Politique
Enjeux de la visite d’El Othmani en Corée du Sud
Le Maroc et la Corée du Sud ont convenu de renforcer leur dialogue, leurs instruments de partenariat et leurs consultations politiques régulières, tout en confirmant leur ambition de construire deux économies, marocaine et coréenne, compétitives et innovantes, engagées dans des relations équilibrées et se projetant de façon coopérative et ambitieuse vers l'Afrique
Les deux pays ont également décidé, à l'issue de la visite officielle effectuée par le chef de gouvernement Saad Dine El Othmani en République de Corée (21 et 22 mai), de poursuivre leur coordination au niveau des Nations-Unies et au sein d'autres instances et fora internationaux, indique un communiqué du département du chef du gouvernement.
Cette visite officielle, la première du genre d’un chef de gouvernement marocain en République de Corée, a constitué l’occasion pour les deux parties de se féliciter des liens d’amitié et de bonne coopération qui unissent les deux pays depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1962.
El Othmani était accompagné lors de cette visite d’une importante délégation composée notamment de Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, Saïd Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et Othmane El Ferdaous, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargé de l’investissement.
A cette occasion, les deux parties se sont félicitées de la prochaine visite du premier ministre de la République de Corée à Rabat Lee Nak-YON, prévue durant le deuxième semestre de l’année 2018, et de la programmation de la 7ème session de la Commission mixte à Séoul, durant le 4ème trimestre 2018.
Dans le domaine économique, le Maroc et la Corée du Sud, en jetant les jalons d’une coopération tous azimuts, multidimensionnelle et fructueuse, ont marqué leur commune volonté de placer le partenariat bilatéral sous le signe de l’ouverture et de l’excellence en vue de le hisser, progressivement, au niveau d’un partenariat renforcé.
Sur ce registre, les deux parties ont noté que l’accord relatif au prêt du Fonds coréen de coopération pour le développement économique, qui sera signé ultérieurement, permettra au Maroc et à la Corée d’élever le niveau de leur coopération économique en matière d’investissement et de mieux saisir les opportunités qui s’offrent de part et d’autre, relevant qu'un symposium sur l’offre du royaume en matière d’investissements et des chantiers de réforme sera organisé au Maroc au deuxième semestre de l’année 2018.
D'autre part, en reconnaissant le rôle que joue le tourisme dans le rapprochement entre les peuples et de son importance pour le développement économique et social, le Maroc et la Corée du Sud ont convenu d’organiser à Séoul un Road Show, d’ici la fin de l’année 2018, sur l’offre touristique du royaume, suivi d’une mission de prospection des tours opérateurs coréens au Maroc.
Les deux pays se sont accordés aussi à favoriser l’établissement de partenariats dans le domaine de l’enseignement à distance et du e-learning ainsi qu’en matière de recherche scientifique, d’innovation et de transfert technologique. Ils se sont également félicités de l’ouverture prochaine du Centre KOPIA (Programme Coréen pour l’Agriculture) au sein de l’Institut National de Recherche Agronomique au Maroc pour la promotion de la technologie dans le domaine agricole et l’amélioration qualitative et quantitative de la production agricole.
Les deux parties ont souligné en outre qu'elles partagent la même vision concernant le rehaussement du niveau du partenariat et de la coopération bilatérale à travers une plus grande implication de l’Agence Coréenne de Coopération internationale, la KOIKA dans l’assistance technique et financière bilatérale ainsi que la coopération technique orientée vers la formation et la mise à niveau des secteurs productifs.
De même, le Maroc et la Corée du Sud ont décidé de développer une coopération renforcée dans certains domaines prioritaires ayant trait notamment à la compétitivité économique et l’économie digitale, à l’innovation, à la décentralisation et à la régionalisation et également à l’éducation et à la coopération universitaire et académique.
Par ailleurs, le Maroc et la Corée du Sud, conscients du potentiel de la coopération triangulaire et de la complémentarité de leurs politiques africaines, et notamment grâce à la place qu’occupe le royaume dans le continent Africain, sous les directives du roi Mohammed VI, ont convenu d’augmenter le volume et d’élargir les domaines de coopération avec les pays africains partenaires.
Le premier ministre coréen a salué à cette occasion le modèle marocain, qu’il a qualifié de pays stable et en plein développement, en dépit du fait qu’il ne dispose pas de ressources naturelles conséquentes, tout en louant le rôle de leadership du roi Mohammed VI, qui a permis au royaume de consacrer ce modèle, de contribuer à l’instauration de la paix et à la réalisation du développement dans son environnement régional et continental et d’être un pôle de rayonnement dans sa sphère régionale et dans le continent africain.
Le royaume du Maroc s’est réjoui pour sa part de la réussite du Sommet tenu entre les deux Corées, le 27 avril 2018 à Panmunjom, et qui a été couronné par la signature par le président de la République de Corée, Jae-in Moon et le président de la commission des affaires de l’Etat de la République Populaire Démocratique de Corée, Kim Jong-un, de la Déclaration de Panmunjom pour la paix, la prospérité et l’unification de la péninsule coréenne.
Concernant le Sahara marocain, la République de Corée a réitéré son soutien aux efforts déployés dans le cadre des Nations-Unies pour parvenir à une solution politique à la question du Sahara. A cet effet, la République de Corée reconnait également les efforts du Maroc pour trouver une solution au différend autour du Sahara marocain.
La République de Corée a également salué le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine, ainsi que la perspective de son adhésion à la CEDEAO, qui constituent, au regard de l’ambition du Royaume pour le continent, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, des étapes majeures dans la voie de l’intégration, de la stabilité et du développement de l’Afrique.