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France: la justice ordonne un procès contre un proche de Macron pour détournement de fonds européens
Le président français E. Macron et F. Bayrou, ancien ministre, soupçonnés avce d’autres responsables de son parti d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires
Paris - Des juges d'instruction en France ont ordonné, jeudi, un procès contre François Bayrou, pilier de la majorité présidentielle, et dix autres personnes dans une affaire de détournement de fonds publics européens, selon des informations relayées par les médias de l'Hexagone.
Proche du président Emmanuel Macron, M. Bayrou devra être jugé devant un tribunal correctionnel pour répondre de pratiques présumées du MoDem (Le Mouvement démocrate), le parti du centre qu'il préside et qui fait partie de la coalition présidentielle au Parlement.
L'homme politique de 71 ans et d'autres responsables du MoDem sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires, qui auraient en réalité travaillé partiellement ou totalement, pour le compte du parti entre 2009 et 2014, relèvent les médias locaux.
Seront notamment jugés, aux côtés de M. Bayrou, d'autres cadres du parti centriste dans cette nouvelle affaire judiciaire embarrassante pour le président de la république et son équipe.
Fidèle et soutien-clé d'Emmanuel Macron dans ses campagnes présidentielles, M. Bayrou, également maire de la ville de Pau (sud-ouest de la France), ne fait pas formellement partie du gouvernement mais occupe, dans l'exécutif, la fonction de Haut-commissaire au plan, chargé de réfléchir aux grandes orientations d'avenir.
D'après les juges qui ont ordonné son procès, il "apparaît comme le décideur et le responsable de la mise en place et du fonctionnement du système frauduleux" mis en place au sein du MoDem, selon l'acte d'accusation consulté par la presse.
"Les députés européens, auteurs principaux des détournements opérés ont été les vecteurs de ces détournements, par l'emploi fictif d'assistants parlementaires au profit exclusif du parti politique", notent aussi les juges. L'affaire aurait coûté 1,4 million d'euros à l'Union européenne.
Début février, l'homme politique avait récusé tout emploi fictif et autres procédés de détournement de fonds publics au sein de son parti. En 2017, cette affaire l'avait contraint à quitter le poste de ministre de la Justice auquel venait d'être nommé par Emmanuel Macron.
Figure de la vie politique française depuis plusieurs années, M. Bayrou a été candidat à la présidentielle en 2012, 2017 et en 2022.