National
Après s’être opposés sur le droit de grève, ministère et centrales divergent grandement sur le taux de succès du mot d’ordre syndical
La grève générale a été suivie à 80% selon les syndicats, 11,4% dans le secteur privé et seulement 32% dans le public, selon le ministre de l’emploi
Selon le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, le taux de participation à la grève atteint tout juste 1,4% dans le secteur privé et seulement 32% dans le public. Par secteur d’activité, ce taux varie de 25,9% dans les établissements publics à 35,5% dans le secteur de l’enseignement. Les secteurs de la santé, de la justice et des collectivités territoriales affichent des taux respectifs de 33,3%, 30,5% et 26,4%.
Dans cette déclaration à la presse à l’issue du Conseil de gouvernement, jeudi 6 février, Younes Sekkouri, a dressé un bilan détaillé du mouvement de grève observé hier, mercredi 5 février 2025, par quatre centrales syndicales, dont l’UMT et la CDT. Les syndicats contestant «le passage en force» du projet de loi sur le droit de grève.
M. Sekkouri a également indiqué que la nouvelle loi sur le droit de grève «accorde la priorité aux travailleurs et octroie des possibilités importantes en matière de détermination des délais et de négociation en vue d’apporter des solutions aux problèmes, et protège la liberté de travail et de la société en garantissant le service minimum».
Un lecture de la loi dur les conditions et les modalités de l’exercice du droit de grève que ne partagent pas les centrales syndicales qui dénoncent un « passage en force » et revendiquent une observation de la grève à 80%.
Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), le seul syndicat à avoir appelé à deux jours de grève générale avait dès la mi-journée de mercredi annoncé le succès de la grève générale dans divers secteurs professionnels à travers « toutes les villes et régions du Maroc, y compris les provinces du Sahara marocain ». Plus tard, les quatre autres centrales syndicales, la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l’Organisation démocratique du travail (ODT) et la Fédération des syndicats démocratiques (FSD), qui avait appelé à une seule journée de grève ont annoncé un taux de participation à l’échelle nationale a 80 %, ce qui rend l’établissement d’une moyenne entre les chiffres des autorités et ceux des syndicats difficile à calculer tant l’
M. Moucharik qui prenait la parole mercredi à un rassemblement syndical à Casablanca, a souligné que « l’UMT avait pris toutes les mesures nécessaires avant de recourir à la grève », mais que le syndicat s’est « vu contraint d'engager cette bataille syndicale en raison de l'inaction du gouvernement face aux revendications des travailleurs.
Il a précisé que « les raisons de cette grève sont évidentes, rappelant que l'UMT avait déjà publié plusieurs communiqués et avertissements sur la gravité de la situation. Selon lui, reléguant au second plan la raison à l’origine de l’appel à la grève, le vote par les deux chambres du Parlement de la loi sur les modalités et l’exercice du droit de la grève, « la classe ouvrière ne peut plus supporter la flambée des prix », qui touche « tous les produits de première nécessité et les services, y compris la santé et l'éducation ».
M. Moukharik a également dénoncé la situation de « la classe moyenne, devenue incapable de faire face à cette inflation excessive », tandis que « le gouvernement se contente d’observer passivement, voire d’agir en faveur des classes aisées, au détriment des catégories vulnérables et moyennes ».