Tollé après l'interdiction par Israël de l'Unrwa, bombardements meurtriers à Gaza

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Un mur endommagé portant le logo de l'UNRWA dans un camp pour personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 mai 2024 (Photo Eyad BABA / AFP)

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Israël est confronté mardi à un tollé international après le vote par son Parlement d'une loi interdisant sur son sol les activités de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, pendant que les bombardements meurtriers se poursuivent sur le territoire assiégé et au Liban.

Une frappe israélienne a fait plus de 55 morts, selon les secours, mardi matin à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, où l'armée mène des opérations aériennes et terrestres contre le Hamas.

La guerre qui fait rage depuis plus d'un an dans le territoire palestinien s'est propagée en septembre au Liban, où des dizaines de personnes ont été tuées lundi dans des bombardements israéliens sur le Liban et Gaza.

Malgré l'opposition des Etats-Unis et la mise en garde du Conseil de sécurité de l'ONU, la Knesset a adopté lundi à une écrasante majorité un texte qui interdit "les activités de l'Unrwa sur le territoire israélien" y compris à Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte occupé et annexé par Israël.

Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l'Unrwa et ses employés, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l'agence, considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide humanitaire à Gaza.

Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire.

Plusieurs capitales européennes ont dénoncé cette interdiction, tout comme l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé.

Israël a accusé des employés de l'Unrwa d'avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, a affirmé que cette interdiction, qui doit prendre effet 90 jours après son adoption, allait "aggraver les souffrances des Palestiniens".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément préoccupé" par ces deux lois "qui, si elles étaient appliquées, empêcheraient probablement l'Unrwa de poursuivre son travail essentiel", avec "des conséquences dévastatrices".

"Plus rien à l'hôpital"

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a indiqué qu'une frappe israélienne sur un immeuble de cinq étages avait fait pendant la nuit "plus de 55" morts et des dizaines de blessés à Beit Lahia.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner ces informations.

Les dépouilles de 15 personnes ont été amenés à l'hôpital Kamal Adwan, a déclaré à l'AFP son directeur, Houssam Abou Safia, ajoutant que 35 blessés, pour la plupart des enfants, étaient soignés à l'hôpital.

"Nous continuons à recevoir des martyrs et des blessés", a-t-il poursuivi, "il n'y a plus rien à l'hôpital Kamal Adwan, à part de quoi dispenser les premiers soins, maintenant que l'armée a arrêté notre équipe médicale".

L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre des opérations dans le nord de Gaza, prétendant vouloir empêcher que les combattants du Hamas se regroupent. Elle a dit mardi avoir tué "environ 40 terroristes" dans le secteur de Jabalia.

Des bombardements aériens ont aussi visé le centre de la bande de Gaza et Rafah, dans le sud, selon l'armée.

La guerre d’extermination des Palestiniens que mène implacablement Israël à Gaza a fait jusque-là au moins 43.020 tués Palestiniens, en majorité des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes, tandis qu’on ne compte plus les blessés et les disparus sous les décombres que par dizaines de milliers.

"Nouveau cadre" 

La guerre a gagné depuis plus d'un mois le Liban où Israël mène depuis le 23 septembre une campagne de frappes aériennes, ainsi qu'une offensive terrestre depuis le 30 septembre dans le sud du pays.

Après la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre, le mouvement islamiste chiite a annoncé mardi avoir élu à sa tête son numéro deux, Naïm Qassem.

Mardi, Israël a de nouveau bombardé plusieurs régions du sud du Liban, après des frappes la veille sur la ville de Tyr qui ont fait au moins sept morts. Soixante personnes, selon les autorités, ont aussi été tuées lundi dans des bombardements sur l'est du pays.

Plus de 1.700 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Après des mois de blocage, Israël a annoncé lundi avoir discuté avec les négociateurs étrangers réunis au Qatar d'un nouveau cadre pour des pourparlers sur la libération des détenus israéliens à Gaza.

Le chef du Mossad, le renseignement extérieur israélien, David Barnea, a rencontré le chef de la CIA Bill Burns et le Premier ministre qatari pour discuter de ce "nouveau cadre", selon le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a précisé que les discussions "se poursuivraient dans les prochains jours entre les médiateurs et le Hamas". Des négociations qui durent depuis une années sans aboutir. (Quid avec AFP)

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