National
Retour du Maroc au sein de l’Union Africaine : Compte rendu des réactions
Le retour officiel du Maroc au sein de l’Union Africaine qui a eu lieu ce mardi 31 janvier à Addis-Abeba ne laisse personne indifférent. Que ce soit au Maroc ou au niveau international, des universitaires et des experts ont donné leurs avis sur la question. Compte Rendu.
Les avis au niveau international
Ils sont nombreux, à l’instar des Etats Unis d’Amérique à avoir félicité le Maroc pour son retour au sein de l’UA. Le département d’Etat américain a déclaré que les Etats-Unis « saluent le "fort leadership" du roi Mohammed VI ». Et de poursuivre que c’est ce leadership du roi et gouvernement marocain qui ont « permis au royaume de retrouver la place qui lui revient de plein droit au sein de la famille institutionnelle du continent africain ».
Selon le Wall Street Journal, le retour du Maroc à l’UA représente tout simplement le retour « d’une puissance économique » et pour RFI, il s’agit d’un jour historique. Le site français « Le Monde Afrique » écrit, lui, que c’est une victoire pour le royaume. Quant à Edward Gabriel, ancien ambassadeur américain, il estime que ce retour est un « pas substantiel vers l’avant ».
Le journal indien The Times of India, lui, écrit que le retour du Maroc au sein de l'Union Africaine constitue un « pas significatif vers l’accélération du processus d’intégration dans le continent ». Il poursuit en disant que la réadmission du Maroc dans sa famille institutionnelle africaine va donner une nouvelle impulsion aux efforts de complémentarité et d’intégration entre les pays du continent.
Quant à l’ancien ministre des affaires étrangères de Thaïlande, Kasit Piromya, il a souligné la pertinence du retour historique du Maroc au sein de l’Union Africaine et a rappelé que « le Maroc est un modèle de compromis à suivre dans le nord de l’Afrique car, il a su concilier libertés démocratiques et transformations économiques ».
Le directeur exécutif du Centre chilien des études maghrébines, Juan Carlos Moraga a estimé que ce retour « est l’illustration de la grande victoire de la diplomatie marocaine, conduite avec sagesse et clairvoyance par le roi Mohammed VI ». Pour lui, avec ce retour, l’UA pourra réaliser « des pas de géant sur la voie du développement et de la prospérité ».
De son côté, Manuel José Terol Becerra, expert et professeur universitaire espagnol a estimé que « le retour du Maroc à l’Union Africaine consolidera le leadership régional du royaume en tant que modèle pour les pays africains dans plusieurs domaines » et « aidera à améliorer la situation dans plusieurs pays africains qui connaissent des problèmes politiques, sociaux et économique nécessitant un traitement urgent.
Pour Luc Chatel, député français, le fait que le Maroc regagne sa place au sein de l’UA est un événement historique « très important pour l'avenir de l'Afrique ». Le député français a relevé que ce retour place le Maroc au cœur des enjeux diplomatiques et géopolitiques africains, mettant en avant la stratégie voulue par le roi Mohammed VI en faveur du continent.
Ce qu’en pensent les marocains
Youssef Amrani, chargé de mission au cabinet royal, pense que le retour du Maroc à l'Union Africaine est le fruit d’une vision proactive et engagée du roi Mohammed VI et qu’elle apportera une valeur ajoutée pour la construction d’une Afrique solidaire, forte et unie.
Pour le rédacteur en chef de la radio Monte Carol Doualiya (MCD), Mustapha Tossa, ce retour constitue une grande victoire diplomatique et l'aboutissement d'une performance qui a duré plusieurs années ». Il ajoute que la présence du Maroc dans l’UA va apporter une dynamique de leadership, précisant qu'il s'agit d'un retour politique qui vient en complément à une forte présence économique sur le continent africain.
De son côté, Driss Tahiri, enseignant-chercheur à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès pense que ce retour du Maroc à l’Union Africaine reflète clairement la conviction des autres pays membres quant au poids du Maroc à l’échelle africaine.
Moha Ennaji, président de l’institut international des langues et cultures attribue ce retour aux efforts « extraordinaires » et à la « politique clairvoyante » du roi Mohammed VI. Le retour du Maroc à l'UA consolidera également les liens de fraternité et d’amitié et renforcera le dialogue et la coopération avec les pays africains dans divers domaines d’intérêt communs, a poursuivi Moha Ennaji.
Le professeur de langues et cultures à l’université d’Aveiro au Portugal, Abdelilah Suisse, a souligné que « le retour du Maroc au sein de l’Union africaine est une plus-value importante qui renforcera la famille africaine dans son ensemble ».
Pour sa part, le Mouvement Populaire (MP) a souligné que ce retour constitue une preuve du succès de la politique clairvoyante du roi Mohammed VI à l’égard du continent africain et sa lutte indéfectible pour faire de la dimension humaine le centre de toute action. Le MP affirme que ce retour contribuera à trouver une solution définitive à la cause nationale et assure que ce retour constitue une « victoire pour la légalité et pour tous les marocains ».
« Le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine est le couronnement d’un processus diplomatique cumulatif et l’amorce d’une nouvelle ère de coopération Sud-Sud », a affirmé, quant à lui, Mohamed El Hachimi, professeur des sciences politiques à l’université Ibn Zohr d’Agadir. Il a relevé que la réintégration du Maroc au sein de l’UA est « le couronnement d’une stratégie amorcée depuis l’intronisation du roi Mohammed VI et qui a permis de faire échouer toutes les tentatives d’isolement qu’a voulu imposer l’Algérie et ses alliés au Maroc dans ses rapports avec l’Afrique ».
Le professeur Fouad Ammor, membre du Groupement d'Etudes et de Recherches sur la Méditerranée (GERM) a souligné que ce retour ouvre au Maroc « des perspectives prometteuses dans la mesure où le continent africain est un espace géographique prometteur et ce, en termes de marchés en expansion et de disponibilité de matières premières minérales et agricoles ».
« Que le royaume retrouve sa place au sein du cénacle panafricain lui permettra de participer à la prise de décision, de prendre part au règlement des dossiers qui concernent l'Afrique et qui seront au cœur de sa politique étrangère, ainsi que de plaidoyer en faveur de l'affaire du Sahara marocain au sein de l'Union », a estimé, pour sa part, l’académicienne Khadija Boutkhili.
Pour rappel, le Maroc a retrouvé sa « place naturelle » au sein de l’UA, le mardi 31 janvier à l’issue d’un vote des Etats membres de l’union lors de la clôture du 28ème sommet de l’Union Africaine qui s’est tenue à Addis-Abeba. Avant la fin de cette journée de clôture, le roi Mohammed VI avait prononcé un discours fort et mémorable qui restera sans doute gravé dans les esprits.