Vote prévu à l'Assemblée générale de l'ONU sur l'occupation israélienne, funérailles en Cisjordanie de Palestiniens tués

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Des parents palestiniens pleurent les hommes tués lors d'une frappe aérienne israélienne, lors d'un raid militaire dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 13 septembre 2024. (Photo de Jaafar ASHTIYEH / AFP)

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L'Assemblée générale de l'ONU se réunira à partir de mardi pour examiner une proposition de résolution palestinienne donnant suite à l'opinion de la Cour internationale de Justice qui a jugé "illégale" l'occupation par Israël de territoires palestiniens.

En juillet, répondant à une demande d'avis consultatif de l'Assemblée générale, la CIJ, se penchant sur l'occupation israélienne depuis 1967, a estimé que "la présence continue d'Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite" et qu'Israël est "dans l'obligation (d'y) mettre fin (...) dans les plus brefs délais".

Rebondissant sur cet avis, les pays arabes ont réclamé une nouvelle convocation de l'Assemblée générale, programmée le 17 septembre, à l'issue de laquelle devrait être mise aux voix une proposition de résolution, mardi ou plus probablement mercredi selon le nombre de pays réclamant la parole.

Le dernier projet de texte "exige qu'Israël cesse sans délai la présence illégale" des territoires palestiniens et que ce soit fait "dans les douze mois suivant l'adoption de cette résolution". Le premier projet de texte donnait seulement six mois.

Le projet de résolution "exige" également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

Pendant la guerre israélo-arabe de juin 1967, Israël s’est emparé de la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) alors annexée par la Jordanie, de la bande de Gaza, alors sous administration militaire égyptienne, ainsi que du Sinaï égyptien et de la majeure partie du plateau du Golan syrien.

Israël a ensuite commencé à occuper les 70.000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis, une occupation plus tard qualifiée d'illégale par les Nations unies. L'ONU considère les territoires palestiniens (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-Est) comme une seule entité, un territoire occupé.

"Quand vous voterez à l'Assemblée générale, rappelez-vous ceux qui ont été tués et ceux qui n'ont survécu que pour endurer des tourments qu'aucun être humain ne devrait endurer", a déclaré il y a quelques jours l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour. "Nous vous implorons: ne faites pas le mauvais choix".

Le projet de résolution appelle également à la mise en place d'un "mécanisme international de réparation de tous les dommages, pertes ou blessures résultant des actes arbitraires d'Israël dans le Territoire palestinien occupé".

Même si les résolutions de l'Assemblée ne sont pas contraignantes, Israël a déjà fustigé cette démarche. "Les Palestiniens mènent un terrorisme diplomatique contre Israël et l'ONU est complice" (sic), a déclaré l'ambassadeur israélien Danny Danon cette semaine.

Cisjordanie: funérailles de Palestiniens tués par l'armée israélienne

Les proches de Palestiniens tués par une frappe aérienne à Toubas, ville de Cisjordanie occupée, ont organisé des funérailles vendredi, après le retrait des forces israéliennes à la suite d'un raid dans le territoire palestinien.

L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a indiqué que l'armée s'était retirée jeudi soir, permettant ainsi la tenue des funérailles.

Les quatre hommes enterrés à Toubas vendredi ont été tués par une frappe aérienne mercredi à l'aube, selon le Croissant-Rouge palestinien. Un cinquième homme tué par la même frappe a été inhumé vendredi à Tamoune, également dans le nord de la Cisjordanie.

L'armée israélienne a ajouté dans son communiqué mercredi qu'un de ses avions avait "frappé et éliminé une cellule (...) composée de cinq terroristes armés d'explosifs qui présentaient une menace pour les forces" israéliennes.

Vendredi matin, des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Toubas aux côtés des quatre corps entreposés sur des civières et enveloppés d'un linceul blanc. Certains agitaient le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien Hamas, et des coups de feu ont ponctué les chants des proches en deuil.

"Je me suis réveillé le matin au son d'une explosion", a déclaré à l'AFP Ahmed Sawafta, le père d'un des hommes décédés, décrivant la frappe de mercredi. "Mes frères sont arrivés et m'ont dit que Yassine était tombé en martyre", a-t-il ajouté en référence à son fils.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et y a multiplié les raids meurtriers depuis l'attaque du 7 octobre, par la résistance palestinienne excédée par 75 ans d’occupation et de carnages.

Au moins 679 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé, et au moins 24 Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes. A Gaz se sont près dee 43.000 Palestiniens qui ont été massacrés pour la plupart des civils dont plus de 32.000 de femmes et enfants. (Quid avec AFP)