LafargeHolcim avoue avoir financé Daech

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LafargeHolcim a admis ce jeudi 2 mars, avoir « indirectement » financé en 2013 et 2014 des groupes armés en Syrie, et ce pour maintenir en activité sa cimenterie.

Selon un communiqué du géant suisse de la construction, « la détérioration de la situation politique en Syrie a entraîné des défis très difficiles quant à la sécurité, aux activités de l'usine et aux employés », avant d'ajouter que les « menaces pour la sécurité des collaborateurs » et les « perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l'usine et distribuer ses produits »,  a poussé LafargeHolcim à tenter d'amadouer les diverses « factions armées » qui contrôlaient ou tentaient de contrôler les zones autour de la cimenterie.

Selon le même communiqué, elle aurait « remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions ».  

Cette sortie médiatique, cautionne les propos du quotidien français le Monde qui indiquait au mois de juin, que le cimentier avait missionné un intermédiaire pour obtenir de l'EI des laissez-passer pour ses employés aux check points. Le siège de Lafarge à Paris était au courant de ces efforts, avant d'ajouter qu'il y'a eu l'intervention d'intermédiaires et de négociants visant à vendre au cimentier du pétrole raffiné par les combattants de Daesh.

La cimenterie en cause est située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. Elle avait été achetée en 2007 par le français Lafarge qui a depuis fusionné avec le suisse Holcim, et mise en route en 2010. L'usine était l'un des investissements étrangers les plus importants jamais consentis en Syrie en dehors du secteur pétrolier: les trois ans de travaux ont coûté environ 680 millions de dollars.