Un sondage de la Fondation Bouabid indique que les citoyens ne se sentent pas concern?s par les prochaines ?lections.
C?est un sondage qui fait mal ? la gestion communale. A quelques mois ? peine du scrutin local, les Marocains d?tournent le regard de cette ?lection. La campagne pour l?inscription sur les listes ?lectorales a bien commenc?. Et visiblement, elle n?a pas encore convaincu. Le sondage effectu? par Averty.ma et la Fondation Abderrahim Bouabid sur un ?chantillon repr?sentatif de 1038 personnes indique que pr?s de 56% des personnes interrog?es n?iront pas voter ou ne savent pas si elles le feront (27,2% des sond?s ne voteront pas et 28,5 ne savent pas s?ils suivront le chemin des urnes).
Les choses se compliquent davantage lorsqu?on est femme et/ou jeune. Ces deux cat?gories de la population sont encore plus promptes ? ne pas se sentir concern?es par l?action politique et ? vouloir bouder les prochaines ?lections. ?Pas question d?aller voter pour les 18-24 ans. Ils sont 64% ? le d?clarer haut et fort. Et environ 18% d?entre eux ne savent pas s?ils vont r?pondre ? l?appel ? l?inscription sur les listes ?lectorales, une op?ration ayant encore du mal ? d?marrer et qui ?va se poursuivre jusqu?au 19 f?vrier prochain.
Chez les 25-34 ans, le scepticisme est perceptible. Pr?s de 24% d?entre eux n?ont pas encore pris de d?cision quant ? leur inscription sur les listes ?lectorales. Leur ?participation ?aux prochaines ?lections communales est par cons?quent plus que jamais hypoth?tique puisque ?tributaire de l?acte de s?inscrire. D?ailleurs, et il s?agit d?un indicateur fort du d?ficit de confiance dans la chose politique, 29% des interrog?s dans le cadre de sondage command? par la Fondation Bouabid ne connaissent pas ?la date du scrutin communal. ?Et un peu plus de 40% d?entre eux ignorent la date des prochaines ?lections l?gislatives qui doivent avoir lieu en 2016.
La d?saffection est d?sormais un acteur ?du paysage politique. 83% des sond?s ne sont pas affili?s ? un parti. Un chiffre qui sonne comme un cinglant d?menti aux d?clarations tonitruantes des islamistes au pouvoir et selon lesquelles le PJD aurait r?concili? les Marocains avec l?action politique. Ils sont presque 65% ? se d?clarer insatisfaits du bilan des conseils communaux.
Tr?s peu connaissent l?identit? de leur pr?sident de commune
La gestion communale, cette inconnue pour les Marocains? 38,7% ne savent pas qui d?tient le pouvoir de d?cision ? l??chelle locale. Ils sont pr?s de 35% ? penser dur comme fer qu?un tel pouvoir est entre les mains du wali, du gouverneur et du ca?d. Inexistante, ?la sensibilisation ? la chose communale se pose avec d?autant plus de force que la commune et la r?gion ont de nouveaux pouvoirs conf?r?s par la constitution adopt?e en 2011. Les communes ont mal ? leur image. Mais pas seulement. Les pr?sidents de communes sont fermement invit?s ? communiquer pour mieux se faire conna?tre. Toujours selon ce sondage consacr? aux prochaines ?lections municipales, la grande majorit? des Marocains ne connait pas l?identit? du pr?sident du conseil de leur ville. ?En fait, seuls 19,7% des sond?s sont ? m?me de d?cliner l?identit? de l??lu qui pr?side aux destin?es de leur commune.
Les ?lections communales seront-elles ce moment fort o? les citoyens de ce pays consacreront la d?mocratie locale?? Pas s?r. Si 47% des sond?s affirment qu?ils iront voter par civisme presque autant (45,9% des personnes interrog?es) pensent que les candidats sont ??corrompus??. Il reste enfin la conscience vive des ?lecteurs. Ils sont pr?s de 53% ? affirmer que l?honn?tet? des candidats ? un mandat communal est leur principal crit?re de vote alors que 49% recherchent d?abord la comp?tence chez ceux et celles qui les repr?senteront.