C?est en recevant un autre moribond que Abdelaziz Bouteflika veut apporter la preuve qu?il est bien portant. C?est du moins ce que rapporte la presse alg?rienne. En recevant lundi le chef de file du Polisario, lui-m?me tr?s malade, Mohamed Abdelaziz, le chef de l?Etat alg?rien, ou son entourage auquel beaucoup d?observateurs attribuent le vrai pouvoir en Alg?rie, voulait faire d?une audience deux coups.

Faire taire les derni?res rumeurs sur son agonie ? laquelle croient les Alg?riens et r?affirmer le soutien d?Alger au Polisario.

Pour rappel, 19 personnalit?s alg?riennes avaient publiquement demand? une audience au pr?sident afin de v?rifier par eux-m?mes l??tat physique et mental de leur chef d?Etat. Ces personnalit?s d?envergures nationales et d?horizons divers, ont de s?rieuses raisons de croire que le pr?sident alg?rien n?est plus en possession de tous ses moyens. ?Le Parti de l?une d?elles, le parti des travailleurs que dirige Louisa Hanoune, a m?me parl? de coup d?Etat politique ? l?occasion de l??laboration du projet de la loi des finances 2016.

Pour les autres personnalit?s, telles que d?crites par la presse alg?rienne, on trouve ? leur t?te des chefs historiques ? l?instar Abdelkader Guerroudj, Zohra Drif-Bitat, Lakhdar Bourga?, Mustapha Fettal et Meriam Benhamza ; des politiques comme Louisa Hanoune, Khalida Toumi, Abdelhamid Aberkane, Fatiha Mentouri ?ainsi que des militants des droits de l?homme tels Noureddine Benissad et Boudjema? Ghechir ou encore le romancier Rachid Boudjedra.

Mais une bonne partie de la presse alg?rienne n?a voulu voir dans cette audience qu?un ??cinglant d?menti ? ceux qui ont vite cri? la fin du soutien de l?Alg?rie ? la cause sahraouie".

Tacitement ou explicitement, la presse alg?rienne??fait allusion aux d?clarations du SG du FLN Amar Sa?dani sur le plateau d?Ennahar TV qui ont ?t? interpr?t?es comme le d?but de la fin du soutien de l?Alg?rie ? "la cause sahraouie".

Le secr?taire g?n?ral du FLN avait d?clar? ? la t?l?vision parapublique Ennahar TV?:"Je ne vais pas dire ce que je pense au risque de cr?er un probl?me mais je dis: l?Alg?rie en premier, l?Alg?rie en deuxi?me et l?Alg?rie en troisi?me".

Mais si tel est le cas, et il faut supposer qu?il en est ainsi aussi, et s?il a suffi d?une simple allusion mettant en doute les fondements de la position d?Alger sur la question du Sahara ?pour cr?er tant d??moi au sein du pouvoir militaire alg?rien et une mont?e au cr?neau d?un pr?sident malade, il y a lieu de croire qu?au moins des fissures existent au sein de l?oligarchie, au sens sovi?tique du terme, qui domine ce pays depuis son ind?pendance en 1962. ?