Pendant que les syndicats annonçaient le ‘’succès’’ de la grève générale, la Chambre des représentant adoptait la loi pomme de discorde

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Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail

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Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), le seul syndicat à appeler un deux jours de grève générale a dès la mi-journée de mercredi annoncé le succès de la grève générale dans divers secteurs professionnels à travers « toutes les villes et régions du Maroc, y compris les provinces du Sahara marocain », a-t-il précisé. Les quatre autres centrales syndicales, la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l’Organisation démocratique du travail (ODT) et la Fédération des syndicats démocratiques (FSD),  ont annoncé un taux de participation à l’échelle nationale a atteint 80 %, un taux que les autorités vont certainement contester. 

M. Moucharik qui prenait la parole mercredi à un rassemblement syndical à Casablanca, a souligné que « l’UMT avait pris toutes les mesures nécessaires avant de recourir à la grève », mais que le syndicat s’est « vu contraint d'engager cette bataille syndicale en raison de l'inaction du gouvernement face aux revendications des travailleurs.  

Il a précisé que « les raisons de cette grève sont évidentes, rappelant que l'UMT avait déjà publié plusieurs communiqués et avertissements sur la gravité de la situation. Selon lui, reléguant au second plan la raison à l’origine de l’appel à la grève, le vote par les deux chambres du Parlement de la loi sur les modalités et l’exercice du droit de la grève, « la classe ouvrière ne peut plus supporter la flambée des prix », qui touche « tous les produits de première nécessité et les services, y compris la santé et l'éducation ».  

M. Moukharik a également dénoncé la situation de « la classe moyenne, devenue incapable de faire face à cette inflation excessive », tandis que « le gouvernement se contente d’observer passivement, voire d’agir en faveur des classes aisées, au détriment des catégories vulnérables et moyennes ».  

Cependant la Chambre des représentants adopte en deuxième lecture la loi sur la grève

Au même moment où le secrétaire général de l’UMT s’exprimait au meeting de sa centrale syndicale, ka Chambre des représentants adoptait à la majorité, mercredi, en deuxième lecture, lors d’une session législative, le projet de loi organique n° 97.15 fixant les conditions et modalités d’exercice du droit de grève.

Le projet de loi a été approuvé par 84 voix, tandis que 20 députés ont voté contre, sans aucune abstention.

Intervenant lors de cette session, le ministre de l’Insertion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a passé en revue les étapes franchies par le projet de loi ainsi que le large débat l’ayant accompagné notamment avec les partenaires sociaux et au sein des deux chambres du Parlement, soulignant que ce texte organique renferme des dispositions "importantes et fondamentales".

Parmi ces dispositions, a poursuivi le ministre, figure l’inclusion des droits indirects dans l’article premier du projet de loi, qui stipule qu’"en cas de litige entre les dispositions législatives dans le cadre de l’ensemble de la législation en vigueur, la primauté est accordée aux travailleurs et aux organisations syndicales".

Le ministre a affirmé que cette disposition est "essentielle et fondamentale" et reflète une orientation claire selon laquelle le droit de grève ne peut en aucun cas être entravé.

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