La candidature de Karim Ghellab ? la pr?sidence de la chambre des d?put?s a provoqu? une v?ritable onde de choc dans les ?tats majors partisans. L?istiqlalien est officiellement candidat ? sa propre succession. Soutenu par les partis? de l?opposition parlementaire (Istiqlal, USFP, PAM et UC) Il se pr?sente contre le candidat de la majorit?, le RNI Rachid Talbi Alami. Depuis l?annonce de Ghellab, l?exercice d?mocratique se fait explication constitutionnelle. Le pr?sident sortant de la chambre basse est le premier s?en expliquer. Il l?a fait mardi soir au cours d?une conf?rence de presse tonitruante. ??Ma candidature n'est pas fortuite. ?Elle proc?de du droit d'un repr?sentant appartenant ? l'opposition. Une opposition ?? laquelle la Constitution a accord? une place d?importance?? dit l?ancien ministre de Jettou.

Le d?put? Ghellab ?il est ?lu ? Casablanca-? est formel?: sa candidature pr?serve la d?mocratie. L?homme va encore plus loin pour mieux enfoncer le clou. Il n?est pas normal, dit-il? que l'opposition ne pr?sente? pas de candidat ? la pr?sidence de la Chambre alors qu'elle y a droit".

Le candidat adoub? par l?opposition se fait fort d?interpr?ter la constitution. Jusqu?au bout. La s?paration des pouvoirs ne doit pas ?tre un principe vain. Et l??lection du pr?sident de la chambre des d?put?s se d?cide, soutient-il,? au sein du parlement et non ailleurs.? ??L'?lection du pr?sident de la Chambre des Repr?sentants ? bulletin secret pr?serve le principe de la s?paration des pouvoirs. Il ne faut pas consid?rer la pr?sidence comme un fait accompli avant m?me le vote??. Les formations politiques formant opposition sous la coupole ont sonn? le tocsin de la mobilisation. ??Il faut au moins assurer la pr?sence du maximum de nos d?put?s. Depuis mardi,? nous mobilisons nos troupes pour qu?elles soient pr?sentes vendredi, le jour du vote??, confie ce t?nor de l?Istiqlal.? Les t?l?phones portables fonctionnent ? plein r?gime.

Politique et arithm?tique

Loin de la politique, l?arithm?tique ne donne en principe aucune chance au challenger de Talbi Alami. La majorit? dispose d?un lit de voix confortable. Sauf que l?opposition met en avant la proc?dure de vote ? bulletin secret autorisant toutes les surprises.? Ici, la surprise peut venir du vote blanc de certains repr?sentants de la majorit?.? ??Il ne faut pas perdre de vue que des d??us du PJD et du RNI peuvent glisser un bulletin blanc dans l?urne??, indique ce d?put? de l?Union socialiste des forces populaires. Dans le camp de la majorit?, les commentaires acerbes fusent. Pas question de tordre le cou ? la constitution et lui faire dire tout et n?importe quoi. ??M. Ghellab est un ing?nieur tr?s comp?tent. Mais il n?est s?rement pas un sp?cialiste du droit constitutionnel. Dans toutes les d?mocraties du monde, le perchoir est occup? par un repr?sentant de la majorit? gr?ce aux voix de la majorit?. Dans les r?gimes de d?mocratie pr?sidentielle, quand le si?ge pr?sidentiel est occup? par l?opposition, il est alors d??lections organis?es ? mi-parcours et de cohabitation. Nous sommes loin d??tre dans ce cas de figure??, fait valoir un cacique du rassemblement national des ind?pendants.

En attendant vendredi 11 avril, jour d??ouverture de la session de printemps du parlement et de l??lection du pr?sident de la chambre des d?put?s, le candidat de la majorit?, Rachid Talbi Alami, affiche une s?r?nit? ? toute ?preuve. ??S?il n?est pas ?lu au premier tour, il compte retirer sa candidature au deuxi?me tour. Un pr?sident de l?opposition est un sc?nario de crise pour un gouvernement qui sera condamn? alors ? aller ? des ?lections anticip?s??, conclut ce politologue de la place.