Politique
Youssef Amrani : Pour une Afrique affranchie, qui s’assume et résolument tournée vers l’avenir
Le Maroc a su promouvoir une politique africaine renouvelée, en totale rupture avec les pratiques classiques de coopération. Voulue par le Souverain, elle s’inscrit en parfaite adéquation avec les nouvelles réalités africaines
Lors de sa participation au Forum « The Atlantic dialogues », initié par OCP Policy Center et le German Marshall Fund, jeudi 15 décembre 2016 à Marrakech, aux côtés de Bernardino Leon, ancien émissaire de l’ONU pour la Libye et Michael Franken, Vice-Amiral Commandant en Chef des opérations militaires de l’AFRICOM, Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet Royal a affirmé que « la politique africaine du Maroc s’inscrit dans une dynamique régionale nouvelle, qui puise son essence d’une vision royale proactive et pragmatique, qui participe de l’anticipation des enjeux qui façonneront l’Afrique de demain ».
Pour Youssef Amrani, le continent africain fait « face à des défis multiformes complexes, notamment sécuritaires, auxquels il convient d’apporter des réponses concertées et cohérentes, en développant les mécanismes appropriés pour le renforcement de la résilience des Etats africains, dans le cadre d’une intégration régionale africaine ».
Selon lui « ces défis dessinent une nouvelle lecture géopolitique qui engendre des risques, mais qui peuvent se transformer en un véritable levier d’émergence, à même de permettre le développement d’un espace de prospérité, de croissance partagée et d’un co-développement durable et inclusif au profit de l’ensemble des populations. » Youssef Amrani a ainsi relevé que l’engagement du Roi Mohammed VI, en faveur d’une Afrique émergente, autonome et tournée vers l’avenir, « se traduit par une vision réaliste et authentique, avec comme leitmotiv : promotion de la paix et de la sécurité, l’impératif de croissance partagée et la capitalisation sur des solidarités durables, porteuses d’ouverture et de stabilité pour le continent ».
« Le Maroc a su promouvoir une politique africaine renouvelée, en totale rupture avec les pratiques classiques de coopération » a-t-il précisé soulignant que « cette volonté politique, voulue par le Souverain, s’inscrit en parfaite adéquation avec les nouvelles réalités africaines, induites par une donne géopolitique régionale et internationale aujourd’hui encore fébrile ».
« Outre l’ambition d’affirmer son ancrage africain, le Maroc, estime Y Amrani, a la conviction profonde que l’Afrique a besoin davantage de partenariats innovant et mutuellement bénéfiques, qui s’inscriraient dans une véritable dynamique de changement et susceptible de créer les facteurs de soutenabilité, de stabilité et de sécurité en faveur du Continent ». Rappelant que les actions, portées par le Roi Mohammed VI, en faveur d’une Afrique émergente et apaisée, « ont permis d’asseoir les bases d’une dynamique de partenariat Maroc-Afrique, ancrée autour de projets stratégiques structurants au service du développement humain », il a souligné de cette politique permet de lancer des projets régionaux d’envergure telle la construction du gazoduc Nigeria-Maroc, qui générera de nombreux avantages en terme d’opportunités socio-économiques, de création d’emplois et de développement dans tous ses aspects multidimensionnels, particulièrement pour les pays de la région que traversera le Gazoduc ».
En dehors de sa portée hautement stratégique, ce Gazoduc, a-t-il indiqué, « favorisera également une meilleure intégration pour l’ensemble des pays de la région Nord-Ouest africain et permettra à cet espace régional de réaliser son indépendance énergétique de la même manière qu’il donnera une nouvelle impulsion aux multiples projets d’électrification, ainsi qu’aux activités économiques et industrielles, au profit des populations ». Selon Youssef Amrani, « la coopération hier basée les liens historiques est aujourd'hui de plus en plus axée sur l'efficacité, la performance, l’innovation et la crédibilité » mais aussi « sur des partenariats capables de jouer un rôle de catalyseur d’opportunités pour une Afrique nouvelle, riche de ses potentialités humaines et naturelles et prête à assumer son avenir dans le monde ».
A l’ère des interdépendances et des complémentarités, a-t-il déclaré, « notre Continent est confronté à des problématiques communes, qui nécessitent une prise en charge intercontinentale » et c’est pour cela « qu’il convient d’exploiter des pistes novatrices et courageuses qui favoriseraient l’enracinement de la démocratie, de la paix et de la stabilité des Etats », à travers « la promotion d’une coopération sécuritaire renforcée, une meilleure intégration économique Sud-Sud axée sur les infrastructures et une meilleure gestion des ressources naturelles, afin de prévenir l’apparition de tensions et de conflits et éviter les crises humanitaires ».
Youssef Amrani a conclu son intervention en assurant « qu’il existe réellement une troisième voie, qui est celle d’une Afrique affranchie, qui s’assume et résolument tournée vers l’avenir et dont le projet constitue le seul véritable rempart tangible au repli sur soi, à la propagation des idées extrémistes et de l’insécurité internationale ».