Maroc-Algérie : Une opportunité en or encore possible – Par Ahmed Charaï

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La position algérienne est d’autant plus incompréhensible que la question du Sahara est entre les mains de l’ONU, le processus onusien valorise l’offre marocaine d’autonomie sous souveraineté nationale, une proposition conçue pour offrir à tous une sortie de conflit honorable sans vainqueur ni vaincu.

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Garder la mesure – Par Ahmed CHARAÏ

Le Sommet Arabe d’Alger a donné lieu à deux attitudes antagonistes de la part du Maroc et de l’Algérie. D’un côté L’ELEGANCE DE LA DIPLOMATIE ROYALE, de l’autre un comportement très inamical et peu respectueux des usages des sommets de ce genre.

Le Roi Mohammed VI a montré sa disposition à participer au sommet, si important pour le monde arabe en ce moment de défis et d’incertitudes. Ce sont les agissements du pays hôte qui ont justifié son renoncement. Malgré tout, la délégation marocaine a pleinement participé aux travaux, évitant la surenchère.

Au-delà des péripéties de ce sommet, la divergence d’attitude nous interpelle. Le Maroc maintient toujours sa main tendue que l’Algérie rejette, alors qu’il est dans l’intérêt des deux peuples et de l’ensemble de la région qu’une entente soit trouvée.

Les défis à venir seront peut-être plus durs à affronter que la succession de crises que nous traversons. L’ordre mondial totalement fracassé augure d’un monde multipolaire où seuls les grands ensembles pourront tirer leur épingle du jeu. Il est sûr que le commerce international ne ressemblera plus à ce qu’il était avant l’épidémie du Covid. Les opinions publiques, les État, sont à la recherche de souveraineté parce que l’interdépendance, poussée à l’extrême, a coûté très cher aux économies les plus développées.

L’Algérie profite de la flambée des prix des hydrocarbures, mais elle paye plus cher ses importations diverses. Le gouvernement algérien a réservé 4 Milliards de Dollars pour subventionner les produits alimentaires.

Il faut sortir du conjoncturel et se projeter dans l’avenir. Les deux pays peuvent enrichir, de pair, le co-développement en Afrique. Or tous les économistes disent que c’est le continent le plus porteur et surtout qu’il ne pourrait compter que sur ses forces parce que le reste du monde continue à le voir comme un réservoir de matières premières et rien d’autre. Selon la Banque Mondiale, la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie coûte deux points de croissance pour chacun des deux pays.

C’est en cela que l’attitude marocaine est une opportunité en or, que les gouvernants algériens devraient saisir pour conforter stratégiquement le poids de la région dans le continent et dans le monde. Sans un dégel entre Rabat et Alger, il n’y aura jamais de marché commun arabe.

La position algérienne est d’autant plus incompréhensible que le Maroc ne pose aucun préalable. La question du Sahara est entre les mains de l’ONU, le processus onusien valorise l’offre marocaine d’autonomie sous souveraineté nationale, une proposition conçue pour offrir à tous une sortie de conflit honorable sans vainqueur ni vaincu. La communauté internationale demande à l’Algérie de se joindre aux conférences en tant que partie prenante. Le Maroc ne lui demande pas plus.

Au regard de l’intérêt des peuples de la région, l’histoire risque de juger sévèrement l’attitude algérienne.

Espérons un réveil avant qu’il ne soit trop tard.

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