Et si la prolongation du confinement jusqu’au 8 août n’a été qu’un grand bluff ?!

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C’est grâce à « Mustapha Ramid, ministre d’état chargé des Droits de l’Homme et des relations avec le Parlement » que les Marocains auraient échappé à un prolongement de l’état d’urgence sanitaire et du confinement qui en découle jusqu’au 8 août. Soit une prolongation de deux longs mois. C’est du moins ce qu’assure le Site info qui cite une source [indéterminée]. Selon cette « source » Mustapha Ramid aurait eu un échange musclé avec le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, qui voulait prolonger l’état d’urgence au 8 août.

Le PJD Ramid a ainsi jugé qu’un mois de prolongement est suffisant, indique la même source rapportée par le Site Info qui affirme que le ministre des droit de l’Homme « a été soutenu par plusieurs ministres », mais un seul a droit de cité Mohamed Amekraz, un autre PJD. «Pour défendre sa position, Ramid […] aurait assuré « qu’un prolongement de deux mois pourrait causer des tensions sociales, ce qui a poussé plusieurs ministres à lui donner raison et à le soutenir. Encore une fois un seul est cité, un autre PJD, leur chef et accessoirement chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani.

A partir de là, il ne faut pas être super clerc ni grand sorcier pour deviner l’identité de la source, certainement un PJD pressé de retrouver la mosquée et la prière collective qui, selon le rite malékite, à en croire le Conseil Supérieur des Ouléma, doit se faire en rangs serrés sans distanciation aucune. 

Mais le Quid a une autre explication, on va l’appeler pour ne pas faire péremptoire, une supputation.

Bien avant la première prolongation du confinement le 10 mai on savait que le Maroc (Etat, gouvernement, milieux économiques…] est traversé par deux tendances : On va les appeler sommairement les sécurito-sanitaires et les libéraux économiques. C’est cette ligne de démarcation entre les deux courants qui a été à l’origine du cafouillage au lendemain de l’intervention, le 18 mai, du chef du gouvernement devant le Parlement pour annoncer et expliquer une nouvelle période de confinement courant jusqu’au 10 juin. Lui emboitant le pas, mais pas exactement aux mêmes endroits, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed banchaaboune, annonce la reprise du travail dans les entreprises juste après l’aïd alfitre. Une forte controverse en a résulté et personne ne savait plus où donner de la tête. Finalement la divergence a été réglée par une culbute : A aucun moment, a-t-on dit, il n’a été question d’arrêter l’activité économique. Un no-arrêt du travail, nous dira M. Benchaaboune, qui coute au Maroc 1 milliard de dhs par jour. On apprend ainsi, pirouette-girouette, que tout ce qui n’est pas interdit est permis.

Les journées ont vite fait de se dérouler dans une pesante ambiance d’expectative et le deadline du 10 juin a rapidement pointé son nez : Que faire ? La veille, un projet de décret, chose rare pour ne pas dire inédite, a fuité. Il annonçait pas moins qu’une prolongation de deux mois de l’état d’urgence sanitaire laissant l’allègement ou non des mesures de confinement à la discrétion du ministre et de son ministère de l’Intérieur. Des sites se sont empressés de rapporter croyant réaliser un scoop sans précédent. Dans les milieux économiques aussi bien que dans les chaumières on a commencé à dire que trop c’est trop. Si bien que lorsqu’en début de soirée est tombée l’information d’une prolongation de « seulement » un mois, avec des accommodements et des allègements progressifs et à géométrie variable, c’est un ouf de soulagement général qui a retenti sur tout le Maroc. Les Marocains peuvent se dire que le pire nous a été évité, un tiens vaut mieux que deux mois supplémentaire de confinement tu l’aura. Mustapha Ramid, lui, peut croire et être content, en s’en vantant, d’avoir fait reculer le ministre de l’Intérieur sur une décision qui apparait ainsi comme un grand bluff. Dans le registre de « l’action psychologique » on appelle ça la gestion des émotions. Mais peut-être que le Quid prête à nos décideurs plus qu’il n’en peuvent. Il y aussi une autre hypothèse, mais qui profite à Mustapha Ramid. Donc le Quid s’abstient. 

 

 
 
 

 

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