Qui est derrière le projet de réduction des candidatures PJD aux prochaines législatives ?

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Le « courant » de Benkirane, toujours prêt à tout ce qui peut accabler El Othmani et ses ministres islamistes, le fer de lance des opposants à une réduction de la couverture électorale par les candidats PJD

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Le PJD tend-il vers une autolimitation de la couverture des circonscriptions aux législatives de 2021 en se contentant de couvrir celles considérées comme sûres ? Pour l’instant le brouillard envelopper encore le sujet. Et malgré la persistance de la circulation de l’information, aucune clarification confirmative ou infirmative n’est venue de la formation de Saâdeddine El Othmani, semant encore plus doute dans les esprits.

Il n’y a pas mille et une façons d’interpréter cette information : Soit il y a une décision ou un débat à son propos dont on ne sait s’il a atteint sa maturation, soit ne s’agirait-il là que du désir de centres de pouvoir qui se refusent à ce que le PJD, en l’absence de rival sérieux, occupe le premier rôle au prochain scrutin. Auquel cas se seraient ces milieux qui ont commencé à véhiculer ce scénario pour prendre le pouls des troupes du parti, sûrs et certains qu’ils sont de la sujétion de la direction du PJD à leur approche.

 Le choix de la limitation des ambitions électorales n’est pas nouveau.  Il a été déjà expérimenté aux communales de 2003, la direction du PJD ayant été contrainte de l’adopter sous peine de se voir imputer la responsabilité morale des attentats du 16 mai de la même année.  A l’époque, cette contrainte n’avait suscité aucune divergence au sein du parti.

Aux élections de 2007, le PJD est libéré de cette situation pour devenir une composante de la normalité politique au Maroc. Depuis, la réduction de ses prétentions électorales ne s’est plus posée.

 Ce qui est acquis pour l’instant c’est que les rangs internes du parti sont divisés sur l’évaluation de l’étape actuelle.

Une tendance considère que la direction ne fait finalement que récolter les fruits de ses concessions et de sa mauvaise lecture de la situation politique. Pour avoir perdu ainsi son étiquette, elle n’aurait de choix que de faire avec ce qu’il y a.

A l’inverse, une autre composante estime qu’au vu du plafond politique autorisé, elle a fait ce qui lui était possible de faire et qu’on ne peut lui imposer, dans les conditions politiques établies, plus qu’elle n’en peut.

Enfin un troisième groupe, au centre, argue que le problème n’est pas tant dans la direction que dans l’immaturité de la démocratie marocaine. De là à mettre l’origine des tensions au sein du parti sur le dos de cette donne il n’y a qu’un pas qu’elle franchit allègrement.     

Toutefois, le plus important n’est pas de cerner ces divisions et leurs motivations, mais de déterminer la source probable de la proposition de réduction des nombres de candidats PJD.

Il est inenvisageable qu’elle provienne de la composante opposée aux choix de la direction. Tout simplement parce que non seulement elle considère que celle-ci a perdu toute légitimité pour la gestion de l’étape, mais aussi parce qu’elle se présente en fer de lance de l’opposition à l’idée de la réduction. De son point de vue toute autolimitation des ambitions électorales équivaudrait au parachèvement du processus épuisant de concessions.

Au centre, on retrouve aussi qui appellent à ce que le parti modifie son positionnement. Ils estiment que son maintien dans le gouvernement selon la même ligne politique finirait à terme par le réduire au même sort qu’a connu l’USFP. Leur logique veut que le parti revienne à l’opposition pour ressouder ses rangs, se refaire une santé et reconstituer sa popularité en régression.

Toujours au centre, d’autres appréhendent une arrivée du parti en tête des élections, considérant que cela ne l’aiderait pas à renouer avec l’opposition. En même temps, ils redoutent une moindre victoire qu’en 2016, un choc qui affaiblirait selon eux sa capacité à reprendre l’initiative. Ce qui n’exclut pas de trouver au sein de cette sensibilité des adeptes d’une limitation des candidatures pour que le parti revienne à son positionnement naturel dans l’opposition afin d’œuvrer aux cotés des forces démocratiques à la maturation des conditions de la pratique de la démocratie au Maroc.

Néanmoins, l’adoption et l’évocation de l’idée de la réduction des prétentions électorales sur la base d’un plafond différent de celui de la direction, ne peuvent se concevoir pour ce centre qu’au sein des organes du parti.

Enfin, il convient de signaler qu’il n’est pas dans l’intérêt des défenseurs de la direction de pousser au principe de la réduction. Celle-ci signerait leur échec ainsi que leur soumission à l’exigence à la demande extérieure au parti connue pour êtyre hostile à l’expérience démocratique.

En définitive, il n’y a que deux façons de lire ces évènements. Premièrement qu’il y a, à l’instar de ce qui s’est passé en 2003, une pression étrangère à la formation islamiste et que la direction explore les voies d’interagir positivement avec elle en dehors de toute transparence. Ou, deuxièmement, que des milieux fuitent cette option pour tester la réaction des différentes composantes du parti en vue de la meilleure mise en œuvre possible du choix de la réduction des candidatures pjdistes aux prochaines législatives.

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