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CAN 2021 : Les lions au tapis… on n’a pas la gagne ! Par Anouar Berra
Wahid, petit calibre, a craqué sans surprise au premier vrai teste
Allo, oui ils ont perdu… Oui oui ils sont éliminés...Oui oui oui comme d’hab. Le petit ? Il porte toujours son maillot du Maroc …il pleure encore, il est inconsolable … il en veut à la terre entière…Moi ? Une forte migraine... que j’ai évité de mesurer au tensiomètre, histoire de ne pas trop m’angoisser, à part ça…tout va bien lhamdoullah.
Nous sommes le 31 Janvier 2022, le lendemain d’une défaite humiliante, encore une. C’est la gueule de bois pour tous les Marocains. La seule bonne nouvelle est que le compte bancaire de Wahid vient d’être alimenté comme tous les mois depuis son arrivée en Août 2019 de 850.000 dirhams.
L’avant match
J’ai décidé de me remettre aux bookmakers qui placent le Maroc en favori pour faire le plein de confiance. Un coup de fil de mon ami poissard quelques minutes avant le match vient me miner le moral « Allo Les lions jouent en blanc pour la première fois dans cette CAN…. Je dis ça, je ne dis rien ».
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Le quart de finale perdu le 29 Janvier 2017 (il y 5 ans & 1 jour) contre l’Égypte est toujours frais dans les mémoires. Hervé RENARD, à la tête des lions, avait commencé un prototype d’équipe, une sorte d’ébauche d’un projet d’équipe avant que Mahmoud KAHRABA n’électrocute les lions dans le dernier souffle du temps réglementaire.
L’Égypte est une équipe pragmatique qui déploie le minimum d’effort. Lors des matchs de poule, elle perd contre le Nigéria avant de battre la Guinée Équatoriale et le Soudan sur la plus petite marge. Ils évincent ensuite la Côte d’Ivoire en huitième sans scorer et affichent au passage un bilan maigre en attaque avec seulement deux buts.
Les lions, après une victoire avec césarienne contre le Malawi, ont eu un jour de repos supplémentaire et ont passé moins de temps sur le terrain pour se qualifier à ce tour. Ils se présentent avec le désormais fameux costume de favori. Tous les indicateurs sont au vert. Wahid nous a proposé la composition idéale pour se frayer un chemin pour la demi-finale. Lui qui sait tout et qui n’écoute jamais rien.
Il nous a d’ailleurs souvent répété dans un Français impeccablement menaçant qu’il était le seul responsable. Voyons !
Le pitch du match ? Que voulez-vous que je vous dise ?! On n’a pas la gagne… et je vous l’avais déjà dit !
Les joueurs se succèdent, les scénarii diffèrent mais les résultats se ressemblent. L’aventure des lions s’est arrêtée ainsi que l’espoir de 35 millions de citoyens. L’heure est venue pour une analyse à froid du cirque du dimanche.
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Wahid, petit calibre, a craqué sans surprise au premier vrai test. Il fait le bonheur des grands clubs européens qui vont récupérer dès demain leurs stars. Oui, chez nous… on n’a pas la gagne.
ZIYECH et MAZRAOUI, bannis par Wahid le rancunier, continuent quant à eux à briller avec leurs équipes en regardant leurs ex-collègues souffrir sous l’emprise d’un drôle de dictateur qui décide même du moment de l’hydratation et même de la quantité d’eau à ingurgiter pendant l’entraînement.
On s’attendait à une bagarre physique sous le soleil aride de Yaoundé. On s’y attendait déjà un peu moins, dès les hymnes nationaux, à la vision des lions léthargiques face à des Égyptiens transcendés qui donnent de la voix.
HAKIMI provoque un penalty indiscutable qui n’aurait pas requis un recours à la VAR en Europe. BOUFAL le transforme d’une belle manière à la 7ème minute. Tout le monde convient qu’on s’est facilité la tâche et qu’il faut maintenant enfoncer définitivement le clou et conserver bien dans les cordes des pharaons cueillis à froid. Oui… mais pour ça, il fallait avoir la gagne.
Wahid, lui qui n’écoute toujours jamais rien, décide tout bonnement de se replier immédiatement, et de laisser le ballon aux adversaires du soir.
SALAH a été muselé selon certains de nos commentateurs. Oui, il n’a pas beaucoup parlé. Sinon, il a égalisé à la 53ème minute et a délivré la passe décisive du 2ème but à la 100ème. Il s’est tout simplement baladé sur notre couloir gauche, presque à notre invitation.
SALAH a propulsé sa nation en demi-finale de la coupe continentale.
Revue de l’effectif
BONO a continué en quart de finale à être hésitant dans quelques-unes de ses sorties. Hélas, certaines ont été fatales. Son hésitation à sortir lors du corner qui a précédé le premier but encaissé en est un « bel » exemple. Le même BONO du premier tour aurait dégagé avec autorité la balle centrée du corner dans le petit carré. En défense, le tandem SAIS – AGUERD a rendu une copie passable. MASINA était cantonné dans un rôle défensif et il n’a pas lâché SALAH d’une semelle… mais SALAH s’est quand même fait la belle.
Sir WAHID, CHIBI n’est pas qu’une couleur aussi troublante que ton fuchsia du match précédent. C’est aussi un ailier gauche de qualité qui pouvait remplacer MASINA, et même devait le remplacer pour nous permettre de nous concentrer sur d’autres secteurs encore plus prioritaires.
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Au milieu du terrain, ça me fait mal de le dire, mais AMRABAT a largement amélioré ses statistiques… d’imprécisions. Avec BARKOK et LOUZA, Chef Wahid a concocté un vrai tagine Marocain. Le mélange aigre-doux est réussi. Aigre pour nous, doux pour nos adversaires. Ils se sont resservis à volonté. AMALLAH a rendu une copie correcte à l’image de sa CAN, il a failli délivrer la passe décisive du 2ème but mais bon… la transversale. On n’a pas de chance, la gagne non plus.
En attaque, EN NESYRI apparaît enfin à l’écran à la 43ème minute. Il avait la possibilité de distiller une passe décisive à son coéquipier. Non, il nous a épargné la joie de mener 2 à 0. On a la gagne ou on ne l’a pas !
BOUFAL a été dynamique même s’il nous a habitués à mieux. Il a été invité sur le banc des remplaçants à la 66ème minute. Un cadeau du bosniaque à une défense égyptienne qui en souffrait. Les pharaons ne refusent pas l’offrande, ils peuvent désormais se concentrer sur HAKIMI. J’aurais voulu voir BOUFAL refuser de quitter la pelouse à l’image du gardien égyptien en trance qui pourtant se tenait la jambe et se tordait de douleur.
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Puis RAHIMI apparaît à l’écran. L’ancien Rajaoui porte les espoirs de tous les supporteurs du Laiîb Mahalli (joueur local), ce produit du terroir qui se bat et qui mouille le maillot. Il a plus mouillé ses cheveux pour humidifier sa kératine. Ryan MMAE nous a fait oublier EN NESYRI quelques secondes après son entrée mais reste en deçà de son niveau habituel. Le cirque est déjà bien lancé. C’est un capharnaüm innommable.
HADDADI, il nous a fallu trois ans de combats juridiques avec la FIFA avant de pouvoir le compter parmi nous… pour le faire jouer cinq minutes en huitième de finale ! Ça c’est du retour sur investissement ! En revanche, dans ces circonstances, il ne devait en aucun cas être aligné en quart et encore moins tout au long de 110 minutes. Il a fini agonisant la tête sur la glacière.
Des Égyptiens ivres de bonheur, un Wahid ivre de bonne heure
Ivre ? Que dis-je ?! Wahid était titubant le regard vide… et il a l’alcool mauvais.
En parlant de Mohamed SALAH, Sir Wahid a tenu ces propos dans une confiance insolente « On va essayer bloquer SALA, on est capable, mais pas travail Adam Masina tout seul… ». En bon Marocain, j’ai tout de suite compris que la responsabilité de tous serait d’abord la responsabilité de personne.
Nous nous sommes intéressés par le passé à Moul l’koura, regardons maintenant Moul l’compte.
Wahid limogé par la côte d’ivoire et par l’Algérie pour manque de résultats a été récupéré par le Maroc. Comme nous, il n’a pas la gagne. Alors, allons jusqu’au bout et donnons-lui des moyens colossaux. Qu’a-t-on à perdre quand on n’a pas la gagne ?
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Le bilan de Wahid dans cette CAN est, en fin de compte, chétif. Il a eu le meilleur vivier de toute l’histoire du Maroc. Son seul rôle se limitait à trouver la bonne alchimie d’un effectif de 28 joueurs pour gérer une CAN des plus simples à gagner. Aucune équipe ne se détache vraiment du lot.
Arrêtons-nous maintenant sur les erreurs de Wahid, ou Balid, dans ce quart de finale :
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Il est flagrant que le scénario de mener au score n’était pas préparé. Dès la 7ème minute, Wahid met en demeure ses lions de reculer et de laisser le ballon aux adversaires.
Balid, écoute une dernière fois : monter un double rideau défensif est un style, un basique qui s’enseigne dans les écoles de foot au plus jeune âge, un ADN. La méthode Italienne n’est pas une recette qu’on essaie d’expérimenter dans les conditions du direct.
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Tout le monde convenait que MASINA ne pouvait pas contenir un joueur du calibre de SALAH pendant 90 minutes. Balid, le malin, n’a pas jugé nécessaire de colmater ce couloir gauche.
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L’imposteur a abusé du jeu aérien. On te l’a dit, toi qui n’écoutes jamais rien, que sauter la ligne du milieu et distiller des balles longues venant de la défense est un autre registre qu’on n’active pas face à la difficulté. Demande aux anglais ! C’est également un style de jeu, pas une tactique y’a l’Balid !
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Les lions ont perdu tous les deuxièmes ballons, la fameuse « second ball », statistique majeure du championnat anglais justement. Perdre absolument toutes les deuxièmes balles du match est justement une conséquence directe du jeu aérien improvisé. C’est triste et c’est une première dans l’histoire de la statistique. Aucune second ball ! Balid, encore une stat pour les annales.
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A la 46ème minute, le coach égyptien effectue un changement très stratégique et risqué. Lui a compris que celui qui ne risque rien, risque tout. Il remplace HEGAZY, le défenseur blessé, par TREZEGUET l’attaquant. Wahid, Balid comme il est, n’y voit aucun danger et continue à ne rien écouter. Il aurait fallu tout de suite apporter une réponse intelligente en renforçant ta défense surtout que l’apport de ton attaquant HADDADI n’était pas décisif.
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Le coup létal arrive à la 66ème minute. Un changement aussi incompréhensible qu’impardonnable. Balid prend une décision unilatérale, encore une. On peut invoquer la faute lourde… le motif de licenciement. Wahid ?! s’agissait-il d’un suicide ?
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Oui, il s’agit bien d’un suicide confirmé par l’annonce de l’entrée de RAHIMI. C’était la réponse la plus maladroite à la situation. Si RAHIMI devait absolument rentrer, Il aurait dû remplacer HADDADI.
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Wahid n’a pas remarqué que le deuxième gardien égyptien était blessé. Il n’a même pas eu la lucidité de demander à ses joueurs de tester un gardien qui boite. A la 96ème, c’est le troisième gardien égyptien qui rentre affolé, tétanisé par l’enjeu. Balid ne prend toujours pas la mesure de cette situation. Il considère qu’il a mieux à faire.
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Wahid ne s’est pas présenté à la conférence de presse après match. Ce n’est pas grave, après tout ce n’est pas lui qui paie l’amende infligée par la CAF. La Fédération Marocaine n’est pas à ça près. Mauvais gagnant, mauvais perdant, mauvais tout court, Balid ne vient pas affronter les questions de la presse.
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Balid a fait du Wahid avant, pendant et après le match. Son propos d’avant match pour gagner la sympathie des supporteurs ressemblait à des propos de campagne électorale. « Maillot équipe nationale sacré, pas permettre personne bafouer avec ça … » il aurait ajouté « Sauf moi » et ça aurait été parfait. Le Balid fait du politiquement correct, il veut profiter un peu plus longtemps du soleil marocain !
Depuis son arrivée, Wahid a eu la baraka. Il a surfé sur les statistiques et les matchs faciles. Il a empoché hors avantages et primes depuis le 15 Août 2019 la maudite cagnotte de 25 Millions de dirhams. L’avenir de sa progéniture est assuré, l’avenir du football marocain est au conditionnel.
C’est la déroute de trop ! Wahid a désormais un pied et 4 orteils à l’extérieur de la Fédération Royale Marocaine de Football. Une décision s’impose à la veille d’un match barrage contre la RDC que les optimistes du dimanche regarderont désormais d’un autre œil.
Quant à la chronique, elle prend terminus ici. Elle vous donne rendez-vous pour les prochaines échéances de notre chère équipe nationale qu’on aime, qu’on déteste et qu’on boude dans une même soirée. DIMA MAROC.