Approvisionnement des marchés et hausse persistante des prix, entre les autorités et les spéculateurs c’est la guerre, mais…

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Contrôle des prix, de la qualité et de l’approvisionnement à Sidi Bennour en mars 2022

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De Tanger à Lagouira, les commissions de contrôle et de suivi de l’approvisionnement des marchés en produits alimentaires se sont mises en branle. Ce mouvement, visiblement massif a commencé par la capitale du Royaume où le wali, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Mohamed Fawzy, a présidé, mardi, une réunion consacrée au sujet, ‘’en présence d'acteurs et de représentants de plusieurs départements concernés’’.

Dernière cette réunion, l’approche du mois sacré de Ramadan avec l’objectif déclaré de ‘’la préservation du pouvoir d'achat des citoyens et de l'approvisionnement des marchés en produits alimentaires indispensables’’.

Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire général du ministère de l’Industrie et du commerce, Taoufik Moucharraf, a expliqué que cette réunion a’’ porté sur le suivi de l’approvisionnement du marché national des produits les plus consommés durant le mois de Ramadan, "qui connait un changement dans les habitudes et modes de consommation des citoyens et ponctué d'une forte demande sur certains produits".

Il s’agit de rassurer d’abord les consommateurs : En dépit de la conjoncture mondiale difficile et le manque de pluie, la demande du marché marocain sera satisfaite.

Les messages distillés à l’issue de cette réunion portent sur les mesures qui seront prises au niveau des régions, préfectures et provinces, pour intensifier le contrôle de qualité des produits alimentaires et de leurs prix, pour faire face aux pratiques qui nuisent aux citoyens. 

Les spéculateurs sont donc en ligne de mire avec toujours ce risque qu’ils réussissent souvent à déjouer les contrôles et à vider les bonnes intentions de l’administration de leur substance, profitant en cela de l’individualité du consommateur soumis dans la solitude ses souks et marché à un rapport de force défavorable. 

Il faudra alors qu’effectivement les autorités sévissent massivement et sans trembler. 

Le directeur général de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses, Mohammed Sebgui, a, lui, apporté une autre assurance : au niveau des céréales et légumineuses et leurs dérivés, des mesures préventives ont été prises par le gouvernement afin d’assurer l'approvisionnement du marché national. Et au vu des expériences passées, il n’y a pas de raison d’avoir des craintes à ce sujet.

Il rappelle ainsi qu’à cette fin les droits de douanes et les subventions à l’importation ont permis d’approvisionner le marché national en ces produits, mais aussi de disposer d'un stock suffisant pour répondre aux besoins du marché local et des meuneries pendant trois à trois mois et demi.

Pour le gaz butane, le directeur des combustibles au sein du ministère de la Transition énergétique et du développement durable, Zakariae Sedki, précise de son coté que la consommation nationale annuelle en cette matière s'élève à près de 2.7 millions de tonnes, notant une consommation plus importante durant le mois sacré du Ramadan. C’était pour affirmer que ‘’le ministère a pris toutes les mesures pour que l’approvisionnement en ce produit vital se fasse de manière normale et régulière, surtout durant le mois de Ramadan".

Reste la qualité des produits et leur consommabilité.  Le directeur du contrôle des produits alimentaires à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), Abdelghani Azzi, souligne la mise en place des commissions de contrôle des produits alimentaires durant le mois de Ramadan, notant que ces commissions mixtes locales sont supervisées par les walis ou gouverneurs. Et comme chaque Ramadan, les informations nous rapporteront régulièrement, il ne faut pas en douter, la destruction de lots importants impropres à la consommation.

Suite à cette réunion, les autorités au niveau régionales, préfectorales et provinciales ont déclenché le branle-bas de combat. Que ce soit à la préfecture Hay Hassani ou la wilaya de Tanger, à Fès ou à Taroudant, à Essaouira ou à Chichaoua, à M’dieq-Fnideq ou à Ouarzazate, sachant que ces réunions toucheront toutes les régions, c’est une même tonalité : L’approvisionnement sera assuré et la guerre déclaré aux spéculateurs et la hausse persistante des prix. 

En filigrane, c’est la guerre sans merci également au ‘’phénomène de multiplication des intermédiaires qui contribuent au renchérissement des prix des produits alimentaires.’’ Mais dans ce combat, deux facteurs restent à juguler, les effets de l’inflation et, pas que rarement, les connivences entre certains contrôleurs de terrain et les spéculateurs. Une tâche pas toujours évidente ni facile. Bilan à la fin du mois de Ramadan.

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