Politique
Mise à niveau nécessaire
Le gouvernement s?est mis au vert pendant quelques jours. L?objectif est ?vident, resserrer les rangs, aplanir les difficult?s, pour attaquer la rentr?e dans une coh?sion qui tranche avec ce que l?on a connu sur des sujets importants. On verra le r?sultat ? l?usage, comme on dit. Cependant, notons que sur des sujets importants tels que la compensation, les retraites ou encore la r?gionalisation, la majorit? montre des divergences importantes, chaque parti ayant ses propres vues. C?est l?une des faiblesses de cette majorit?, qui a connu pire avec l??pisode Istiqlal. Mais c?est l? une tradition marocaine. Le gouvernement Youssoufi avait ?t? harcel? par le m?me Istiqlal, qui ?tait alors une composante essentielle de la coalition. Le gouvernement Abbas El Fassi n?avait rien de monolithique non plus. Tout le monde connait l?origine de ce ph?nom?ne : le nombre de partis et le mode de scrutin. La proportionnelle ne permet pas la victoire d?un parti. On a parl? de raz-de-mar?e du PJD en 2012.?Or, il n?a recueilli que 1,2 millions de voix, soit ? peine 20% des voix exprim?es.
Pour sortir de ce cercle vicieux, il y a un instrument politique utilis? dans toutes les d?mocraties : les alliances pr?-?lectorales sur la base de programmes communs. L?alliance majoritaire aura livr? son programme aux ?lecteurs et devra s?y tenir puisqu?elle sera jug?e sur cette base. Les partis marocains ont toujours refus? cette attitude. Ils ne veulent pas ?tre li?s par une alliance, qui les priverait de rejoindre une autre lors de la constitution du gouvernement. Ceci nous donne la situation actuelle o? le RNI est au gouvernement dirig? par Benkirane. Cette situation handicape l?action gouvernementale et d?value l?action politique dans son ensemble. Les ?lections municipales finissent par des majorit?s tr?s diff?rentes dans chaque ville. La notion de majorit? et d?opposition disparait. Le Maroc est un cas unique au monde sur ce registre. Or, il est clair que les collectivit?s locales sont un levier important du d?veloppement et que les gouvernements, et donc les majorit?s qui r?ussissent le mieux, sont ceux qui ont un prolongement politique dans la gestion d?centralis?e.
La logique voudrait que la majorit? actuelle se constitue en alliances r?gionales et locales. Cela constituerait une grande avanc?e politique, d?mocratique, dans le sens de la maturit? de la constitution des institutions repr?sentatives. Sinon, nous assisterons encore aux marchandages de voix pour l??lection des pr?sidents ? des bureaux h?t?roclites vite bloqu?s et ? une d?saffection encore plus grande des ?lecteurs.