Tirs et blessés de la Finul: Israël tente d’éliminer les témoins potentiels de ses massacres au Liban

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Des membres de la défense civile libanaise et d'autres personnes inspectent le site d'une frappe aérienne israélienne sur le quartier de Basta à Beyrouth, le 10 octobre 2024. (Photo par AFP)

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Après plus de130 journalistes froidement assassinés à Gaz, Tsahal s’en prend à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans ce qui ressemble bien à une élimination des témoins potentiels des massacres qu’elle perpète au pays du Cèdre. La FINUL a annoncé vendredi que deux Casques bleus sri-lankais avaient été blessés près de la frontière avec Israël, estimant que les tirs de l'armée israélienne posaient un "très grand risque" pour ses soldats.

Jeudi déjà, deux Casques bleus indonésiens avaient été blessés après des tirs israéliens sur le QG de la Finul, provoquant un tollé international, Rome allant jusqu'à parler de possibles (sic) "crimes de guerre" et Paris convoquant vendredi l'ambassadeur d'Israël en France.

Les tirs israéliens contre la Finul sont "inacceptables" et représentent "une intensification très grave de l'hostilité" de l'armée israélienne à l'encontre des forces onusiennes, a condamné vendredi le ministre des Affaires étrangères irlandais Micheal Martin.

La communauté internationale "doit faire pression" sur Israël pour qu'il "mette fin" à ces tirs et pour s'assurer que les Casques bleus "ne sont pas mis en danger", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise à des journalistes. L'Irlande fournit 347 des 10.000 soldats de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban.

Vendredi de nouveau, rapporte la Finul, qui a 10.000 hommes déployés dans le sud du Liban, ce QG a "subi des explosions pour la deuxième fois en 48 heures" près d'une "tour d'observation" et "deux Casques bleus ont été blessés".

En outre, des "chars israéliens se sont avancés" et "un bulldozer de l'armée israélienne a fait tomber des pans de mur de protection" d'une position de la Finul dans le village libanais de Labbouné, a ajouté cette force.

"Ces actes posent un très grand risque pour les Casques bleus", poursuit-elle.

La Finul appelle depuis un an à ce que cessent les hostilités entre Israël et le Hezbollah, en guerre ouverte depuis trois semaines.

Jeudi, elle a accusé les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" sur ses positions, rapportant qu'elles avaient "délibérément tiré sur les caméras de la position, les mettant hors d'usage" et "sur une position où des réunions tripartites se tenaient régulièrement avant ce conflit".

Le patron de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé une "violation du droit humanitaire international".

Aussitôt, Rome, premier pays occidental contributeur de la Finul en termes d'effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, avait convoqué l'ambassadeur d'Israël.

Peu après, la France et l'Italie annonçaient réunir la semaine prochaine les autres pays européens contributeurs - Espagne et Irlande.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a condamné une attaque "irresponsable" et "inacceptable", tandis que le Premier ministre irlandais, Simon Harris, qui compte 370 Casques bleus au Liban, ajoutait: "cela doit cesser". (Quid avec AFP)

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