‘’Merci pour ce moment’’ -  Par Naïm Kamal

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Rachida DATI, ministre de la Culture française, s’est rendue successivement, sans rien céder des aspérités qu’on lui connait, à Tarfaya, Laâyoune et Dakhla

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Par Naïm Kamal

Elle est le premier ministre français tous genres confondus à se rendre le plus officiellement du monde au Sahara marocain, une visite qui intervient après la reconnaissance solennelle par la France de la souveraineté du Maroc sur ses territoires. C’était dans une lettre du président français Emmanuel Macron au roi Mohammed VI à l’occasion de la 25è anniversaire de l’accession du souverain au Trône du Maroc.

Il n’en fallait pas plus pour que la diplomatie algérienne nous resserve l’une des ses amabilités, dont elle seule a le secret :  selon elle, cette visite : « renvoie l’image détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle ». Que répondre si ce n’est qu’une fois, un désormais ministre des Affaires étrangères algérien, Ramatane Lamamra, le énième à sombrer dans l’oubli depuis le début de ce conflit, citant Talleyrand, a déclaré à propos d’une assertion : « C’est excessif, et tout ce qui est excessif est insignifiant ». 

Et comme l’excès est le propre du régime algérien… 

Sans s’en soucier, Rachida DATI, ministre de la Culture française, s’est rendue successivement, sans rien céder des aspérités qu’on lui connait, à Tarfaya, Laâyoune et Dakhla, accompagnée de son homologue marocain Mohamed Mehdi BENSAID, qui est également ministre de la Jeunesse et de la Communication du Royaume du Maroc.

Au pas de charge quand ce n’est pas au galop, elle a visité la forteresse historique de Casamar à Tarfaya et le Musée dédié à l’aviateur écrivain et poète français, Antoine de Saint-Exupéry. A Laâyoune, dans la grande médiathèque, elle a rencontré les membres de l’association porteuse du projet de création d’une Alliance française dans le chef-lieu de Sakia El Hamra. A Dakhla, elle a inauguré l’antenne panafricaine de l’Institut Supérieur de Management et de Communication (ISMAC). A Rabat, comme dans ces villes, Mme Dati et M. Bensaid ont signé neuf accords de coopération culturelle. Elle a ensuite visité la nouvelle Cinémathèque marocaine à Rabat où s’est déroulé un échange d’archives cinématographiques entre le Maroc et la France. Sans doute en prélude à ce qu’attend Rabat de la France, la remise des archives, toutes les archives de la période du protectorat français au Maroc. 

Tout au long de ces trois jours, il n’y avait aucun effort à faire pour imaginer l’état de la cellule chargée de suivre à Alger et à la loupe cette visite que la ministre française n’a eu aucun mal à qualifier « de moment historique », d’avance assurée de la crise d’urticaire aiguë qu’elle provoquerait chez le régime algérien. Et rien que pour ça, on a envie de lui dire : « Merci pour ce moment ».   

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