un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
"A quelques kilomètres"
La guerre d’extermination que mène Israël contre les Palestiniens a fait 32.552 morts, dont plus de 26 sont des femmes et des enfants. Valeur d’il y a six semaines, le Pentagone américain estimait les femmes et les enfants tués à 25 mille tandis que l’UNICEF(Le Fonds des Nations unies pour l'enfance) évaluait le nombre d’enfants assassinés à plus de 13.000
Outre le lourd bilan humain et les destructions colossales, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien exigu, où la famine a pris racine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants, affirme l'ONU.
Alors que l'aide humanitaire par voie terrestre contrôlée strictement par Israël y arrive au compte-gouttes, plusieurs pays arabes et occidentaux parachutent quotidiennement des vivres, surtout dans le nord de la bande de Gaza où la situation est particulièrement désespérée, causant à leur tour des pertes humaines.
"Une aide alimentaire est habituellement parachutée quand les personnes sont isolées, à des centaines de kilomètres de tout. Ici, l'aide dont on a besoin est à peine à quelques kilomètres : il faut utiliser les routes !", a déclaré James Elder, porte-parole de l'Unicef, depuis Rafah.
Mardi, 18 personnes ont été tuées, dont 12 noyées, en essayant de récupérer de la nourriture parachutée tombée en mer, appelant à l'arrêt des largages et à l'ouverture des accès terrestres pour l'acheminement des aides. (Quid avec AFP)