Politique
Gouvernement Benkirane : Une foi ultra libérale
Le chef du gouvernement a affich? une volont? claire de tout privatiser, y compris les barrages et n??pargnera pas l?enseignement et la sant? publics
Le chef du gouvernement Abdalilah Benkirane et ses amis confirment aujourd?hui que leur recours au FMI pour leur confectionner une politique ?conomique ne s?est pas fait par contrainte, mais par conviction. Leur discours est devenu aujourd?hui ultra lib?rale, pass?e le temps de la nuance et de la confusion.
Le chef du gouvernement et son ministre de l??nergie et des mines ont affich?, derni?rement, une volont? claire de tout privatiser. Benkirane ne s?est pas limit? ? vouloir brader les barrages, comme le r?clame le discret ministre de l??nergie et des mines, mais il est all? plus loin, dans son allocution prononc?e ? l?occasion du cinquantenaire de la BAD, en exprimant sa volont? de privatiser l?enseignement et la sant? publics. Pour lui,?l?Etat doit se d?sengager de certains secteurs comme l?enseignement et la sant? et de se contenter du r?le d?assistance aux op?rateurs priv?s dans ces secteurs.
Le ministre de l?enseignement sup?rieur Lahcen Daoudi, connu pour son franc parler, est all? lui aussi dans le m?me sens non seulement en lan?ant l?id?e d?une universit? publique payante, mais en proc?dant ? la mise en place d?un dispositif r?glementaire en faveur de l?enseignement sup?rieur priv?, g?n?ralis? ? l?enseignement en g?n?ral. L?ouverture du communiste Louardi du secteur de la sant? devant les capitaux priv?s s?inscrit dans la m?me logique. L?Etat, dans cette logique mon?tariste, ne doit se charger que des fous ( Friedman) et encore. Le nombre de ces derniers est grand selon les donn?es du minist?re de la sant? psychique des marocains. On peut les croiser l? o? on ne les attend pas.
Partant de cet ultra lib?ralisme, se r?f?rant ? l?exp?rience de la Turquie o? des barrages et des routes ont ?t? effectivement vendus ? des op?rateurs priv?s, et du fait que le gouvernement a renouvel? son accord avec le FMI sur un nouveau programme de deux ans, il est illusoire de s?attendre ? ce que le gouvernement confectionne un projet de loi des finances pour 2015 qui soit orient? par l?int?r?t public ou par le souci de prot?ger les pauvres et les vuln?rables, paradoxalement vivier des voix des islamistes. Le gouvernement du PJD, qui a d?clar? la guerre aux centrales syndicales qui ont appel? ? la gr?ve nationale du 29 octobre et ? la SNESUP, ? travers les d?clarations muscl?es de son porte parole, a par contre tout fait pour plaire au patronat, tout en continuant ? renforcer l?association patronale islamiste en parall?le. Le projet de loi des finances 2015 est un projet patronal ? 100 %.
Le projet ne s?est pas limit? ? jeter le poids de la r?forme de la TVA sur les produits de large consommation, tout en reculant sur ce qui concerne les patrons, mais il a introduit d?autres mesures, y compris au niveau des fonds, qui servent des int?r?ts priv?s.
Si le projet ne programme pas des privatisations pour le moment, il est probable que le gouvernement proc?de ? des op?rations de vente de capitaux publics au cours de l?ann?e prochaine. Les discours tenus sur la redynamisation de la bourse des valeurs de Casablanca ? travers l?introduction des entit?s publiques sont annonciateurs de ce qui devrait venir.
On reviendra sur la question en mettant sous la loupe le projet de loi des finances pour d?busquer ce qui se cache derri?re des chiffres qui n?ont rien ? voir avec un discours populiste.