Le ministre de l’Équipement et de l’Eau qui a fait un tableau peu reluisant des finances des Autoroutes du Maroc, faisant état un déficit financier annuel d'environ un milliard de dirhams causé par un trafic faible sur plus de 500 km du réseau autoroutier, a toutefois insisté sur la nécessité incontournable des autoroutes pour le développement et l’attractivité du Maroc.

Nizar Baraka qui répondait à une question orale sur "l’état d’avancement des études techniques des autoroutes et des voies express programmées dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du Monde 2030", à la Chambre des représentants, a rappelé que l'objectif de la Société des Autoroutes du Maroc n'est pas de réaliser des bénéfices, mais plutôt de remplir ses fonctions de développement aux dimensions politiques, économiques et sociales. Il a ajouté que son ministère s'efforce d'accélérer la recherche de solutions pour la dette élevée qui pèse sur la société, avec la possibilité de revoir les tarifs de péage.  

Lors d'une réunion de la commission des infrastructures consacrée à l’examen de la mission exploratoire sur les autoroutes, M. Baraka a souligné que le modèle économique d’investissement dans ce secteur se caractérise par un retour sur investissement à long terme, compte tenu du coût élevé des infrastructures par rapport aux revenus à court et moyen terme. Il a précisé que l’investissement total dans les infrastructures routières a atteint 55 milliards de dirhams, dont 80 % financés par des institutions internationales et 20 % par le capital de la société**.  

Fort probable possibilité révision des tarifs de péage

Le ministre a souligné que le déficit financier annuel d'environ un milliard de dirhams devrait se poursuivre jusqu'en 2033, a indiqué que pour maîtriser l’endettement de la société, « la stratégie du ministère a consisté à renforcer les fonds propres et à améliorer le ratio d’endettement, passé de 4 à 1,5. De plus, tous les contrats de concession ont été regroupés en un seul contrat de 99 ans*, garantissant ainsi la durabilité des revenus financiers de la société. »  

Baraka a également expliqué que « la restructuration de la dette de la société entre 2016 et 2020, d’un montant de 15,5 milliards de dirhams (soit 40 % du total de la dette), a permis de réduire les charges d’intérêts d’environ 5 milliards de dirhams sur la période 2016-2032 ». Il a souligné que ces dettes étaient assorties de taux d’intérêt élevés, ce qui a conduit à leur remplacement par des emprunts à moindre coût, réduisant ainsi « le niveau de la dette de 40 milliards de dirhams en 2020 à 37 milliards de dirhams en 2023 ». Cette gestion a permis à la société de « maintenir sa capacité à financer ses investissements et ses opérations, tout en honorant ses engagements envers les créanciers, sans recourir à un soutien direct du budget de l’État ».  

Le ministre a précisé que « plusieurs mesures sont à l’étude dans le cadre du nouveau contrat-programme visant à mieux gérer la dette, notamment « l’exploration de nouveaux mécanismes de financement innovants pour les futurs investissements, tout en préservant l’équilibre financier de la société ». La possibilité de « réviser les tarifs de péage est également examinée « comme un levier pour assurer la durabilité financière », de même que **l'idée d'ajuster la contribution au capital en fonction du niveau de trafic sur les futures sections autoroutières.

M. Baraka : le ministère s’emploie à accélérer les études techniques des projets d’autoroutes et de voies express en prévision du Mondial 2030

M. S’attardant sur "l’état d’avancement des études techniques des autoroutes et des voies express programmées dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du Monde 2030", M. Baraka a précisé que le ministère signera prochainement une convention de partenariat avec la région de Béni Mellal-Khénifra.

"Nous sommes tous mobilisés aujourd’hui pour la mise en place des infrastructures nécessaires en prévision de l’organisation de la Coupe du Monde 2030, qui se tiendra dans notre pays", a-t-il déclaré, soulignant que les principales villes qui bénéficieront de cet effort considérable ont déjà été annoncées.

Il a également précisé qu’un comité ministériel planche sur la programmation de ces projets routiers afin de s’assurer de leur réalisation avant 2030. Parmi ces projets figurent l’autoroute reliant Rabat à Casablanca et l’autoroute continentale, dont les études ont été finalisées et les appels d’offres lancés, l’objectif étant de lancer les travaux dans les plus brefs délais pour concrétiser ce projet vital.