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Quatre agents de renseignement français retenus à Ouagadougou libérés suite à la médiation du roi
Logo de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) est affiché lors de la 8ème édition du salon Vivatech, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024.
Suite à la médiation du roi Mohammed VI, Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a procédé à la libération de quatre ressortissants français, des agents de renseignement, retenus à Ouagadougou depuis le mois de décembre 2023.
Cet acte humanitaire a été rendu possible, indique le ministère des Affaires étrangères marocain, grâce à l’excellence des relations qui lient le souverain au président Traoré et aux bonnes relations unissant de longue date le Maroc et le Burkina Faso. Des médias français rapportent que le président français a remercié le souverain pour le succès cette médiation.
La France a rendu un hommage appuyé au roi du Maroc pour son intervention dans ce dossier très sensible et resté longtemps au point mort, sur fond de relations très dégradées entre Paris et Ouagadougou.
Le président français Emmanuel Macron "s'est entretenu hier (...) au téléphone avec Sa Majesté le roi Mohammed VI, afin de le remercier chaleureusement de la réussite de la médiation qui a rendu possible la libération de nos quatre compatriotes retenus depuis un an au Burkina Faso", a indiqué l'Elysée.
.Les quatre hommes, présentés par les autorités burkinabè comme des agents de la DGSE, avaient été interpellés à Ouagadougou le 1er décembre 2023.
Une source diplomatique française avait alors indiqué qu'il s'agissait de quatre fonctionnaires, détenteurs de passeports diplomatiques et de visas, et avait rejeté "les accusations selon lesquelles ces techniciens auraient été envoyés au Burkina Faso pour d’autres motifs que leur travail de maintenance informatique".
Depuis, les autorités françaises étaient restées discrètes sur le sort de ces quatre Français.
Les relations entre la France et le Burkina sont devenues rapidement exécrables après l'arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, à la faveur d'un coup d'Etat.
Rapprochement Paris-Rabat -
L'ambassade française n'est plus dirigée que par un chargé d'affaires depuis que les autorités burkinabè ont obtenu le départ de l'ambassadeur Luc Hallade. En avril, deux conseillers politiques de l'ambassade ont été déclarés "persona non grata" pour "activités subversives" et priés de quitter le pays.
Ouagadougou a dénoncé en mars 2023 un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises.
Le Burkina a depuis formé avec le Mali et le Niger, qui ont également chassé l'armée française de leur sol, l'Alliance des Etats du Sahel (AES). Ils coopèrent notamment pour tenter de contenir les attaques récurrentes des groupes jihadistes, en même temps qu'ils se rapprochent d'autres puissances comme la Russie.
Ce succès de la médiation du roi du Maroc intervient alors que Paris et Rabat ont récemment scellé leur réconciliation, incarnée par une visite d'Etat du président français fin octobre au Maroc, après trois ans de crise aiguë.
Le 30 juillet, la France avait ouvert la voie à un réchauffement bilatéral en apportant son soutien renforcé à un plan d'autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental, considérant qu'il s'agissait de "la seule base" permettant de résoudre le conflit de près de cinquante ans qui oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
Lors de sa visite, Emmanuel Macron a proposé au roi Mohammed VI de signer un nouveau partenariat stratégique en 2025 à Paris à l'occasion du 70e anniversaire de la Déclaration qui scella l'indépendance du Maroc de la France.
Avec ce rapprochement entre Paris et Rabat, la France est désormais exposée à une brouille diplomatique potentiellement durable avec l'Algérie.
Dernier épisode de cette glaciation des rapports franco-algériens, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué début décembre l'ambassadeur de France à Alger pour adresser "une sévère mise en garde" à Paris, accusée d'avoir mené "des opérations et manoeuvres agressives" pour "déstabiliser" le pays. (Quid avec MAP et AFP)