Covid à Pékin : situation ''extrêmement grave'' selon la mairie de la capitale chinoise et 27 nouveaux cas

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Du personnel médical s'apprête à dépister le Covid-19 à Pékin le 16 juin 2020 après une résurgence de cas dans la capitale chinoise

La situation épidémique à Pékin est ''extrêmement grave'', a averti mardi la mairie, avec une centaine de cas de Covid-19 recensés depuis la semaine dernière dans la capitale chinoise après l'émergence d'un nouveau foyer.

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La ville a entrepris le dépistage de dizaines de milliers d'habitants. Ce regain survient alors que le pays, où a été repéré le nouveau coronavirus fin 2019, avait pratiquement éradiqué l'épidémie.

Le ministère de la Santé a fait état mardi de 27 nouveaux malades à Pékin, ce qui porte à 106 le nombre total de cas enregistrés depuis cinq jours dans la métropole, qui n'avait pas connu de nouvelle contamination depuis deux mois.

Ce regain de contagion est parti de l'immense marché de gros de Xinfadi, dans le sud de la capitale, où le coronavirus a été repéré la semaine dernière. Des cas ont également été constatés sur d'autres marchés, désormais fermés.

Au total, la municipalité a ordonné le confinement de près de 30 zones résidentielles. Leurs milliers d'habitants n'ont plus le droit d'en sortir mais peuvent être ravitaillés.

"La situation épidémique dans la capitale est extrêmement grave", a averti devant la presse Xu Hejian, un porte-parole de la mairie, parlant de "course contre la montre" contre le coronavirus.

La panique n'a cependant pas encore gagné Pékin, où seulement neuf morts du Covid-19 ont été enregistrés depuis décembre, et zéro depuis la découverte du nouveau foyer.

Ce regain épidémique suscite toutefois la crainte d'une deuxième vague. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué suivre "de très près" la situation et évoqué l'envoi d'experts supplémentaires à Pékin.

"Peur" 

Des responsables municipaux ont dit vouloir dépister tous les vendeurs des marchés, ainsi que les gérants de restaurants.

Zhao Honglei, le patron d'une épicerie, a indiqué à l'AFP que ses 13 employés avaient tous été testés négatifs. 

Ses clients semblaient rassurés, mais M. Zhao explique que les commandes en ligne ont été décuplées ces derniers jours. "Les gens ont peur de se retrouver dans des magasins bondés où ils pourraient être contaminés", a-t-il expliqué.

La ville de Pékin, qui compte 21 millions d'habitants, a porté sa capacité quotidienne de dépistage à plus de 90.000 personnes, selon l'agence de presse Chine nouvelle.

Sous 36 degrés, de nombreux Pékinois équipés de masques attendaient mardi dans un parc de se faire tester, a constaté l'AFP.

"J'essaie de ne pas trop aller dehors", explique une retraitée de 57 ans, Wu Yaling, qui dit habiter près d'un des marchés incriminés.

Lundi, la mairie a décidé de refermer les sites sportifs et culturels. Et des villes chinoises ont annoncé la mise en quarantaine des voyageurs en provenance de Pékin.

Restaurants désinfectés 

La mairie de Pékin affirme avoir déjà fait désinfecter 276 marchés et 33.000 restaurants ou commerces alimentaires. Elle dit avoir fermé 11 marchés.

Sept zones résidentielles supplémentaires, sur les milliers que compte la cité, ont par ailleurs été confinées mardi. Elles s'ajoutent aux 21 déjà dans ce cas. Ces mesures ne concernent qu'une infime partie des Pékinois.

"Ce rebond épidémique va probablement être vite maîtrisé", estime Wu Hulin, un employé de 23 ans du secteur des nouvelles technologies. "Car je pense que la Chine fait du bon boulot comparé aux pays étrangers".

Depuis le 30 mai, quelque 200.000 personnes ont visité le marché de Xinfadi, où le virus a été découvert notamment sur des planches à découper du saumon d'importation. 

Plus de 8.000 employés du lieu, qui fournit 70% des fruits et légumes consommés à Pékin, ont été dépistés puis placés en quarantaine.

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a affirmé lundi que la souche découverte au marché correspondait à une souche repérée communément en Europe.

Mais "cela ne suffit pas à certifier qu'il provient de produits de la mer d'importation", a toutefois déclaré à la télévision l'épidémiologiste en chef du CDC, Wu Zunyou. "Cela a pu provenir d'une personne contaminée".

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