Principes éthiques en rapport avec le climat à l’Académie du Royaume

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L’UNESCO vise à introduire une vision morale dans la lutte contre le changement climatique par une déclaration globale

L’UNESCO lance le processus qui va mener vers une déclaration globale de principes éthiques sur le changement climatique dans l’espoir d’encourager les gouvernements, les entreprises et les particuliers à réduire leur empreinte carbone. Un groupe d’experts, accueilli par la Commission nationale marocaine pour l’éducation, les sciences et la culture, se réunit pour la première fois à l’Académie du Royaume à Rabat, du 20 au 24 septembre 2016, afin de produire l’avant-projet de déclaration, indique un communiqué de l’UNESCO.

L’agence onusienne espère qu’une déclaration finale en 2017 permettra de renforcer les engagements des quelques 195 pays présents lors de l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, pour lutter contre la menace que représente le changement climatique. L’Accord de Paris a, pour la première fois, rassemblé le monde entier autour d’un consensus global concernant la lutte contre le changement climatique.

L’UNESCO a ainsi demandé à 24 experts de l’environnement d’écrire une première version d’un avant-projet de déclaration, qui servira de base technique pour les consultations avec les États membres avant l’adoption du texte final, en novembre 2017. Les organisations laïques et religieuses, parmi lesquelles les organisations juives, chrétiennes, musulmanes, bouddhistes et celles d’autres religions, ont publié des déclarations plaidant en faveur de la lutte contre le changement climatique, en avançant des arguments moraux, éthiques, environnementaux, économiques et sociaux. Néanmoins, cette déclaration serait la première déclaration purement éthique émise par les Nations Unies sur ce sujet.

Elle pourrait inclure, entre autres, des principes éthiques tels que la nécessité de sauvegarder les intérêts des générations présentes et futures, le principe selon lequel les pollueurs doivent payer le prix des dommages qu’ils causent, une reconnaissance de l’interdépendance de la vie sur la terre et le devoir de partager les connaissances scientifiques. Les experts, nommés par la Directrice générale de l’UNESCO, venant de l’Afrique, du monde arabe, de l’Asie et du Pacifique, de l’Europe, de l’Amérique latine et des Caraïbes, et de l’Amérique du Nord, se réunissent, sur invitation du Royaume du Maroc, dans la capitale marocaine, Rabat, du 20 au 24 septembre, afin de rédiger le texte préliminaire. Les membres de ce groupe d’Experts Ad Hoc (GEAH), sont des spécialistes de la science du climat, de la biologie, des sciences de l’environnement, du droit de l’environnement, de l’océanographie, de la météorologie, de l’économie, de la philosophie et de l’éthique. Parmi ces experts, certains ont fait partie du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2007.

« Ce que nous faisons à propos du changement climatique ne représente pas seulement une des plus grandes décisions économique et environnementale de notre époque. Il s’agit d’une des plus grandes décisions éthiques de notre ère » a dit la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. « Une Déclaration de principes éthiques en rapport avec le changement climatique est particulièrement justifiée compte tenu de l’avancée universelle que représente l’Accord de Paris. »

Quelques 195 pays sont parvenus à un accord historique à Paris, en décembre 2015, afin d’agir contre le changement climatique. L’accord prévoit l’objectif commun de maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C par rapport à l’ère préindustrielle et de s’efforcer de limiter l’élévation de la température à 1,5°C. Pour ce faire, les pays doivent présenter des projets afin de lutter contre le changement climatique et les actualiser tous les cinq ans, bien que ces projets ne soient pas juridiquement contraignants. Tous les pays présents à la Conférence de Paris se sont engagés à prendre des mesures face au changement climatique, en élaborant leurs propres engagements volontaires, connus sous le nom de Contributions nationales (CPDN). Dans un tel contexte, le fait de s’accorder sur des principes éthiques communs et de les clarifier peut permettre de promouvoir une action commune coordonnée.

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