Politique
Réponse à Me Eidda : Si la reconnaissance du Polisario pouvait suffire
Me Takioullah Eidda qui a tenu ? s?exprimer dans Quid.ma sur la question du Sahara - LE MAROC DOIT FAIRE DU F.POLISARIO UN PARTENAIRE DE LA PAIX, AFIN DE SOLUTIONNER LE CONFLIT DU SAHARA-OCCIDENTAL - fait une approche critique de la politique marocaine que ce soit dans les provinces du Sud ou sur le terrain diplomatique. Si par certains de ses aspects cette critique peut emporter une adh?sion, fut-elle r?serv?e, nombre de ses assertions sont injustifi?es quand elles ne sont pas infond?es.
Le choix des mots n?est pas innocent, m?me si l?on comprend qu?il se fonde dans son analyse sur un attachement au juridisme qui peut se r?v?ler trop pointilleux pour ne pas pr?ter ? ?quivoque ou ne pas connoter.? Il en est ainsi du recours ? l?annexion l? o? les Marocains parlent de r?cup?ration apr?s le verdict de La Haye et les accords de Madrid conclus avec l?ancienne puissance coloniale.
Mais peut-?tre qu?on fait dans la chicane, au sens juridique du terme, le d?ni le plus important ?tant ailleurs. C?est quand par exemple Me Takioullah Eidda affirme qu?aucune des deux parties n?a pu? se ??distinguer par une proposition originale r?solutoire du conflit. En un mot, chacune d?elles, dit-il, est fig?e dans sa position, incapable d?avancer une piste susceptible de permettre ? l?autre de passer le paillasson de la porte du blocage??. Sans doute, se trouve-t-il contraint d??voquer la proposition d?autonomie marocaine, mais aussit?t pour en imputer son infaisabilit? jusque-l? au seul Rabat, car c?est ? lui que reviendrait d?amener le Polisario ? la table des n?gociations en le renfor?ant et en l?aidant ? ??se lib?rer des griffes des ennemis de la paix??.
?On ne va pas qualifier ces affirmations injustes de vue de l?esprit, mais en tout cas elles souffrent de graves lacunes. Lui-m?me l?admet, le plan d?autonomie ?largie s?adresse aussi bien aux populations sahraouies des provinces du sud qu?? celles des camps de Tindouf ?repr?sent?es par le Polisario dans les tractations qu?ont men?es et m?nent les repr?sentants du secr?taire g?n?ral de l?ONU qui se sont succ?d?s en vain sur ce dossier. Au lieu d?en d?duire que c?est un pas important que le Maroc a accompli en direction d?une solution ??mutuellement acceptable??, Me Eidda aboutit ? une d?cr?dibilisation marocaine de sa propre d?marche par le refus d?une reconnaissance pr?alable, en v?rit? pr?matur?e, du Polisario. Il devient ainsi sans signification que ce soit seulement Rabat qui ait boug? de ses positions initiales tandis que le Polisario, ? vrai dire Alger - Me Eidda le reconnait mais sans le nommer ? reste camp? sur les siennes??
Renforcer le Polisario pour le lib?rer des griffes de l?Alg?rie est une bonne id?e. Mais comment?? Par l?effet magique d?une reconnaissance explicite?? C?est oublier que toute vell?it? d?autonomisation ? l??gard d?Alger est r?prim?e sans merci. Quand le brodequin ?choue, elle d?bouche sur une extradition pure et simple des rebelles. Le cas de Mustapha Ould Sidi Salma est ? lui seul ?difiant.
Pour faire la paix, il faut ?tre deux. Aujourd?hui il n?y en a qu?un, c?est le Maroc, l?autre n?est autre que l?Alg?rie. Le dire n?est pas du n?gationnisme vis-?-vis du Polisario, mais un amer constat. Un exemple anodin mais un exemple tout de m?me. Lorsque le conseil de s?curit? de l?ONU a adopt? le 29 avril la r?solution 2152, la presse alg?rienne n?a pas ?crit coup dur pour le Polisario, mais camouflet pour Alger?!