Coupe du monde 2026 : le Maroc face à l’ogre américain

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Ce mardi 23 janvier a eu lieu la conférence de presse du comité de candidature du Maroc pour le Mondial 2026. Au programme, la présentation du dossier de candidature du Maroc

Fouzi Lekjaa, président de la fédération marocaine de football, Rachid Talbi Alami, ministre de la jeunesse et des sports ainsi que Moulay Hafid Elalamy, président du comité, étaient présents lors de d’une conférence de presse à Casablanca, afin de présenter la candidature du Maroc pour l’organisation de la coupe du monde 2026.

Maroc 2026 : une candidature réaliste ?

Le dossier de candidature du Maroc pour la Coupe du monde de football 2026 sera de « haute facture » a déclaré Moulay Hafid Elalamy.

Un état des lieux optimiste a été effectué par le président du comité. La comparaison avec la candidature a été faite, et effectivement, par rapport à 2003, « beaucoup de choses ont été réalisées » assure Elalamy qui poursuit que le dossier, d’ici la validation des candidatures par la FIFA, sera « bien ficelé ».

Les infrastructures, la mobilité et la sécurité sont autant de facteurs sur lesquels le Maroc a produit des efforts considérables.

Les projets infra structuraux lancés pour la candidature en 2003 ont été achevés, ce qui accomplit deux objectifs : satisfaire la FIFA sur le niveau requis et prouver que le Maroc tient ses promesses.

« Le Maroc sera largement prêt pour les infrastructures » déclare Elalamy, les stades sont prêts et ils sont « modulables ». Pour ce qui est de la mobilité, une évolution notable des ports, ponts et autoroutes est à noter.

En plus du respect du cahier des charges de la Coupe du Monde, le Maroc présente quelques qualités propres énumérées par le président du comité : sa position géographique (proche de l’Europe), le fuseau horaire qui satisfait la majorité des téléspectateurs, la passion pour le football, la tolérance et l’authenticité de la civilisation. Encore une fois, on peut qu’acquiescer sur ces différents points, quoique la tolérance semble être une zone grise quand on imagine les centaines de milliers d’étrangers sur les boulevards des villes marocaines faisant la fête jusqu’à l’aube. Difficile d’imaginer que la compétition et ses « à cotés » se passeront sans accros.

Rachid Talbi Alami, ministre de la jeunesse et des sports, a affirmé que le gouvernement apporte « un soutien total » à la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026. Selon lui, cette candidature est une opportunité pour « remobiliser toutes les énergies en vue d’insuffler une nouvelle dynamique à l’économie marocaine ».

Une dynamisation non négligeable d’une économie qui en aurait besoin au vu de la morosité de la croissance de ces dernières années. Les finances ont aussi fait l’objet de quelques précisions. Selon Elalamy, les couts engagés pour cette candidature graviteront autour de la même somme engagée pour le dossier précèdent (de 2003) soit 130 millions de dirhams à peu près. Le président du comité a aussi assuré qu’il n’y aurait « aucunes déperditions », « on ne fera que des investissements structurés et utiles pour les prochaines années ». Pas d’investissements factices ou superficiels, sans cohérence par rapport à la situation économique et sociale des différentes régions. « On ne va pas commencer à jeter des dossiers virtuels […] on ne prendra pas de ville sans aucune capacité touristique demain pour y construire 50000 lits » assure Elalamy.

Le Maroc face à l’ogre américain

La Fédération royale marocaine de football a déposé sa candidature pour la Coupe du monde 2026 auprès de la FIFA le vendredi 11 aout 2017. C’est la 5ème candidature après 4 échecs. Le Maroc sera en concurrence contre une candidature conjointe des Etats-Unis, du Mexique et du Canada.

Tout porte à croire que le combat est perdu d’avance. Le Maroc est contre un continent. En matière d’infrastructure, de mobilité et de puissance de lobbying, on ne peut que s’incliner. Cependant il existe quelques failles dans lesquelles le dossier marocain peut s’infiltrer.

Tout d’abord, il faut observer la montée en puissance du Maroc dans l’organisation d’évènements sportifs internationaux : la CHAN, deux Coupe du monde des clubs. Associé à une pertinence retrouvée de notre équipe nationale qui renoue avec la coupe du monde après près de 20 ans, le dossier marocain gagne en puissance.

Le Maroc présente, en plus des qualités énumérées plus haut, un soutien de la communauté sportive africaine. Des superstars comme Eto’o et Drogba sont derrières la candidature marocaine. Il est aussi important de noter le soutien du président de la CAF, Ahmad Ahmad, qui a déclaré : « la candidature du Maroc au Mondial 2026 est la mienne ».

Et enfin l’argument historique est lourd. Depuis la création de la coupe du monde, à part l’Afrique du sud, aucun pays africain n’a organisé de coupe du monde. Pourtant le continent africain représente une part immense du football mondial, par les spectateurs et les joueurs qu’elle produit. L’Afrique devrait être avantagée quant à l’étude de ses dossiers de candidature.

De plus, la candidature de l’Amérique du Nord pourrait souffrir de la popularité déclinante des Etats-Unis à cause de ses dirigeants. Les relations Mexique-USA sont au plus bas. Faut-il rappeler que le président américain souhaite construire un mur afin de se protéger de la « menace mexicaine » ?  Le dossier américain semble s’affaiblir au fur et à mesure du temps et des déclarations outrancières de Trump.

Il est temps, plus que jamais, pour l’un des « Pays de m**** », pour citer le président américain, de prendre son destin en main et de créer la surprise pour la coupe du monde 2026. En tout cas, nous aurons notre réponse en Juin 2018, en espérant que les résultats pour l’équipe nationale et cette candidature soient à la hauteur de nos espérances.

 

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