Le chef de gouvernement a rencontré ce dimanche le nouveau président du RNI

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 « Il ne faut surtout pas aller vite en besogne et faire des conclusions hâtives. Benkirane en est à peine à la phase des consultations. Une deuxième phase le conduira à faire des offres concrètes aux uns et pas aux autres. C’est seulement après cela que commencera la dernière phase des négociations. Et c’est la plus difficile »

Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch se sont rencontrés. 24 heures après son élection à la tête du Rassemblement national des indépendants, le ministre de l’agriculture a tenu une rencontre avec le chef de gouvernement en quête de majorité. Akhannouch s'est rendu seul à cette première consultation. « Il ne sera accompagné d’aucun membre du bureau politique, » nous avait indiqué sous le sceau de l’anonymat un ténor du parti de la Colombe, avant la rencontre.

Que se sont dit les deux hommes ? Quelle offre a été faite au successeur de Salaheddine Mezouar ? Et quelle est la position du RNI quant à une éventuelle participation gouvernementale ? Dans les états majors partisans, on n’en finit pas de s’interroger sur l’avenir politique du Rassemblement national des indépendants. Le parti choisira-t-il d’appartenir à un gouvernement dirigé par les islamistes ? Ou au contraire, prendra-t-il la décision de basculer dans l’opposition ? Toujours est-il que les consultations menées par Benkirane ont été suspendues pendant une dizaine de jours, dans l’attente de la tenue du congrès extraordinaire du RNI. Le chef de gouvernement avait néanmoins indiqué que l’Istiqlal et le PPS allaient participer au prochain Exécutif.

A la sortie des deux hommes, Benkirane n'a pas manqué de déclarer qu'"Akhannouch jouissait d'une crédibilité certaine, et que sa présence aura un impact positif". Le nouveau président du RNI a de son côté indiqué que l'occasion était "importante pour discuter des affaires du gouvernement sortant", ajoutant que les deux hommes se sont penché sur l'avenir dans le cadre'"une étape de concertation importante et fructueuse, qui doit être suivie d'autres rencontres". 

De nouvelles donnes peuvent compliquer la tâche du chef de gouvernement. Une entente non formelle et encore moins officielle semble rapprocher l’alliance RNI-UC et le Mouvement Populaire. Les trois formations politiques tiennent en effet le même langage circonspect quant à une participation gouvernementale. « La méfiance est le dénominateur commun de ces partis qui conditionnent leur participation à un Exécutif dirigé par Benkirane. Il est clair qu’ils ne le feront pas à n’importe quel prix. Et si l’entente se concrétise, la donne peut changer le cours des choses », croit savoir ce membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants qui en dit trop ou pas assez.

Alors que l’élection du président de la chambre des députés est au centre des rumeurs les unes plus contradictoires que les autres, on parle de plus en plus d’un soutien du RNI et de l’UC à la candidature de l’usfpéiste Habib El Malki au perchoir. « Et si les voix du Parti Authenticité et Modernité et du Mouvement populaire s’ajoutaient pour soutenir le candidat de l’USFP, ce serait une manière de plaider en faveur d’une vraie séparation des pouvoirs entre le parlement et l’Exécutif », soutient cet ex-allié de la majorité sortante.

Pour l’heure, ce ne sont que des supputations qui font et défont de fragiles majorités. Il faudra attendre la fin de la COP22 qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre pour voir installé aux commandes un nouveau gouvernement. « Il ne faut surtout pas aller vite en besogne et faire des conclusions hâtives. Benkirane en est à peine à la phase des consultations. Une deuxième phase le conduira à faire des offres concrètes aux uns et pas aux autres. C’est seulement après cela que commencera la dernière phase des négociations. Et c’est la plus difficile », conclut ce leader de la majorité sortante.

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