Université d’été d’Asilah : Colloque sur le rôle des élites arabes et musulmanes dans la préservation de la religion

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La 31?me session de l'Universit? d??t? Al-Mouatamid Ibn Abbad a repris ses travaux, dimanche, avec un colloque sur le r?le des ?lites arabes et musulmanes dans la pr?servation de la religion en tant que "patrimoine commun" de tous les citoyens, et les moyens d?emp?cher son instrumentalisation ? des fins politiques ou id?ologiques ? lumi?re des circonstances actuelles dans le monde arabe.

Plac? sous le th?me "Les ?lites arabes et musulmanes : religion et Etat", ce colloque a r?uni dans sa premi?re journ?e une panoplie de penseurs et chercheurs qui ont d?battu du r?le des ?lites dans le monde arabe dans l?instauration d?une culture du dialogue, capable d??riger un "Etat" o? tous les citoyens sont ?gaux, quels que soient leur religion, doctrine, ethnie, couleur ou int?r?ts.

S?exprimant dans une allocution ? l?ouverture de ce colloque, le secr?taire g?n?ral de la Fondation du Forum d?Assilah et le pr?sident de la municipalit? de la ville, Mohamed Benaissa a rappel? les d?fis politiques et s?curitaires dont fait face le monde arabo-musulman aujourd?hui, soulignant que plusieurs pays ont ?chou? ? atteindre la renaissance aspir?e puisqu'ils n?ont pas r?ussi ? maintenir la stabilit? de leurs r?gimes politiques, sacrifiant ainsi leur existence humaine g?ographique et civilisationnelle.

L?objectif de ce d?bat est non d?essayer d?alterner le religieux par une autre composante id?ologique, mais d?inciter les ?lites arabes et islamiques ? r?fl?chir sur les possibilit?s d?instaurer et de r?organiser la relation entre l'Etat et la religion, a-t-il relev?.

"Cette relation qui ne devrait pas ?tre forc?ment appel? "s?cularisme", devrait induire ? la mise en place d?un Etat permettant ? tous les cultes, et les sectes de coexister ? a ajout? ??Benaissa, mettant en avant la pertinence de l?exp?rience marocaine, concr?tis?e par la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI et Sa sagesse dans la gestion de la probl?matique du modernisme de l?Etat et des institutions au Maroc, sans pour autant s?opposer ou contredire les fondements religieux et civilisationnels, ayant longtemps caract?ris? la soci?t? marocaine.

Benaissa a aussi soulign? que les ?lites doivent prouver leur r?le dans la soci?t? comme force de proposition influente, en contribuant ? orienter le d?veloppement, tirant profit de la pens?e intellectuelle et philosophique naissante ? l??re de la mondialisation et en consolidant les valeurs de la d?mocratie.

De son c?t? le directeur g?n?ral de l?ISESCO Abdulaziz Bin Othman Al-Tuwaijri s?est f?licit? du choix de cette th?matique en cette p?riode cruciale que traverse le monde arabe, soulignant que les conceptions des ?lites des relations entre l?Etat et la religion reposent sur des r?f?rences id?ologiques diversifi?es ou oppos?es d'o? la difficult? d'examiner cette diversit?.

Al-Tuwaijri a estim? en outre que le fait d?attribuer ? la religion la qualit? de "patrimoine" ne traduit pas exactement la r?alit?, expliquant que la religion, consiste en un message divin et un droit commun entre les croyants, alors que le patrimoine est le fruit d?une r?alisation humaine, relevant du bien collectif.

Il a aussi ajout? que le concept de l?Etat pr?n? par le "groupe criminel" qui se r?clame un "Etat islamique", ne "dispose pas des crit?res d?un Etat" et n?"est en aucun islamique", mais incarne une r?elle "distorsion" de l?image de l?islam et de son respect aux droits des ?tres humains et de leur dignit?.

L?ancien ministre de l?Enseignement sup?rieur en Libye et professeur d?ing?nierie nucl?aire Naeem Abdurrahman Gheriany a soulign? la complexit? de ce lien historique et soci?tal entre religion et Etat, notant que l?instrumentalisation de la religion dans nombre de pays arabes par le biais des "Fatwas" a eu un effet d?vastateur dans ces soci?t?s.?

De son c?t?, l?ancien ministre de l?information jordanien Saleh Al-Kalab a mis en avant la conception de l?Etat civil en opposition avec l?Etat religieux, soulignant que la situation dans le monde arabe s?est transform?e de conflits politiques ? des antagonismes ? caract?re sectaire qui, selon lui, repr?sente "un danger r?el" pour les peuples et les soci?t?s.

Le d?bat s?est enrichi ensuite par l?intervention du Pr?sident d?Oxford indonesisan society (OXIS) Rahmat Mulyawan, qui a fait ?tat de l?histoire de la coh?rence entre la politique et la religion en Indon?sie, en exposant les trajectoires de plusieurs mouvements de renaissance, tels que les mouvement 'Al-Muhammadia? et ?des ?Oul?mas?, qui ont essay? d??tablir une relation tangible entre l?islam et le modernisme, tout en rappelant les efforts d?ploy?s par l?Etat indon?sien dans ce cadre et le r?le influent de l?ex pr?sident indon?sien Soeharto.

En conclusion, le professeur au Centre des ?tudes et recherches humaines ? l?Universit? Hassan II de Rabat Mokhtar Benabdallaoui a not? que le monde arabo-musulman a connu une mont?e en fl?che des groupes ? r?f?rentiel islamique fondamentalistes, ayant permis aux ?lites de r?f?rences religieuse d?investir en masse la sph?re politique en se basant sur les valeurs de conservatisme qui ? priori, appartiennent ? tous les musulmans.?

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