Colombie : moins de deux mois après son investiture, Petro confronté à une vague de protestations

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Des milliers de personnes vêtues de t-shirts blancs et portant des drapeaux colombiens se sont rassemblées en divers points de Bogota, Medellín, Cali, Barranquilla, Bucaramanga et Cartagena.

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Bogotá – Moins de deux mois après son investiture premier président de gauche en Colombie, Gustavo Petro est déjà confronté à une vague de protestations dans divers villes contre les politiques jugées "impopulaires" de son gouvernement.

Lundi dans la capitale Bogota, les manifestants scandaient "plus de Petro", "nous allons dans le mauvais sens", "il veut tout arrêter", pour exprimer leur opposition notamment aux réformes fiscales, du travail et de la santé, ainsi que la hausse des prix de l'essence et l'invasion des terres.

Selon des médias locaux, des altercations ont été enregistrées entre les manifestants et des partisans de l'ancien guérillero qui ont tenté d’encercler les protestataires en lançant des projectiles.

La "Grande marche nationale" comprenait des marches, des rassemblements et des sit-in dans plus de 20 villes colombiennes et même à l’étranger, notamment aux États-Unis, au Mexique, au Panama et en Suisse.

Les manifestations les plus imposantes ont eu lieu à Bogotá, Cali, Medellín et Barranquilla, où des milliers de personnes, la plupart vêtues de chemises blanches et agitant des drapeaux colombiens, ont épinglé le président pour les réformes controversées qu’il entend mettre en œuvre.

Le mécontentement qu'ils ont manifesté est dû, entre autres, à la réforme fiscale présentée par le ministre des Finances, José Antonio Ocampo, en août dernier, qui vise à lever environ 5,5 milliards de dollars.

Ils ont fortement critiqué la réforme du travail, qui sera présentée au Congrès l'année prochaine, estimant qu'il sera de plus en plus difficile pour les employeurs de créer des emplois car cela entraînera des coûts plus élevés et partant, une hausse des taux de chômage.

Un autre projet suscite particulièrement l’indignation, celui de la "paix totale" promise par Petro avec les guérillas et les narcotrafiquants.

Jeudi dernier à New York, où il a participé à l'Assemblée générale de l'ONU, Petro a prononcé un discours controversé qualifié par certains de conciliant avec le trafic de drogue. Le leader de la coalition du Pacte Historique a défrayé la chronique en comparant la dépendance à la cocaïne à celle au pétrole et en critiquant la guerre déclarée au narcotrafic.

Il a même annoncé qu’un cessez-le-feu multilatéral sera proposé aux groupes armés, suscitant la grogne de plusieurs secteurs politiques qui y ont vu une grande concession de l’Etat avant même d’engranger le moindre acquis.

A cela s'ajoutent les critiques contre plusieurs des ministres et contre le Parti libéral et conservateur, qui ont déclaré leur soutien au gouvernement et à ses réformes présentées ou qui seront présentées au Congrès.

Récemment, le Bureau du Médiateur a averti que les cas d'occupation illégale de terres ont augmenté dans diverses régions du pays, faisant état de 108 cas, dont 36% dans le département du Cauca (sud-ouest). La plupart de ces invasions sont menées par des indigènes qui disent vouloir récupérer les terres de leurs ancêtres, mais également par des paysans qui revendiquent des terres qui leur ont été confisquées durant le conflit armé.

Côté opposition, Enrique Gómez, qui était candidat à la présidence et un ardent critique du gouvernement, a affirmé qu’"on montre au gouvernement Petro que ses réformes ne sont pas populaires, qu'elles ne sont pas acceptables pour une grande majorité de Colombiens".

L'homme politique a assuré que le gouvernement et les "mauvais partis politiques ne pourront pas imposer des réformes" qui seront examinées par un Congrès "en location".

De son côté, la sénatrice du Centre démocratique, principal parti d'opposition, Paloma Valencia, a déclaré que les protestations visent également à contre l’arrêt prévu par Petro de l'exploration gazière et pétrolière "pour ensuite les acheter au Venezuela au détriment de la souveraineté énergétique" des Colombiens.

 

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