Faisant fi des controverses, l’UE autorise un projet de recours aux ’’nouvelles techniques génomiques’’

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Les NTG reposent sur des modifications génétiques qui visent à rendre les variétés végétales moins nécessiteuses en eau, engrais ou pesticides, et permettraient ainsi de créer des variétés plus résistantes à la sécheresse

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Bruxelles - Les représentants des États membres de l’Union européenne ont dégagé, vendredi, un accord pour négocier avec le Parlement européen sur un texte controversé de recours aux "nouvelles techniques génomiques" (NTG) dans le secteur agroalimentaire.

Les NTG reposent sur des modifications génétiques qui visent à rendre les variétés végétales moins nécessiteuses en eau, engrais ou pesticides, et permettraient ainsi de créer des variétés plus résistantes à la sécheresse, aux insectes ou aux maladies, sans ajout extérieur, contrairement aux OGM "transgéniques", argumente le Conseil de l’UE, qui représente les 27.

Toutefois, la simplification en faveur des NTG que la Commission européenne avait présentée en 2023 est contestée par des ONG environnementales, partisanes d’un principe de précaution sanitaire.

Les ONG dénoncent de "nouveaux OGM" et voient dans cette déréglementation une faveur octroyée à quelques multinationales semencières qui agissent par brevets.

Lors du vote, en premier lecture, au Parlement européen en février 2024, le texte a été approuvé par seulement trois voix de différence, avec des balises ajoutées, comme l’exclusion des végétaux NTG du bio, l’étiquetage obligatoire ou l’interdiction de l’ensemble des brevets sur ces derniers.

Les eurodéputés estimaient que les brevets pourraient faire augmenter les coûts, créer de nouvelles dépendances pour les agriculteurs et les éleveurs et avoir un impact sur l’accès des éleveurs et des agriculteurs à divers matériels de reproduction des végétaux.

Les États membres, qui ont à leur tour introduit des modifications au texte, se veulent rassurants. ‘’Le règlement garantira une protection solide de la santé humaine, animale et environnementale, tout en assurant que le secteur de la sélection végétale soit sûr, transparent et compétitif", affirme le Conseil dans un communiqué.

Le feu vert des 27 permet désormais à la présidence du Conseil d’entamer des négociations avec le Parlement européen sur le texte final du règlement. La version définitive devra être formellement adoptée par le Conseil et le Parlement avant que le règlement puisse entrer en vigueur.

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