Le bilan s’alourdit, 1.305 morts, affluence record sur les centres de transfusion sanguine ( Actualiser )

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Des proches se recueillent devant les corps des victimes d'un tremblement de terre à Moulay Brahim, dans la province d'Al Haouz, le 9 septembre 2023. Le tremblement de terre le plus meurtrier depuis des décennies au Maroc a tué au moins 1.305 personnes, ont déclaré les autorités le 9 septembre, causant des dégâts considérables et poussant les habitants et les touristes terrifiés à se précipiter vers les lieux sûrs au milieu de la nuit. (Photo par FADEL SENNA / AFP)

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Au moins 1.305 personnes ont trouvé la mort dans le puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d'énormes dégâts et semant la panique à Marrakech et sa région ainsi que dans plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.

Sur ordre du Roi Mohammed VI, des détachements d’intervention, des avions, des hélicoptères, des drones et des moyens du Génie ainsi que des antennes logistiques des Forces Armées Royales sont déployés sur les lieux en vue d’apporter le soutien nécessaire aux différents départements concernés et aux populations sinistrées. Des opérations extrêmement difficile en raison de la dispersion des hameaux touchés et de la nature escarpé de la région montagneuse compliqué par les effondrement de terrain et les éboulement suite à la forte secousse.

Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 7 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech.

Les répliques perdent d’intensité

Les répliques qui ont suivi la secousse tellurique qui a frappé, vendredi soir, la province d’Al Haouz, perdent en intensité et peuvent ne pas être ressenties par la population, a indiqué Nacer Jabour, chef de division à l’Institut national de Géophysique.

La secousse, dont l’épicentre a été situé dans la commune d’Ighil, à 80 kg au sud-ouest de Marrakech, a été ressentie dans plusieurs villes marocaines, dans un rayon de 400 km autour de son épicentre, a précisé M. Jabour, dans une déclaration à la MAP tôt samedi matin.

"Le choc principal a été suivi par des centaines de répliques, dont la plus forte a atteint environ 6 de magnitude", a-t-il relevé, notant que généralement les répliques ne sont pas de la même intensité que le séisme principal.

Selon lui, les répliques ont tendance à perdre d’intensité à mesure que l’on s’éloigne de la zone de la faille sismique.

“C’est la première fois depuis un siècle que le réseau instrumental enregistre un tel niveau de sévérité sismique au Maroc”, a-t-il précisé.

Le séisme a entraîné la mort de 1.305 personnes, indique le ministère de l'Intérieur dans un bilan provisoire.

Selon la même source, 1.832 personnes ont été blessées, dont 1220 dans un état grave.

Le tremblement de terre a également provoqué l’effondrement d’un nombre de constructions au niveau de ces préfectures et provinces, poursuit le ministère.

Les Forces armées royales, les autorités locales, les services de l’ordre et les équipes de la protection civile dans les préfectures et provinces concernées poursuivent la mobilisation de tous les moyens d’intervention pour fournir les aides nécessaires et évaluer les dégâts, ajoute le ministère

Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour.

Les images reproduites sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d'importants dégâts dans plusieurs villes.

Des images ont montré une partie d'un minaret s'est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, coeur battant de Marrakech, faisant deux blessés.

Une correspondante a vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d'autres dormaient à même le sol.

"On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c'était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J'ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d'Al-Haouz, NDLR). J'ai du mal à y croire car il n'y a pas plus de deux jours j'étais avec eux", raconte Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.

"Chanceuses d'être en vie" 

Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s'apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d'un restaurant avec des amies "quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué", rapporte l’AFP.

"Après, on a essayé d'aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain mais c'était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris de partout, ce n'était pas très safe. C'est la première fois qu'on assiste à un séisme. Quand l'adrénaline est retombée, on s'est rendu compte qu'on était très chanceuses d'être toujours en vie", ajoute-elle.

Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues, craignant l'effondrement de leurs habitations,.

Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d'importants débris d'habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.

"Cris et pleurs" 

Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.

"On avait l'impression que c'était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables", affirme un habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.

Le Premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, a adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre, se disant dans un message sur X (ex-Twitter) "extrêmement peiné par les pertes de vies".

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé lui aussi un message de condoléances après ce tremblement de terre "dévastateur", évoquant des "nouvelles terribles en provenance du Maroc".

Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d'importants dégâts matériels.

Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville. (Quid avec MAP et AFP)

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