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Pétrole: l'Algérie commence à s'endetter, la BAD à la rescousse
Confrontée à une profonde crise financière et économique, l'Algérie vient de renouer avec l'endettement extérieur pour renflouer les caisses de l'Etat, ce qui avait été longtemps exclu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal
La Banque africaine de développement (BAD) est, donc, le premier bailleur de fonds à venir à la rescousse d'une économie algérienne à la dérive, dans l'attente de l'entrée en lice attendue du Fonds monétaire international (FMI) qui recommande, au préalable, une refonte du système financier et l'assainissement d'un climat d'affaires délétère.
La BAD a annoncé, mercredi, avoir octroyé à l'Etat algérien, dont le fonctionnement dépend totalement de la manne pétrolière, un prêt de 990 millions de dollars au programme d'Appui à la compétitivité industrielle et énergétique (PACIE).
Selon de récents chiffres officiels, les réserves de change, qui faisaient la fierté du régime algérien, ont baissé à 121,9 milliards de dollars à fin septembre dernier, contre 178 milliards de dollars en 2014, concomitamment au début de la baisse drastique des cours du pétrole.
Il y a quelques semaines, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, avait promis que les réserves de change de l’Algérie ne baisseront pas sous la barre des 100 milliards de dollars en 2019, alors que la Banque mondiale prédit une chute à 60 milliards d'ici deux ans seulement.
Sous l’effet de la crise pétrolière, le déficit commercial de l’Algérie a atteint 15,04 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2016, soit une hausse de près de 3 milliards dollars par rapport au niveau enregistré à la même période de l'année passée.
A ce propos, il convient de rappeler que l'Algérie présentait, en 2012, un excédent commercial de 20,2 milliards de dollars.
Les experts du FMI certifient que l'Algérie a besoin d'un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique.
Des projections officielles estiment qu'avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.