National
Syndicats vs. Gouvernement : le dialogue de sourds se poursuit
La rentr?e sociale s?annonce rude pour le gouvernement. Les syndicalistes lui rappellent qu?il n?a toujours pas tenu ? ses engagements
Invit? ? intervenir aux rencontres de la MAP, le Secr?taire g?n?ral de l?Union Marocaine de Travail (UMT) Miloudi Moukharik affiche clairement qu?il n?est pas pr?s d?abaisser la garde. Il estime que les syndicats se doivent de camper sur leurs positions, tant que le gouvernement ne r?pond pas ? leurs diff?rentes revendications. Il annonce d?embl?e que ?? le gouvernement a d?montr? son ignorance des questions fondamentales de la classe ouvri?re au Maroc??.
Pour cause, l?UMT r?clame toujours, entre autres, la d?criminalisation de l?action syndicale via l?abrogation de l?article 288 du code p?nal. Celui-ci pr?voit des peines privatives pour certaines formes de contestation syndicale, notamment l?arr?t de travail pour motif de gr?ve?: ??Est puni de l?emprisonnement d?un mois ? deux ans et d?une amende de 200 ? 5 000 dirhams ou de l?une de ces deux peines seulement, quiconque, ? l?aide de violences, voies de fait, menaces ou man?uvres frauduleuses, a amen? ou maintenu, tent? d?amener ou de maintenir, une cessation concert?e du travail, dans le but de forcer la hausse ou la baisse des salaires ou de porter atteinte au libre exercice de l?industrie ou du travail (...)??.
En plus de l?abrogation que r?clame l?UMT et ? laquelle le gouvernement tourne le dos, Miloudi Moukharik fustige l?absence de dialogue social avec les syndicats. Elle donne lieu en effet ? ??des d?cisions unilat?rales du gouvernement concernant principalement les dossiers des salari?s et toutes les composantes du mouvement syndical??. Pour le leader de l?UMT, le processus de n?gociation collective a longtemps ?t? gel?. Les propositions des acteurs syndicaux devraient ?tre inclus dans la loi de Finances, apr?s discutions multilat?rales cet automne. Pourtant, le syndicat estime que ce dialogue social est vou? ? l??chec, puisqu?il a d?j? ?t? sold? par plusieurs mesures prises, o? les acteurs syndicaux n?ont pas eu leur mot ? dire. Ainsi, Miloudi Moukharik met en garde que les syndicats?continueront ??? lutter jusqu?au retour du gouvernement au dialogue et la r?alisation de toutes les revendications l?gitimes de la classe ouvri?re??. Mais l?UMT n?est pas le seul ? reprocher au gouvernement sa sourde-oreille. La Conf?d?ration D?mocratique de Travail (CDT) affirme qu???il n?existe aucune forme de dialogue avec le gouvernement, car ce dernier n?a pas respect? la tenue des sessions pr?vues pour une n?gociation tripartite (gouvernement, patronat et syndicats) afin de discuter des questions d?int?r?t pour la classe ouvri?re, notamment la mise en ?uvre des conventions et des normes internationales du code du travail??.
Egalement dans le viseur des syndicats lors de cette rentr?e sociale, la gestion du dossier des retraites par le gouvernement. Celle-ci a finalement ?t? d?l?gu?e au Conseil ?conomique, social et environnemental (CESE). Pour les acteurs syndicaux, c?est une preuve de manque de comp?tence de la part du gouvernement. Sur ce point-l? aussi, les syndicats font remarquer l?absence de rencontres consultatives ainsi que la prise en consid?ration de leurs avis.