International
Kagamé : Il faut transformer l’UA en outil de développement
Le Maroc doit revenir au sein de l’UA et jouer son rôle. Plusieurs Africains ont été liés au Maroc à un moment donné de l’histoire de leurs pays, et avaient bénéficié de l’hospitalité marocaine
L'Observateur du Maroc et d'Afrique a rencontré, à l'occasion de la visite du Roi Mohammed VI au Rwanda, le président rwandais Paul Kagamé. Au cours de cet entretien réalisé par Ahmed Charai, président du groupe Global Média Holding, et Hakim Arif, directeur général de L'Observateur, le président Kagamé a déclaré que « le Maroc a été très actif en Afrique à travers son histoire. Pour moi, c’est une question de bon sens. Le Maroc doit revenir au sein de l’UA et jouer son rôle. Plusieurs Africains ont été liés au Maroc à un moment donné de l’histoire de leurs pays, et avaient bénéficié de l’hospitalité marocaine », ajoutant qu’il « pense que dès que les gens se regroupent, chacun a une contribution à apporter aux autres. Mais nous devons nous rencontrer, régler nos différends et trouver les moyens pour travailler ensemble. Nous pensons aux citoyens, c’est le plus important, et c’est ce que font le Maroc et le Rwanda. Il n’y a pas d’autre moyen à part s’organiser et être efficace. »
Evoquant la visite du Roi Mohammed VI, il l’a qualifié de « très importante » pour le Rwanda. « Grâce à cette visite, a-t-il dit, nous avons élevé nos relations avec le Maroc et nous cherchons à aller plus loin. Il y a d’autres pays de l’Union africaine qui veulent aller dans ce sens. Le fait est que nous devons améliorer les relations non seulement quantitativement, mais aussi et surtout qualitativement dans les domaines de l’investissement, des infrastructures, de la culture, du logement et des institutions financières. C’est ce que nous avons fait, en grande partie, lors de cette visite royale. Nous estimons que la coopération est la voie la plus viable. Il n’y en a pas d’autres. Nous devons aller de l’avant ensemble. »
Interrogé sur le rôle que devrait jouer l’Union africaine pour le développement du continent, le chef d'Etat rwandais a précisé que « lors du dernier sommet de l’UA, en juillet dernier, la commission a pris deux décisions, notamment sur le financement des opérations de l’institution africaine. Le sommet m’a mandaté pour examiner les meilleurs moyens de gérer ces activités au sein de la commission. Mais la question suivante restait posée : financer quoi ? Comment gérer ces opérations ? Sommes-nous efficaces dans cette gestion ? Avons-nous identifié nos priorités ? Ce fut très intéressant de découvrir que certaines activités n’ont jamais été réalisées. Pire encore, en ce qui concerne nos propres moyens, nous en avons plus que suffisamment pour réaliser ces activités. C’est pour cela qu’il faudra se concentrer sur l’efficacité et sur l’identification des priorités. C’est exactement ce que nous sommes en train d’essayer de faire, en plus d’une meilleure gouvernance de l’institution et des fonds. Comment ces démarches aideront-elles au développement des pays membres de l’institution africaine ? Ce sont là tous les points de discussion à l’ordre du jour.
« Il ne faut pas oublier cette réalité : La mauvaise gestion est un frein important. Le Rwanda, comme d’autres pays, avait une administration faible, nous avons résolu le problème en apportant des changements qui ont été faits par les Rwandais. Nous avons résolu la problématique de la gouvernance pour être plus efficients et plus indépendants. Nous avons travaillé également sur la sécurité, la stabilité et surtout la dignité du peuple », a conclut le président Rwandais.