National
Sekkouri à l’épreuve du refus des syndicats : Le projet sur le droit de grève ouvert à des ‘’amendements supplémentaires’’
Selon M. Sekkouri, le gouvernement et les syndicats sont animés d’une forte volonté pour parvenir à une loi organique relative à la grève, mais le ton est différent du coté de l’UMT et de la CDT
Rabat - Le projet de loi organique définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève fera l’objet d’amendements supplémentaires à la Chambre des conseillers, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.
Les syndicats, l’UMT notamment, ont fortement réagi au projet tel que adopté par la Chambre des représentants n’y voyant qu’un tour d’illusion de la majorité parlementaire.
La discussion et l’adoption par la Chambre des représentants du projet de loi organique relatif à la grève "a constitué une étape majeure et permis d’entreprendre des modifications importantes", a souligné le ministre à la presse à l’issue de la réunion de la Commission de l’enseignement et des affaires culturelle et sociale à la Chambre des conseillers, notant que le texte demeure incomplet et ne constitue pas encore la version finale.
Il a été convenu avec les composantes syndicales à la Chambre des conseillers d’entamer les négociations sur le projet au niveau des formations syndicales à partir du mardi 07 janvier parallèlement à sa soumission à la commission concernée jeudi, alors que les discussions en séance plénière seront amorcées le 15 janvier courant, a fait savoir le ministre.
Selon M. Sekkouri, le gouvernement et les syndicats sont animés d’une forte volonté pour parvenir à une loi organique relative à la grève au service des travailleurs et à nombre d’autres catégories intégrées, faisant part de la disposition du gouvernement à œuvrer dans le cadre de la Chambre des conseillers pour aboutir à une loi en phase avec le Maroc du 21è siècle et les aspirations de l’ensemble des catégories. Du coté de l’UMT et de la CDT le ton est autre.
La Chambre des représentants avait adopté, récemment, à la majorité, le projet de loi organique définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève dans son ensemble, tel qu’il a été modifié et approuvé par la Chambre.
Mais dès son adoption, l’Union Marocaine du Travail (UMT) et la Confédération Démocratique du Travail (CDT) ont exprimé leur rejet du texte dans son état actuel, l’accusant de ne pas respecter le droit constitutionnel de la grève et appelant à sa révision. Cette opposition a contraint le ministre de l’Inclusion économique, des Petites entreprises, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, porteur du projet, à rencontrer les deux syndicats, les 30 et 31 décembre, dans le but d’aplanir les divergences sur les points litigieux. Sans résulta
Dans un communiqué publié à l’issue de sa rencontre avec le ministre, l’UMT a critiqué l'approche unilatérale du gouvernement, estimant que le processus législatif viole les engagements pris lors du dialogue social d'avril 2022 ainsi que le Pacte d'institutionnalisation du dialogue social signé en avril 2023.
Le syndicat dénonce des dispositions répressives, notamment des sanctions financières élevées, susceptibles d'entraver l'exercice du droit de grève par les salariés et leurs organisations. L'UMT rappelle que le droit de grève constitue un droit constitutionnel et une composante des libertés fondamentales, reconnu par les conventions internationales, en particulier celles de l'Organisation Internationale du Travail (OIT).
UMT et CDT critiquent également la restriction des formes de grève, l'introduction de procédures bureaucratiques complexes pour leur déclaration, et la criminalisation de certaines pratiques, redoutant des conséquences négatives sur la liberté d'expression et l'action syndicale