Le Roi, Amir Al-Mouminine, préside une veillée religieuse à la mémoire du Roi de la stabilisation et de l’unification du Royaume – Par Hassan Zakariaa

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Le Roi Mohammed VI accompagné du Prince Héritier Moulay El Hassan, se recueille sur la tombe de Feu le Roi Hassan II

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Le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, a présidé, dimanche au Mausolée Mohammed V à Rabat, une veillée religieuse en commémoration du 26ème anniversaire de la disparition du grand regretté du Maroc, Feu e Roi Hassan II, que Dieu l’entoure de Son infinie miséricorde. A cette occasion, le Souverain, accompagné du Prince Héritier Moulay El Hassan, du le Prince Moulay Rachid et du Prince Moulay Ahmed, s’est recueilli sur la tombe de Feu le Roi Hassan II.

Charismatique et visionnaire

Le règne de Hassan II, roi du Maroc de 1961 à 1999, est une ère incontournable de l’histoire contemporaine du royaume chérifien. Dès le début de son règne, Feu Hassan II s'est positionné comme un leader charismatique et stratège, une image qu’il a forgée alors que jeune Prince héritier, il marquait sa différence tout en étant à l’ombre de son père. Et si l’on devait résumer 38 ans de règne en une seule phrase, elle serait le Roi qui a su et pusrenforcer la stabilité politique du Maroc aux lendemains troubles de l’indépendance du Maroc, dans un contexte international agité.

En pleine guerre froide, Hassan II a maintenu une position médiane et équilibrée bien que le Maroc ait entretenu des relations étroites avec les pays occidentaux, en particulier la France et les États-Unis, et que son choix du « monde libre » a été affiché dès son accession au Trône. Il a aussi su asseoir son autorité sur le plan interne en consolidant le pouvoir monarchique, notamment à travers l’adoption de la constitution de 1962, qui a instauré un régime monarchique constitutionnel, mais concentrant l’essentiel du pouvoir entre ses mains.

Le Maroc des barrages

Hassan II a également joué un rôle central dans le développement économique du Maroc. Des évidences que le temps tend à estamper, mais qui ont jeté les fondements du Maroc d’aujourd’hui. Conscient des défis auxquels le pays était confronté, il a initié de grands projets d’infrastructure, comme la construction de barrages hydrauliques pour améliorer l’irrigation et l’accès à l’eau potable. Le « plan des barrages » est l’un des aspects les plus emblématiques de sa politique économique. Il a aussi encouragé la modernisation de l’agriculture, secteur clé du royaume, et a promu un modèle de développement qui, malgré les inégalités, a permis une certaine croissance économique et surtout a donné au Maroc, pays peu nanti en richesses naturelles, de traverser sans grands dégâts, plusieurs épisodes de sècheresse aigüe.

Cependant, le règne de Hassan II n’a pas été un long fleuve tranquille. Le roi a dû faire face à plusieurs complots dont deux tentatives de coups d’État, notamment en 1971 et 1972, qui ont profondément marqué sa gouvernance ainsi qu’à des oppositions farouches qui lui contestaient le pouvoir. Ces tentatives et ambitions ont renforcé sa méfiance envers l’armée et l’élite politique, l’incitant à adopter des mesures répressives contre ses opposants. Les années 1970 et 1980, surnommées « les années de plomb », ont été caractérisées ainsi par une répression conséquente

Le Sahara et la marche verte

Mais l'une des plus grandes batailles politiques de Hassan II a été la question du Sahara marocain. En 1975, il a lancé la Marche Verte, une opération pacifique, grandiose et frôlant le génie dans un contexte où son armée était encore sous les effets des deux tentatives de putsch. En lançant trois cents mille marocains, qui ont marché sur le Sahara, dans le jeu géopolitique de l’époque, pour revendiquer la souveraineté marocaine sur ce territoire, alors sous contrôle espagnol, il a réussi à déjouer tous les calculs de ses adversaires.

L’idée, sublime, lui a permis à avorter défaire la collusion entre deux dictatures, l’Algérie de Boumediene et l’Espagne de Franco algérien. Elle a également consolidé sa légitimité et renforcé l'unité nationale autour de lui.  A son décès en 1999, il a laissé une empreinte durable sur le Maroc, qui le fait apparaitre comme le roi qui a modernisé le pays et maintenu son unité et sa stabilité face à des menaces internes et externes et le souverain qui a souvent privilégié l’ordre.

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