Trump et l’Ukraine – Par Samir Belahsen

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Donald Trump (D) oubliera-t-il son appel téléphonique à Volodymyr  Zelensky d'enquêter sur les affaires de corruption de Hunter Biden, fils de Joe Biden à l’époque ancien vice-président et son rival pour la présidentielle de 2020

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« L'amour trouve un moyen, l'indifférence cherche une excuse. »

Proverbe Ukrainien

« J'ai pris la décision d’une opération militaire spéciale de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine pour que, libérés de cette oppression, les Ukrainiens puissent librement choisir leur avenir. »

Vladimir Poutine

Il est largement admis que la crise ukrainienne trouve ses racines dans les tensions historiques entre la Russie et l'Ukraine, au moins, depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a considérablement exacerbé les tensions. Le refus de l’OTAN de négocier son extension vers l’est et enfin les affrontements dans l'est de l'Ukraine entre les forces ukrainiennes et les séparatistes soutenus par la Russie ont abouti à la guerre. 

L'Ukraine a pu résister à l'agression russe grâce à un soutien massif des États-Unis et de l'Union européenne. Les États-Unis auraient fourni plus de 76 milliards d'euros d'aide, principalement militaire, tandis que l'UE a contribué avec prés de 40 milliards d'euros.

En plus, les États-Unis et l’UE avaient mis en place des sanctions économiques qui se sont avérées couteuses pour l’Europe.

Les commentaires critiques de Donald Trump envers l'OTAN et l'Europe, pendant son premier mandat, avaient semé l'incertitude quant à la continuité l'engagement américain envers l'Ukraine. Les liens de Trump avec la Russie et sa rhétorique en faveur de l'apaisement des relations avec Moscou suscitent aussi des inquiétudes. 

Sa nouvelle élection introduit donc une dimension nouvelle et complexe dans la crise ukrainienne, remettant en question l'avenir de l'engagement américain en Europe et dans la région. La promesse de l’erratique 47e président élu de forcer la paix entre l’Ukraine et la Russie « en 24 heures », résonne encore, même si le président élu n’a jamais détaillé comment il s’y prendrait.

Trump et l'Ukraine

Le scandale de l'appel téléphonique entre Trump et Zelensky avait à l’époque eu un impact majeur sur la crise ukrainienne. Trump aurait demandé à Zelensky d'enquêter sur les affaires de corruption de Hunter Biden, le fils de Joe Biden, alors ancien vice-président américain, en échange d'une aide militaire américaine. Cette conversation avait été à l'origine d'une enquête en destitution à l'encontre de Trump… 

Si quelqu’un se rappelle bien de cet épisode, ce serait Mr Trump. 

L'Ukraine est inquiète quant au potentiel de changement de politique américaine envers la Russie sous le deuxième mandat de Donald Trump. Un tel changement affaiblirait le soutien que les États-Unis ont apporté à l'Ukraine dans son conflit avec la Russie. 

Le journal « le Monde » titrait le 06 Novembre : « La victoire de Donald Trump plonge l’Ukraine dans l’inconnu », il faut dire que l’inconnu n’est pas si inconnu que ça.

Sans le soutien américain, l'Ukraine se retrouverait dans une position plus vulnérable face à la Russie, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour le pays. 

L'Ukraine, en cas de réduction du soutien des États-Unis, se retrouverait isolée et affaiblie face à la Russie. Cela compromettrait la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. 

« Si ce soutien s’affaiblit, la Russie s’emparera de plus de territoires, ce qui nous empêchera de gagner cette guerre », avait déclaré le président Volodymyr Zelenski, le 31 octobre.

D’ailleurs, l'élection de Donald Trump pour un deuxième mandat a suscité des réactions mitigées au sein de l'Union européenne. Certains pays membres, notamment ceux de l'Europe de l'Est, expriment des préoccupations quant à la position de Trump envers la Russie et son impact sur le soutien de l'UE à l'Ukraine. 

D'autres, en revanche, adoptent une approche moins pessimiste, à la façon de l’autruche, ils relèvent l'importance de l’OTAN et de la coopération transatlantique pour faire face aux défis régionaux et mondiaux.

L'UE se veut vigilante, mais elle parait désarmée. 

Elle cherche à renforcer ses propres moyens de pression et de médiation pour faire avancer le règlement pacifique du conflit. 

Désarmée militairement, économiquement et même politiquement, l’UE est encore plus affaiblie par les crises politiques en France et en Allemagne. 

Le New Deal

Le deuxième mandat de Donald Trump suscite des préoccupations quant au maintien du soutien des États-Unis à l'Ukraine dans son conflit avec la Russie. Ses liens historiques avec la Russie de Mr Poutine et sa rhétorique en faveur de l'apaisement des relations avec Moscou laissent présager un changement de politique américaine. Cela pourrait avoir des implications graves pour l'Ukraine et suscite déjà des réactions internationales, notamment de la part de l'Union européenne.

Si Donald Trump réussit à négocier un « New Deal » avec Poutine, l'UE et l'OTAN pourraient faire face à plusieurs risques.

Le premier risque est sécuritaire, un accord défavorable pour l'Ukraine qui exigerait que Kiev cède à Moscou une partie de son territoire, pourrait diminuer la dissuasion contre la Russie. 

L'Europe pourrait être, en plus, contrainte d'assumer davantage de responsabilités militaires, augmentant ses dépenses de défense sans le soutien américain.

Le pire, les pays européens pourraient agir de manière isolée pour sécuriser leurs intérêts, ce qui risquerait d'affaiblir l'unité de l'UE et de l'OTAN.

Les dissensions commencent déjà à apparaitre.

La guerre en Ukraine et la réélection de Trump pourraient dans un premier temps alimenter  aux fantasmes des Européanistes rêvant d’un rôle indépendant dans le monde, mais les compromettre à terme sous les coups de boutoirs des crises et problème intra-européens. 

Elles révèlent la fragilité des équilibres géopolitiques préexistants. 

Elles mettraient en lumière le rôle des acteurs non étatiques, tels que les groupes de pression, les GAFAM et les médias, dans la formation de l'opinion publique et sur les décideurs politiques. 

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