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Chakib Benmoussa au Forum de la MAP détaille la feuille de route pour une école publique de qualité
Le ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, au Forum de la MAP
Rabat - Le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a appelé, lundi à Rabat, à préserver la priorité nationale dans le domaine de l'édition des manuels scolaires, mise en œuvre lors de la pandémie de Covid-19, et ce dans le sillage des revendications des éditeurs nationaux visant la révision des tarifs du manuel scolaire.
Des compromis à trouver
Il ne l’a pas explicitement exprimé en ces termes, mais Invité du Forum de la MAP qui s'est tenu sous le thème "Quelle feuille de route pour une école publique de qualité ?", M. Benmoussa, qui fait un exposé exhaustif sur la réforme de l’éducation nationale et sa mise en œuvre (cf. vidéo), a insisté sur l'importance de déployer des efforts pour réduire les marges de bénéfices et le coût de production des manuels scolaires. Ila ajouté que les imprimeurs doivent fournir un effort pour que les coûts de production soient maintenus aux niveaux en vigueur à l'échelle internationale et pour que les éditeurs n'assument pas la hausse de ces coûts.
Vidéo
Soulignant la nécessité d'accompagner ces efforts de la part de l'Etat, le ministre a fait savoir que le gouvernement examine la demande des éditeurs nationaux dans ce sens, tout en tenant compte de l'augmentation des prix du papier dans le marché mondial.
M. Benmoussa a aussi insisté sur la nécessité de trouver des réponses aux questions liées à la révision des prix des manuels scolaires, afin de garantir leur disponibilité lors de la prochaine rentrée scolaire, rappelant que 70% des manuels du niveau primaire sont financés par l'Etat dans le cadre de l'initiative "Un million de cartables."
M. Benmoussa a, par ailleurs, mis l’accent sur l'impératif de poursuivre ces efforts afin de protéger les catégories les plus précaires des répercussions des changements liés au marché mondial.
Consultations nationales Plus de 73.000 acteurs y ont participé jusqu’à maintenant
Quelque 73.176 acteurs du système éducatif ont participé jusqu'à présent aux Consultations nationales pour l'amélioration de la qualité de l'École publique, a par ailleurs indiqué le ministre.
M. Chakib Benmoussa a précisé que ces participants ont animé 6.098 ateliers organisés dans toutes les régions du Royaume.
Les différents ateliers organisés à cet égard ont révélé que les mesures inscrites dans la feuille de route "représentent des sujets partagés par tous (élèves, enseignants et parents)", a-t-il dit, notant que les acteurs du système éducatif ainsi que les partenaires ont fait preuve d'une grande maturité et d'un grand sens d'engagement quant à la réflexion, et ce pour l'amélioration de l'école publique.
M. Benmoussa a mis en avant le processus des concertations notamment en termes du contenu, tout en plaidant pour donner à l'école sa place réelle, à même de se positionner au centre des politiques et au cœur des préoccupations du gouvernement, en plus de l'importance de la discussion du sujet.
Pour ce qui est de la programmation de ces concertations, le ministre a précisé qu'elles prendront fin le 30 juin sur le terrain et le 10 juillet sur la plateforme numérique, dont les résultats seront rendus publics au niveau national à partir du 15 juillet.
"C'est un projet sociétal qui vise à définir l'éducation de qualité en tant que projet national pour tous", a tenu à préciser M. Benmoussa, soulignant la nécessité d'impliquer tous les acteurs dans le plan de réforme, ainsi que de rétablir un climat de confiance en l'école.
Il s'agit aussi de créer une culture de travail d'équipe et de dialogue mutuel, donnant le droit d'opinion à tous les intéressés, ainsi qu'à stimuler un changement des mentalités, et assurer la qualité des décisions participatives et l'engagement des acteurs du changement.
M. Benmoussa a souligné que le ministère est en train de mettre à l'épreuve la feuille de route, de suivre les suggestions basées sur l'intelligence collective, de partager les expériences pionnières, ainsi que de s'assurer de l'implication volontaire de toutes les parties prenantes.
Statut du corps enseignant, un chantier pour les 20 ans à venir
Le ministre a affirmé que le chantier du nouveau statut du corps enseignant avance à pas sûr, soulignant que son département est ouvert à tous les intervenants dans le secteur.
Il a rappelé que le ministère est en train d'élaborer un statut de base unifié pour le corps enseignant selon une approche participative, notant que celui-ci s'engage à peaufiner les grandes lignes de ce statut avec en les centrales syndicales les plus représentatives dans le cadre du dialogue social.
Il s'agit d'un chantier d'envergure et "nous devons et en être conscients, car nous sommes en train de préparer un statut pour les 20 années à venir", a-t-il indiqué, soulignant que la porte est ouverte à tous ceux qui veulent adhérer à ce chantier
"Le train de la réforme n'attendra pas ceux qui ont appelé à l'unification du statut des enseignants et lorsqu'ils ont eu l'opportunité de participer à son élaboration, ils se sont retirés de la table des négociations", a-t-il soutenu.
Invité à s’exprimer sur les grèves répétitives des enseignants cadres des académies, M. Benmoussa a dit son regret dès lors que l'élève demeure la première victime de ces pratiques, notant que "nous essayons d'œuvrer avec tous ceux qui font passer l'intérêt des élèves avant tout autre intérêt".
Il a souligné, d'autre part, que la feuille de route met l'accent sur l'amélioration de l'école publique, sans exclure le privé, expliquant que son département œuvre à la révision du cadre réglementaire régissant cette dernière, de manière à lui permettre de jouer son rôle complémentaire, ce qui passe nécessairement par une contractualisation entre le secteur et les familles à travers un cahier de charge clair.
Le ministre a mis l'accent en ce sens sur une relation transparente entre le secteur privé et les familles.
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