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Coronavirus: timide début de déconfinement, Trump coupe les vivres de l'OMS
Donald Trump a annoncé mardi la suspension de la contribution américaine à l'OMS, en pleine pandémie mondiale, qui continue de tuer des milliers de personnes chaque jour au moment où s'esquissent seulement en Europe de timides tentatives de déconfinement de la population.
Les Etats-Unis, premier bailleur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avec plus de 400 millions de dollars par an, vont lui couper les vivres le temps d'évaluer son rôle "dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus", a déclaré le président américain.
Il a reproché à l'agence de l'ONU de s'être alignée sur les positions de la Chine, que Washington accuse d'avoir initialement caché la gravité du virus lorsqu'il y a fait son apparition en décembre. Ce qui, a-t-il dit, a empêché de contenir l'épidémie "à sa source avec très peu de morts".
Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus avait prié la semaine dernière le président Trump de ne pas "politiser" le virus en mettant à exécution sa menace du suspendre le financement américain.
C'est désormais chose faite.
Le milliardaire républicain, qui ne cache pas son mépris pour les organisations multilatérales, n'a pas hésité à passer à l'acte alors que son pays est le plus endeuillé par le coronavirus, avec 25.500 morts et plus de 600.000 cas de contamination enregistrés.
Quatre mois après l'apparition du virus, la pandémie a fait près de 125.000 morts dans le monde.
Et malgré un léger ralentissement en Europe et aux Etats-Unis, elle continue de tuer plusieurs milliers de personnes par jour, et de s'étendre à des pays jusqu'ici peu touchés.
Grande récession
L'OMS joue donc un rôle-clé pour guider les gouvernements en quête de l'équilibre fragile entre poursuite de la lutte contre la maladie et relance d'une activité à l'arrêt total.
Elle a ainsi prévenu que le coronavirus resterait une menace "jusqu'à la mise au point et la distribution d'un vaccin sûr et efficace", ce qui peut prendre plus d'un an.
Le risque de réintroduction et de résurgence de Covid-19 va continuer", surtout en cas de relâchement incontrôlé, a averti Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Or, le déconfinement est attendu avec impatience par plus de la moitié de l'humanité, cloîtrée chez elle à la demande des autorités, avec une exacerbation des inégalités sociales.
Dans une banlieue pauvre du Cap, la police sud-africaine a dispersé par des tirs à balles en caoutchouc des habitants confinés, furieux de ne pas recevoir de nourriture.
Mais la fin des restrictions est aussi nécessaire pour limiter les dégâts économiques.
Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi prévenu mardi que cette crise "qui ne ressemble à aucune autre" provoquerait une récession mondiale d'au moins 3% cette année, voire beaucoup plus si les mesures de confinement ne sont pas levées d'ici fin juin.
"Il est très probable que cette année, l'économie mondiale connaîtra sa pire récession depuis la Grande Dépression" des années 1930, a estimé l'économiste en chef du FMI Gita Gopinath.