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Projet de trêve à Gaza: vote lundi du Conseil de sécurité de l'ONU sur un texte américain, cependant Israël bombarde
Des volutes de fumée se dégagent lors d'un raid israélien dans le camp d'al-Faraa pour les réfugiés palestiniens près de la ville de Tubas en Cisjordanie occupée, le 10 juin 2024. (Photo de Jaafar ASHTIYEH / AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se prononcer lundi sur un projet de résolution américaine soutenant le plan de trêve à Gaza, un vote à l'issue incertaine au moment où Washington mène une intense campagne diplomatique pour pousser le Hamas à l'accepter.
La dernière version du texte, vue par l'AFP, "salue" une proposition de trêve annoncée le 31 mai par le président américain Joe Biden.
Elle assure aussi, contrairement aux précédentes versions, que le plan a été "accepté" par Israël. Elle appelle le Hamas "à également l'accepter et appelle les deux parties à appliquer pleinement ses termes sans délai et sans conditions".
Après plus de huit mois de guerre, le plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains détenus israéliens et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
"Cette proposition est la meilleure occasion pour parvenir au moins à un arrêt temporaire des combats, pour faire entrer plus d'aide, libérer des otages", a commenté lundi l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU Robert Wood.
"Nous voulons faire pression sur le Hamas pour qu'il accepte cet accord (...) C'est pour cela que nous avons cette résolution, parce que nous sommes à l'orée de quelque chose de vraiment important", a-t-il ajouté, espérant que tous les membres du Conseil soutiennent le projet de résolution.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken était de retour au Proche-Orient lundi pour promouvoir ce plan de cessez-le-feu.
Alors que le Hamas, qui avait positivement considéré le plan Biden, n'a toujours pas réagi officiellement à cette proposition, les Etats-Unis comme d’habitude depuis le processus d’Oslo de 1993N , clairement peser sur les Palestiniens la responsabilité première de l'accepter.
Mais si Joe Biden a décrit le plan comme venant d'Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et les divisions politiques dans son pays pourraient compliquer les efforts diplomatiques américains.
La plupart des membres du Conseil de sécurité soutiennent le principe de la résolution
La guerre d’extermination des Palestiniens par Israël a fait 37.124 morts dans la seule bande de Gaza, chiffres à relativiser. En effet ce chiffre ne rend compte que des victimes du carnage identifiées à Gaza, pour l’essentiel des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes. Mais ces chiffres restent partiels et ne donnent par une idée juste pas de l’ampleur véritable des massacres. Maintenant que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.
Alors que l’armée israélien poursuit ses bombardements et pilonnages, la plupart des membres du Conseil de sécurité soutiennent le principe de la résolution, Selon des sources diplomatiques, mais plusieurs d'entre eux se sont montrés très réservés sur la formulation des précédentes versions du texte américain, en particulier l'Algérie, qui représente le groupe arabe, et la Russie, qui dispose d'un droit de veto.
Répondant aux demandes faites par certains membres, le dernier texte précise certains éléments du plan.
Il indique notamment, que si la première phase prend plus de six semaines, le cessez-le-feu sera maintenu "aussi longtemps que les négociations se poursuivront".
Depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité peine à parler d'une seule voix. De nombreux projets de résolution ont été rejetés, soit par manque de voix, soit en raison de vetos américains d'un côté, russes et chinois de l'autre.
Après deux résolutions principalement centrées sur l'aide humanitaire, il avait finalement exigé fin mars un "cessez-le-feu immédiat", pour la durée du ramadan; un appel précédemment bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, qui s'étaient cette fois abstenus.
Après la décision fin mai de la Cour internationale de Justice ordonnant à Israël d'arrêter son offensive à Rafah, l'Algérie avait fait circuler un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt de l'offensive à Rafah.
Les Etats-Unis avaient alors estimé qu'un tel texte "n'aiderait pas", privilégiant toujours les négociations sur le terrain pour parvenir à une trêve. (Quid avec AFP)