L’économie bleue Afrique-Atlantique à Dakhla : 3 milliards Dhs de C A, 32 navires industriels 40 unités de transformation et 14.000 emplois

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Si la dynamique halieutique a permis au Maroc de se positionner comme un acteur clé des marchés halieutiques mondiaux, elle fait cependant face à des défis majeurs nécessitant des réponses à la fois pragmatiques et pérennes

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L’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS) a dévoilé, mardi dernier à Agadir à la veille de l’ouverture du salon international "Halieutis", un policy paper intitulé "L’Économie Bleue Afrique-Atlantique à Dakhla : Une ’success story’ venue du sud face à de nouveaux défis".

Élaboré sous la direction de Kabiné Komara, ancien premier ministre de Guinée et expert international en développement industriel, ce rapport qui a nécessité quatre mois de recherches et mobilisé de nombreux experts, analyse la transformation du secteur halieutique marocain, en particulier dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, et met en lumière les défis et opportunités du secteur dans le contexte de l’Initiative Afrique-Atlantique prônée par le Roi Mohammed VI, indique l’IMIS dans un communiqué.

Le dîner-débat de présentation du rapport, placé sous le thème "Europe-Afrique Atlantique : Quel partenariat d’avenir dans un monde multipolaire ?", a permis un échange approfondi sur les perspectives de coopération entre le Maroc et ses partenaires africains et européens, dans un contexte marqué par de nouvelles dynamiques commerciales et environnementales, fait savoir la même source.

Il a réuni notamment l’auteur du rapport et le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, ainsi que de nombreuses personnalités marocaines et internationales.

Selon l’auteur du rapport, grâce au leadership royal, et à une stratégie de souveraineté économique, le Maroc a progressivement remplacé les armateurs étrangers par des investisseurs nationaux, renforçant ainsi son indépendance industrielle et commerciale.

Cette approche a favorisé l’émergence d’un écosystème complet, qui s’étend de la capture des ressources halieutiques à leur transformation et leur commercialisation.

Aujourd’hui, le secteur représente plus de 3 milliards de dirhams de chiffre d’affaires annuel, mobilise une flotte de 32 navires industriels et compte 40 unités de transformation, employant directement 14.000 personnes.

Si cette dynamique a permis au Maroc de se positionner comme un acteur clé des marchés halieutiques mondiaux, elle fait cependant face à des défis majeurs nécessitant des réponses à la fois pragmatiques et pérennes. Pour relever ces défis, le policy paper de l’IMIS propose dix recommandations stratégiques organisées autour de plusieurs axes clés.

Dans un contexte marqué par des tensions sur les ressources halieutiques, la création d’une "Ceinture Bleue" africaine pourrait notamment permettre une gestion coordonnée des ressources marines, impliquant les États bordant l’Atlantique pour favoriser un développement durable et inclusif du secteur.

Les recommandations du policy paper invitent au renforcement de la collaboration et la gouvernance partagée, à l’Intégration des parties prenantes publiques et privées dans des programmes de recherche communs et à l’amélioration des capacités de surveillance des ressources halieutiques grâce à des investissements dans la recherche scientifique.

Pour la promotion de l’innovation et de la durabilité, l’auteur préconise de développer des infrastructures modernes pour optimiser la transformation et la valorisation des ressources, et de limiter les externalités négatives en adoptant des technologies respectueuses de l’environnement.

Il recommande également de négocier avec l’Union Européenne une double approche court terme/long terme pour sécuriser et pérenniser le partenariat Europe-Maroc ainsi que de mettre en place un Fonds Spécial de Transition (FST), financé par l’Union européenne et des partenaires internationaux, pour compenser la hausse des droits de douane et soutenir l’élan économique des provinces du Sud.

Au plan local, le policy paper insiste sur la mise en œuvre de programmes de formation pour renforcer les compétences locales et sur l’harmonisation des réglementations régionales. Enfin il appelle, sous le titre du renforcement de la résilience et la formation à mettre en place des dispositifs ciblés de protection sociale, incluant des filets de sécurité, des programmes de requalification professionnelle et des caisses de solidarité ainsi qu’à développer des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques des professionnels de l’économie bleue.

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