L’Académie du Royaume du Maroc inaugure son cycle de conférences

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L’ancien président du Brésil, Collor de Mello a plaidé pour un rapprochement entre le Maroc et les pays d’Amérique Latine

L’Académie du Royaume du Maroc a inauguré ce mercredi 22 Novembre 2017 son cycle de conférences, dans le cadre de la thématique de la 45ème session de l’Académie qui sera consacrée à « L’Amérique Latine, comme horizon de pensée », et ce, après avoir fait de « L’Afrique » le focus des réflexions et interventions, lors de la 43ème session.

De ce fait, l’Académie poursuit son exploration des grandes régions du monde, afin de créer des passerelles entre les Intellectuels des deux bords, de favoriser les échanges et les apprentissages.

Les conférences préparatoires de cette 45ème session sont encadrées par des intellectuels de renom et par d’éminentes personnalités, tels que Fernando Collor de Mello, ancien président du Brésil, Marcelino Orega Aguirre, résident d’honneur de l’Académie Royale des sciences morales et politiques d’Espagne et Carlos Antonio Carraso, ambassadeur de Bolivie auprès de l’Unesco.

Ainsi, l’ancien président du Brésil, Collor de Mello, lors de sa conférence dont le thème est « L’Amérique latine, comme horizon de pensée : Parcours de marins ou de naufragés? », en tant que prélude à cette session, a plaidé pour un rapprochement entre le Maroc et les pays d’Amérique Latine. Il a rappelé que la mondialisation était porteuse d’une grande vague d’opportunités, à condition d’y être préparé, si non, elle se transformerait en un « tsunami dévastateur ».

En s’appuyant sur une mise en perspective socio-historique de l’Amérique Latine des mouvements de libération, du 19ème siècle à nos jours, Collor de Mello fit remarquer que, malgré les nombreuses avancées sociales et le changement d’axe de l’agenda économique, les gouvernements de gauche d’Amérique Latine, arrivés au pouvoir au début des années 90, n’ont pas été capables de mener des réformes plus profondes dans les structures sociales.

Ce qui explique, en partie, les succès récents des mouvements de centre-droit dans la région. « Il est encore tôt pour affirmer que nous sommes en train de vivre un nouveau virage à droite », tient-il à nuancer, tout en rappelant que les citoyens latino-américains, et plus particulièrement les nouvelles générations, attendent davantage et deviennent très critiques vis-à-vis du pouvoir, notamment, en ce qui concerne la corruption et l’absence de perspectives pour leur avenir.

Pourtant, fit remarquer Collor de Mello, si le rapport de forces a été longtemps déterminé par la puissance militaire, ce sont actuellement l’économie et la connaissance qui produisent un phénomène nouveau, voire curieux : les pays impliqués dans ce processus commercial évitent les conflits armés pour ne pas entraver leurs affaires réciproques.

Partant de ce constat, le conférencier conclut que la mondialisation serait aussi un chemin vers la paix.

Aujourd’hui, à l’époque de la dite « industrie 4.0 », c’est l’attention qui sera accordée aux grandes tendances de l’heure, tels que : les nanotechnologies, internet des objets, les algorithmes, les ordinateurs quantiques, l’intelligence artificielle, la robotique, etc…qui déterminera les leaders de demain. « Dans ces conditions, il semble impossible que l’Amérique Latine s’insère avec succès sur la scène internationale si elle ne cherche pas à se rapprocher davantage de l’Afrique », a souligné le conférencier en rappelant dans ce sens que les relations avec le Maroc revêtent une importance plus que spéciale, surtout depuis le règne du roi Mohammed VI.

Ainsi, le Maroc, en tant que porte d’entrée des pays latino-américains vers le monde arabe et vers l’Afrique, partage un héritage culturel avec l’Amérique Latine, en plus de ses relations commerciales denses avec l’Union Européenne et qui peuvent faciliter l’accès pour les produits latino-américains à ce marché.

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