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L’élévation du degré de la menace terroriste sur le Maroc, serait-elle la réponse à son initiative Atlantique… - Par Talla Saoud Al Atlassi
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Il s'agit de l'opération sécuritaire la plus importante et la plus dangereuse de ces dernières années
Le complot récemment déjoué était dans une phase avancée de préparation et prêt à être déclenché, ce qui démontre que Daech agit désormais au-delà de ses capacités habituelles et de ses objectifs classiques. Plus encore, il semble servir des intérêts qui le dépassent.
Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) a annoncé l’arrestation de douze individus soupçonnés de préparer des actes terroristes contre les forces de sécurité et des institutions publiques sensibles, dans plusieurs villes marocaines, notamment Tanger, au nord, et Laâyoune, au Sahara marocain. Il s'agit de l'opération sécuritaire la plus importante et la plus dangereuse de ces dernières années.
Les investigations menées par les différentes composantes du pôle DGSN/DGST , ont révélé que les membres du groupe arrêté étaient encadrés par un dirigeant de Daech opérant dans la région du Sahel africain. Ce dernier aurait joué un rôle clé dans leur endoctrinement, leur recrutement, leur orientation, ainsi que dans leur financement, jusqu'à leur préparation, découverte à un stade avancé, pour mener des attentats terroristes sanglants et spectaculaires.
L’expertise technique des données recueillis et la géolocalisation par satellite, effectuées à l’aide des coordonnées et des données géographiques saisies, ont permis par la suite de localiser la zone suspectée dans la province d’Errachidia, plus précisément sur la rive Est de Oued Guir à "Tal Mzil", dans la commune et Caïdat de Oued El Naam, dans la région de Boudenib, à la frontière Est du Royaume.
Une menace d’ampleur nationale évitée de justesse
Le complot terroriste visant le Maroc était d’une gravité extrême et était sur le point d’aboutir. Il s’étendait à plusieurs villes et périphéries, du nord au sud du Royaume, en passant par Casablanca, la plus grande métropole du pays, et Fès, ville historique et touristique.
Un cycle d’attentats et de massacres était en préparation, avec pour objectif non seulement de faire des victimes et des dégâts matériels considérables, mais aussi d’instaurer un climat de peur et de terreur généralisé, perturbant profondément le moral des Marocains et semant le chaos dans leur quotidien.
La vigilance des services de sécurité marocains a permis de déjouer ce complot terroriste, neutralisant ainsi ses engins explosifs avant leur activation. Cette vigilance est le fruit d’une expertise pratique affinée, portée par un profond patriotisme qui anime les forces de sécurité du pays.
Les hommes et femmes des forces de l'ordre marocaines se sont retrouvés en première ligne pour faire face aux menaces visant la sécurité et la stabilité du Royaume. Aujourd’hui, ils sont à leur plus haut niveau de préparation, tant sur le plan opérationnel que moral, pour mener à bien des missions aussi complexes que cette infiltration minutieuse des réseaux terroristes, s'étendant sur une longue période, couvrant des aires géographiques transnationales et plusieurs villes éloignées les unes des autres.
Ces exploits sécuritaires ne sont pas une première : le Maroc a déjà maintes fois éradiqué les cellules terroristes dès leur phase embryonnaire, les empêchant ainsi d’agir.
Le Maroc face à la menace terroriste au Sahel : un danger identifié depuis des décennies
Le terrorisme enraciné dans la région sahélo-saharienne est un phénomène surveillé de près par le Maroc depuis les années 1990. Le Royaume a constamment alerté les pays voisins et la communauté internationale sur les dangers qui guettent l’ensemble de la région.
Malheureusement, les autorités algériennes, bien qu’ayant elles-mêmes souffert de violences terroristes sanglantes, ont favorisé l’émergence d’un sanctuaire pour les groupes terroristes dans ces vastes étendues désertiques. Les services de renseignement algériens ont manœuvré dans cet environnement propice aux activités criminelles, afin de manipuler et instrumentaliser les groupes terroristes, séparatistes et les réseaux de trafiquants spécialisés dans la traite des êtres humains et le narcotrafic.
Ces agissements s'inscrivent dans la volonté d'Alger d'étendre son influence régionale, notamment vis-à-vis du Niger et du Mali. Mais cette stratégie a fini par se retourner contre l’Algérie elle-même, comme l'a illustré la récente révolte du Mali contre l’ingérence algérienne dans ses affaires intérieures.
De plus, les services de renseignement algériens, en raison de leur parrainage des milices séparatistes du Polisario, ont entretenu une présence stratégique dans cette zone de turbulences terroristes. Ils y ont trouvé un levier pour maintenir un contrôle indirect sur les dynamiques violentes de la région.
Toutefois, ces calculs géopolitiques à courte vue ne servent ni les intérêts du peuple algérien ni ceux de la région. Ils reflètent uniquement des ambitions erronées visant à nuire au Maroc, alors même que de telles manœuvres ne feront que fragiliser davantage l’Algérie elle-même.
En effet, les groupes terroristes suivent leurs propres tactiques, sans se soucier des intérêts de ceux qui les manipulent. Ils n'hésitent pas à exploiter les appuis reçus, puis à se retourner contre leurs anciens bienfaiteurs lorsqu’ils ne servent plus leur cause.
Une nouvelle menace terroriste ciblant le Maroc : Daech au Sahel change de stratégie
Il apparaît désormais que Daech dans la région du Sahel africain concentre son attention sur le Maroc, comme en témoigne ce complot terroriste d’une ampleur inédite, récemment démantelé par les services de sécurité marocains. Ce n’est d’ailleurs pas une première : cette organisation a déjà tenté par le passé de former des cellules isolées, composées de loups solitaires, de petits groupes familiaux ou de gangs criminels, mais ces tentatives ont été neutralisées à temps par les interventions des forces de sécurité, ces dernières semaines et derniers mois.
Le complot récemment déjoué était dans une phase avancée de préparation et prêt à être déclenché, ce qui démontre que Daech agit désormais au-delà de ses capacités habituelles et de ses objectifs classiques. Plus encore, il semble servir des intérêts qui le dépassent.
Une radicalisation sans idéologie : des mercenaires au service du chaos
Les éléments saisis chez les suspects arrêtés ne révèlent aucune motivation politique ou religieuse. Ils attestent simplement d’une allégeance absolue à Daech, à travers un processus de recrutement, d’endoctrinement et de fanatisation, visant à alimenter une haine destructrice contre leur propre pays et leur propre peuple.
Ces individus ne sont rien de plus que des mercenaires enrôlés dans un projet de déstabilisation du Maroc, dont ils ne comprennent même pas réellement les enjeux. Ils participent, sans en mesurer l’ampleur, à une escalade des menaces contre le Royaume, en accélérant le rythme des attaques, en augmentant le nombre de participants impliqués et en améliorant les outils employés pour causer des dommages plus graves.
L’initiative marocaine pour le développement du Sahel : un projet qui dérange
L'initiative royale en faveur de la région de l'Atlantique sahélien africain constitue, à elle seule, un facteur de perturbation pour ceux qui n’ont aucun intérêt à voir cette région s’ouvrir au progrès et à un avenir prospère, en opposition à sa situation actuelle marquée par l’instabilité.
Ce projet structurant, qui repose sur le développement économique, la coopération interétatique et l’exploitation conjointe des ressources naturelles et humaines, agit comme un antidote contre toutes les formes de criminalité et d’extrémisme. Il affaiblit les mouvements séparatistes, terroristes et mafieux en offrant aux populations locales des alternatives viables et en les intégrant dans une dynamique de croissance et de stabilité.
Dans cette perspective stratégique, le Maroc propose une approche d’unité et de coordination des efforts africains pour répondre aux défis du continent, alors que les mouvements séparatistes et terroristes ne font que propager l’instabilité et la misère sociale et politique dans la région.
Le Maroc : cible principale du complot séparatiste et terroriste
Aujourd’hui, le Maroc est devenu l’ennemi principal de ce complot orchestré par les forces séparatistes et terroristes. Cette situation est exacerbée par ses succès diplomatiques dans la défense de son intégrité territoriale, mais aussi par son rayonnement international croissant.
Ceux qui cherchent à le déstabiliser sont particulièrement irrités par les avancées économiques du pays, par son audace à relever les défis sociaux, et surtout par sa capacité à se projeter vers l’avenir malgré les hostilités et les obstacles.
Entre progrès et menaces : un défi multidimensionnel
Le Maroc se trouve à la croisée des chemins :
- Les voies du progrès lui sont ouvertes, mais
- Les hostilités et les complots à son encontre ne cessent de s’intensifier.
Le récent démantèlement de cette cellule terroriste, alors qu’elle était à un stade avancé de préparation, constitue un signe clair des défis majeurs auxquels le pays doit faire face.
Sur le plan sécuritaire, la réponse doit être permanente, rigoureuse et proactive.
Sur le plan politique et culturel, il est impératif que ces menaces et les moyens d’y faire face soient pleinement intégrés dans la conscience collective et qu’ils influencent concrètement les actions des acteurs politiques et culturels du pays.
Bien que l’engagement actuel du Maroc en matière de sécurité et de stabilité soit déjà à un niveau élevé de responsabilité nationale, il demeure crucial de renforcer davantage la vigilance et la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour faire face à ces défis grandissants.