Politique
ONU-Expert : L’Iran, en soutenant le Polisario, veut déstabiliser l’intégrité territoriale du Maroc
« L’Iran poursuit cet objectif par le biais du Hezbollah, qui a livré des armes au Polisario, notamment des missiles sol-air capables d’abattre des avions commerciaux »
Des experts internationaux ont dénoncé, ce jeudi 11 octobre devant la 4ème commission de l’assemblée générale des Nations-Unies, la collusion entre le Polisario et l’Iran, via son allié le Hezbollah, soulignant qu’il s’agit d’une liaison dangereuse qui fait peser de graves menaces sur la stabilité et la sécurité de la région.
"Des organisations militaires comme le Hezbollah ont établi des camps d’entraînement dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et cherchent en permanence à recruter les jeunes désespérés et vulnérables de ces camps, à des fins terroristes, de trafic de drogue, de contrebande et d'êtres humains", a averti Susan Ashcraft, ancienne agent fédéral de l’Agence antidrogue des Etats-Unis (DEA).
Susan Ashcraft a relevé, à cet égard, qu’un récent rapport publié par un centre de recherche international a documenté les ambitions régionales de l’Iran au Sahel et sa volonté de soutenir les milices du Polisario, "avec comme but ultime de déstabiliser la région et menacer l’intégrité territoriale du royaume du Maroc, un allié de longue date de l’Occident".
Selon elle, l’Iran poursuit cet objectif par le biais du Hezbollah, qui a livré des armes au Polisario, notamment des missiles sol-air capables d’abattre des avions commerciaux.
"La menace était tellement grave que le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran", a-t-elle rappelé, affirmant que la présence du Hezbollah dans les camps de Tindouf constitue une grande urgence et rend indispensable une résolution rapide du conflit du Sahara.
"Les populations sahraouies, prises au piège d'une situation désespérée dans les camps de Tindouf, sont utilisées et maltraitées à des fins politiques et criminelles" par le Polisario et ses mentors, a encore dénoncé cette ancienne agent fédéral de la DEA.
De son côté, Jonathan Huff, président de l’organisation "Safety and Security International Services", a également souligné que le monde a pris conscience, en mai dernier, de la gravité du risque que constitue la non-résolution du conflit du Sahara après que le Maroc ait dénoncé publiquement les liens dangereux entre le Polisario, le Hezbollah et l’Iran, et impliquant des transferts d’armes dangereuses.
Selon Jonathan Huff, l’Iran cherche à recruter et endoctriner les jeunes des camps de Tindouf, désespérés et déçus de l’absence de toute perspective d’avenir, dans le but d’établir une "base arrière pour son activisme" et pour ses activités déstabilisatrices dans la région.
Il a également fait état de rapports montrant la collusion entre l’Iran et le Hezbollah avec les cartels de drogue et autres organisations criminelles sévissant en Afrique du Nord.
Pour sa part, Carroll Eads, de l’ONG américaine "Capitol Hill Prayers partners", a également estimé que le désespoir et l’absence de perspectives pour les jeunes de Tindouf les rendent vulnérables aux sirènes du terrorisme, du banditisme et autres activités illégales à l’instar du trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains.
Pour elle, l’unique issue pour sauver ces jeunes et sortir de l’impasse actuelle reste le plan marocain d’autonomie. Un plan jugé sérieux, crédible et réaliste par le conseil de sécurité de l’ONU afin de régler la question du Sahara, a-t-elle conclu.