Les pré-diabétiques peuvent diminuer par deux le risque de devenir diabétiques (spécialiste)

5437685854_d630fceaff_b-

141
Partager :

Rabat - Le pré-diabète est réversible en adoptant une hygiène de vie saine et de l'activité physique, a fait savoir le Dr Allouche Réginald, médecin nutritionniste et ingénieur bio-médical.

"Au stade de pré-diabète on peut diminuer le risque de devenir diabétique par deux (…). Il ne faut pas laisser tomber parce que lorsque l'on a un diabète de type 2 installé, c'est difficilement réversible", a-t-il confié dans un entretien accordé à la MAP.

"Dès que l'on sait que l'on a une glycémie de plus 1,05 g/l à jeun, on doit tout faire pour prévenir le diabète (...) à ce stade là, tout est réversible et tout peut revenir à la normale", a-t-il expliqué.

En cas de pré-diabète (glycémie à jeun entre 1,05 et 1,25 g/l), "il faut impérativement perdre 5 à 7 kg de son poids et pratiquer 3 fois 50 min d’exercice physique par semaine", a poursuivi Dr Allouche.

Selon lui, le pré-diabète est "une zone grise où il va falloir agir parce que votre organisme va vous prévenir. Il va mettre 5 à 15 ans pour constituer un vrai diabète de type 2. On dispose donc de ces 5 à 15 ans pour prendre les dispositions de prévention".

"Il y a dans le monde pratiquement un milliard de pré-diabétiques et 70 % de cette catégorie seront diabétiques dans les 10 ans", a-t-il avancé.

Tenant à souligner que le diabète de type 2 est le plus courant, le spécialiste a indiqué que cette pathologie s'installe vers 45 ans bien que dans certains pays désormais les jeunes de 30 ans sont de plus en plus atteints notamment à cause de la mauvaise alimentation et aussi et surtout l'absence d’exercice physique.

"La mauvaise alimentation provoque une sorte de résistance à l'insuline de tous les organes", a-t-il expliqué, ajoutant que le pancréas ne peut plus sécréter assez d'insuline donc "le sucre qui ne rentre pas dans les cellules reste dans le sang et les vaisseaux et il y fait des dégâts, c’est l'hyperglycémie".

"Lorsqu'on découvre le diabète de type 2, il faut voir son médecin et faire en sorte de vous traiter énergiquement et taper fort parce que l'on sait aujourd'hui que plus on tape fort tôt et moins le diabète sera grave", a tenu à préciser Dr Allouche, faisant remarquer que les complications de diabète type e sont multiples : la rétinopathie diabétique, la première cause d’insuffisance rénale et la première cause d'amputation non traumatique, un risque élevé pour les maladies cardio-vasculaire, etc...

Rappelant l'existence de plusieurs formes de diabète, il a relevé que cette maladie est un défaut de la régulation du taux de sucre dans le sang.

D'au côté, le diabète de type 1 touche généralement les enfants et adolescents de moins de 20 ans, c'est une maladie auto-immune. «Un jour, on a des oreillons, une grippe, un rhume ou un mal au ventre puis l'organisme va faire une mauvaise réponse : il va faire des anticorps contre son propre pancréas qui est l'organe qui sécrète l'insuline. Cette hormone qui permet de faire rentrer le sucre dans les cellules», a-t-il avancé, faisant remarquer que le diabète de type 1 oblige alors les jeunes patients à s’injecter trois ou quatre fois par jour de l'insuline pour simuler la sécrétion quotidienne en fonction de l'augmentation de la glycémie.

"Le diabète de type 1 représente que 10 % de tous les diabètes et les chiffres sont assez stables bien que ça augmente un petit peu», a-t-il souligné.

Un autre type de diabète beaucoup moins fréquents : le diabète dit gestationnel, c'est le diabète pendant la grossesse. Il est développé chez certaines femmes enceintes à partir du 3ème mois et ce jusqu'au dernier mois de grossesse. Cette forme de diabète disparaît après l’accouchement et ne touche pas le fœtus.

Une femme qui a eu un diabète gestationnel doit faire très attention parce qu'elle risque dans les 10 ans après sa grossesse de développer un diabète de type 2, tient à mettre en garde ce médecin.

"Je reste persuadé que le diabète de type 2 n'est pas une maladie mais une conséquence d'un tout : conséquences de la sédentarité, de la mauvaise alimentation et dans une certaine mesure de facteurs génétiques", a souligné ce spécialiste, recommandant qu'à partir de 25/30 ans "d'avoir une bonne hygiène de vie et non pas attendre de tomber malade pour prendre des bonnes résolutions et parfois des médicaments".

Dr Allouche a son actif cinq ouvrages portant sur le métabolisme des sucres, la prévention du diabète de type 2, la flore bactérienne intestinale et l'inflammation de bas grade notamment "La méthode anti-diabète. Comment limiter ou stopper les risques" (Flammarion, 2015) et "Le Plaisir du sucre au risque du pré-diabète" (Odile Jacob, 2013). Son dernier opuscule traite du foie «La Méthode hépato-détox: Mincir durablement et sans danger grâce au foie» (Albin Michel, 2019). Il a participé à de nombreuses publications scientifiques et a assuré pendant plus de 25 ans une consultation spécialisée dans le diabète de grossesse à l’hôpital Beaujon (AP-HP).

*MAP

 

lire aussi