Politique
Benchaaboune devant un parlement confiné parle de Ménages de l’informel et du tirage de 3 MM $
Rabat- Un total de 4,3 millions de familles opérant dans le secteur informel bénéficieront du soutien du Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19), a indiqué lundi à Rabat, le ministre de l'Économie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun.
En réponse à une question orale consacrée aux "mesures financières et économiques prises pour faire face à la crise du Covid-19" à la Chambre des représentants, M. Banchaâboun a souligné que dans le cadre du soutien des chefs de ménages disposant d'une carte du Régime d'Assistance Médicale "RAMED" et affectés par les conséquences de la quarantaine imposée, le nombre de familles concernées par ce soutien a atteint environ 2,3 millions ménages, dont 38% sont issus du milieu rural.
Des équipes spécialisées ont été ainsi mobilisées pour mener à bien cette opération tant dans le domaine de l'informatique que financier, ainsi que des programmes informatiques ont été développés en un temps record, tout en faisant du téléphone portable, le moyen de communication avec les chefs de ménages, a-t-il indiqué, relevant qu'environ 16.000 points de distribution des aides ont été mis à disposition, y compris les guichets automatiques.
Le ministre a, dans ce sens, noté que cette opération a permis, jusqu'au dimanche 26 avril, de distribuer plus de 80% des aides financières aux ménages concernés sur tout le territoire marocain, y compris le milieu rural et ce, dans le respect total des conditions sanitaires imposées, faisant observer que ce processus est toujours en cours de réalisation.
S'agissant du soutien des familles opérant dans le secteur informel et qui ne bénéficient pas du régime "RAMED", avec une indemnisation similaire à celle dont ont bénéficié leurs homologues disposant d’une carte RAMED, M. Benchaaboun a expliqué que le nombre de ménages concernés par cette opération s’est élevé à 2 millions ménages, après le contrôle de la cohérence des déclarations déposées sur le site "www.tadamoncovid.ma", soulignant que la distribution effective de ces aides a déjà commencé à partir du jeudi 23 avril.
Par ailleurs, le Comité de Veille Economique a pris un ensemble de mesures en faveur des entreprises touchées par cette pandémie, notamment les TPME, les PME et les professions libérales, a souligné le responsable gouvernemental.
Parmi ces mesures figurent, le report du remboursement des échéances des crédits bancaires et celles liées aux crédits leasings jusqu’au 30 juin et l'activation d'une ligne supplémentaire de crédit par la Caisse centrale de garantie (CCG) au profit des entreprises dont la trésorerie s'est détériorée en raison de la baisse de son activité, y compris celles travaillant dans le secteur immobilier, a-t-il dit.
Ces mesures ont été très largement appréciées, tant par les personnes physiques que par les entreprises, a soulevé le ministre, notant à ce titre, que les statistiques, jusqu’au vendredi 24 avril, portent sur les demandes de report du remboursement des échéances des crédits bancaires et celles liées aux crédits leasings qui se sont élevées à 416.000 demandes, portant sur 33 milliards de dirhams.
Outre les 310.000 demandes qui ont été traitées et acceptées, 5% ont été rejetées et les autres demandes sont encore en phase d'étude, a ajouté M. Benchaâboun.
Concernant les prêts exceptionnels garantis par l'État à travers Damane Oxygène, mis en place pour soutenir les entreprises dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 500 millions de dirhams, ils ont atteint 9000 prêts d'un montant total dépassant 3,7 milliards de dirhams, dont 124 ont été rejetés, soit moins de 1,5%, a-t-il fait savoir.
Il a été également permis aux entreprises dont le chiffre d'affaires de l'exercice 2019 est inférieur à 20 millions de dirhams, de bénéficier, si elles le souhaitent, du report du dépôt des déclarations fiscales jusqu’au 30 juin 2020, outre le report de la date de déclaration des revenus pour les personnes physiques qui le souhaitent, de fin avril au 30 juin 2020, a-t-il noté.
Ces mesures concernent également l'exonération de l'Impôt sur le Revenu sur chaque indemnité complémentaire versée au profit des salariés affiliés à la CNSS par leurs employeurs, dans la limite de 50% du salaire net mensuel moyen et la mise à la disposition des auto-entrepreneurs touchés par la crise du "Covid 19" d'un prêt sans intérêt qui pourrait atteindre 15.000 dirhams, entre autres, a conclu le ministre.
FMI: Le tirage de 3 MM de dollars n’affectera pas le niveau de la dette publique ( Benchaâboun)
L'utilisation par le Maroc de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour le tirage de trois milliards de dollars n'affectera pas le niveau de la dette publique, a affirmé lundi à Rabat le ministre de l'Économie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun.
"Ce montant n'affectera pas le niveau de la dette publique, ce qui constitue une nouvelle sans précédent dans les relations financières du Maroc avec le FMI", a-t-il déclaré lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants consacrée aux mesures financières et économiques prises pour faire face à la crise du Covid-19.
Ce tirage, a-t-il dit, s'inscrit dans le cadre de l’accord relatif à la LPL, conclu avec le Fonds monétaire international en 2012 et renouvelé pour la troisième fois en décembre 2018, dans le but de l’utiliser comme assurance contre les chocs extrêmes, comme celui que connait le monde actuellement.
Le tirage va permettre d’atténuer les effets de cette crise sur l’économie nationale, et la préservation des réserves de devises à des niveaux confortables permettant de consolider la confiance des investisseurs étrangers et des partenaires bilatéraux du Maroc et multilatéraux dans l’économie nationale.
M. Benchaâboun a dans ce contexte a rappelé qu'en plus des mesures prises en faveur des entreprises et des salariés, le ministère de l’Économie et des Finances a veillé à prendre les dispositions nécessaires pour réduire les effets de la crise causés par la pandémie sur les réserves en devises du Royaume.
Il s'agit aussi, selon lui, de maintenir la capacité de notre économie à satisfaire ses besoins en termes de produits fondamentaux, alimentaires et énergétiques, notamment suite à l’arrêt du secteur du tourisme et les dommages causés aux secteurs exportateurs en plus de la baisse attendue des transferts des MRE et des investissements directs étrangers (IDE).
"C’est dans ce cadre qu’intervient la mesure exceptionnelle à travers laquelle le Parlement a accordé au gouvernement l’autorisation de dépassement du seuil de la dette extérieure défini dans le cadre de la Loi de Finances de 2020", a-t-il ajouté.
Il a d'autre part souligné que le Comité de veille économique a tenu à suivre de près la situation de l’économie nationale, et à mettre en place les mesures nécessaires pour assurer sa résilience face à cette crise avec la rapidité et l’efficacité nécessaires en termes de prise des décisions et de leur mise en œuvre.
"Parallèlement aux mesures immédiates prises pour soutenir les entreprises et les familles, afin d’atténuer les effets de la crise et de la mise en œuvre de l’état d’urgence sanitaire, il a été convenu dans le cadre du Comité de la mise en place d’une méthodologie de réflexion proactive basée sur la définition de scénarios pouvant être mis en œuvre pour les deux prochaines étapes", a-t-il précisé.
La première étape, a poursuivi le ministre, concerne le retour progressif des différents secteurs à l’exercice de leurs activités dans le cadre de la coordination avec la stratégie de levée de l’état d’urgence sanitaire. Quant à la deuxième étape, elle porte sur la mise en œuvre des mécanismes appropriés et renouvelables qui permettront de mettre l’économie nationale sur la voie d’une croissance forte et durable, dans le monde d’après la crise.
Dans cette circonstance exceptionnelle qui exige que chacun de se consacrer pour le bien commun, "nous devons capitaliser sur ces valeurs et préparer l’avenir sur la base des réalisations positives et en faire la base du modèle de développement du pays qui dispose de toutes les capacités pour sortir victorieux de cette crise, sous la conduite clairvoyante de SM le Roi", a-t-il conclu.
Le Maroc avait décidé l’utilisation de la ligne de précaution et de liquidité, pour le tirage d’un montant de 3 milliards de dollars remboursable sur une période de 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans.