Les recettes de Réda Chami pour prévenir la mendicité

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« Nécessité d’éliminer toute forme de mendicité des enfants, en renforçant les dispositifs territoriaux de protection de l’enfance en structuration, organisation, moyens humains et matériels et veiller à leur généralisation au niveau national, outre le renforcement de la répression à l’égard des exploiteurs » (Ahmed Réda Chami)

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Il faut bien en parler ! Encore et encore. La mendicité. A la fois indicateur socio-économique et symptôme hurlant des inégalités sociales au Maroc, la mendicité vérole par son ampleur le visage du Maroc.  Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), s’est penché sur le fléau lots d’un ‘’atelier de restitution’’.  Ses recettes telles que par les comptes rendus de la presse apparaissent comme des généralités ou au mieux de titre de chapitres que ne peut contenir une relation journalistique. En voici un aperçu sur lequel nous y reviendrons après consultation du document de base.

Ahmed Réda Chami a appelé, mercredi à Rabat, au renforcement de la résilience socio-économique des ménages par la réduction du chômage pour prévenir la mendicité.

S’exprimant lors d’un atelier de restitution sur le thème "pour une société cohésive exempte de mendicité", M. Chami a passé en revue les recommandations du Conseil, notant à cet égard la nécessité de prévenir la mendicité par le renforcement de la résilience socio-économique des ménages et la réduction du chômage, la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales et spatiales, l’amélioration de l’accès aux soins, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

Le président du Conseil a également souligné la nécessité d’éliminer toute forme de mendicité des enfants, en renforçant les dispositifs territoriaux de protection de l’enfance en structuration, organisation, moyens humains et matériels et veiller à leur généralisation au niveau national, outre le renforcement de la répression à l’égard des exploiteurs et trafiquants d’enfants qu’ils soient parents ou étrangers à l’enfant.

Il recommande aussi de protéger les personnes vulnérables contre l’exploitation à des fins de mendicité, de punir sévèrement les actes délictuels et criminels sous couvert de mendicité, conformément au Code pénal, particulièrement à l’égard des exploiteurs des femmes, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, appelant à renforcer les politiques de protection et de soutien aux personnes en situation de handicap et âgées.

Il s’agit également de renforcer les mesures d’accompagnement et d’intégration socio-économique des populations migrantes exposées à la pratique de la mendicité par besoin ou dans le cadre de bandes organisées.

Il est aussi important de réhabiliter et réinsérer les personnes en situation de mendicité, a noté M. Chami, appelant à réviser le dispositif juridique et à mettre fin à la pénalisation de la mendicité face à la difficulté de déterminer la capacité de la personne à subvenir à ses besoins étant donné que les infractions criminelles qu’elles soient individuelles ou collectives associées à cette activité sont déjà prises en compte dans de nombreuses dispositions du code pénal.

Dans ce sens, il a relevé que la contribution du CESE propose des pistes d’actions susceptibles de contenir, voire résorber, ce phénomène dans notre société, tout en veillant à la conciliation du respect de la Constitution notamment, des droits économiques et sociaux des personnes en situation de mendicité, sans discrimination ni stigmatisation d’une part, et du respect de l’ordre et de la sécurité publics, d’autre part.

M. Chami a toutefois relevé l’absence d’études et de données actualisées sur la mendicité au Maroc, ce qui constitue une contrainte majeure devant l’élaboration d’une action publique capable de lutter efficacement contre ce phénomène, notant que les constats individuels et collectifs dans ce sens révèlent l’accroissement et la prégnance du phénomène de mendicité, notamment après la pandémie du covid-19 et ses répercussions sur l’économie, l’emploi et le pouvoir d’achat.

Il a cité des facteurs de risque liés aux parcours individuels et plus largement aux environnements socio-économiques ou culturels, souvent interdépendants, qui rendent les personnes vulnérables à des degrés divers, expliquant ainsi l’hétérogénéité des profils des mendiant(e)s.

Le Président du CESE a énuméré, entre autres facteurs favorisant la mendicité, la pauvreté, les difficultés d’accès au marché du travail, le veuvage, particulièrement des femmes, le divorce, l’abandon familial, le bas niveau d’éducation et de formation, le déclin de la société solidaire, l’état sanitaire (état de santé – physique et mentale, handicap), ainsi qu’une prédisposition culturelle des citoyens à faire preuve de charité.

Face au défi persistant de la mendicité, le dispositif national actuel de lutte contre la mendicité s’avère peu efficace, a estimé M. Chami, précisant qu’en termes de prévention, les programmes sociaux de lutte contre la pauvreté et la précarité, vu leur nature fragmentée, leurs approches de ciblage et leurs modalités de mise en œuvre, ne parviennent pas à compenser de manière suffisante et pérenne, les effets néfastes de la pauvreté sur les populations les plus démunies, qui demeurent souvent hors de leur champ d’intervention.

Il a évoqué, dans ce cadre, la réforme du système de protection sociale et le grand défi que ce chantier est appelé à relever, en matière de sa gouvernance et de son ciblage, notamment en ce qui concerne la généralisation de l’assurance maladie obligatoire et les aides sociales directes, pour lutter contre les différentes sources de vulnérabilité sociale, y compris les facteurs pouvant amener à la mendicité.

 

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